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Economie

Chronique-Sénégal-La souveraineté économique : l’autonomie stratégique par l’édification de fédérations sectorielles et un patronat unis et forts.

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“Les opportunités apparaissent le plus souvent sous la forme de malchance ou d’échec temporaire.” Napoleon Hill

L’appel du Chef de l’Etat SEM. Macky Sall pour une souveraineté alimentaire est une piqûre de rappel de ce passage obligé pour atteindre l’émergence. Les progrès infrastructurels – aussi importants qu’ils puissent être – ne suffisent pas à entériner l’émergence d’un pays si les questions économiques et alimentaires restent en suspens. La pandémie du Covid 19 et la conjoncture internationale émanant de la guerre en Ukraine ont conduit au premier plan les questions de souveraineté alimentaire et économique.

Après avoir expliqué dans ma précédente tribune que l’enjeu de la souveraineté alimentaire en appelle impérativement à une réflexion plus globale, laquelle va au-delà de la seule question de la sécurité et de l’autosuffisance, j’en viens à la souveraineté économique convaincu de la double inhérence plus que de la relation corrélative entre celle-ci et celle alimentaire. Mais là encore il faut de la prudence dans l’approche. Le problème du Sénégal est plus une question de souveraineté économique qu’alimentaire. Une fois qu’on est convaincu de cela, il conviendrait de se pencher sur la question du contenu à mettre dans la souveraineté économique, suite à l’entendement très déterminant par rapport à l’atteinte des objectifs potentiellement recherchés.


Sous un angle littéral, la souveraineté économique devrait logiquement conduire à un retour vers une autarcie économico-financière. Seulement, cette approche mercantiliste conduirait sans équivoque le pays hors du système économique international. Une impasse économique qui, en définitive, serait contradictoire aux objectifs de souveraineté économique réellement recherchés.

Une « autonomie stratégique » pour éviter le piège de l’autarcie économique de l’autonomie économique 


Dans un monde moderne où le commerce inter-États est souvent le salut de la survie économique, l’autarcie au sens stricto sensu est en déphasage. L’autonomie stratégique, version moderne de l’autarcie, est une approche intermédiaire et ad hoc, qui permet de contourner les risques de la souveraineté économique tel que le mercantilisme, pour ne pas dire l’obsession pour le déficit de la balance commerciale. 

Ce qui reste à considérer et qui sert de base pour ne pas verser sur des challenges utopiques est de se rendre à l’évidence de quelques réalités et de s’en appuyer pour une stratégie plus efficace. Comprendre d’abord qu’aucun pays ne possède la totalité des ressources dont il a besoin, et qu’il doit donc accepter une forme de dépendance. Une dépendance raisonnable naturellement ! Et ça aussi pour la réussir, il faut un minimum d’efforts endogènes. Ce à quoi correspond l’appel du Chef de l’Etat, à savoir renforcer la création de valeur par la production et productivité locale. Depuis 2012 pour ne pas dire 2000, le Sénégal a activé les leviers de base lui permettant de pouvoir procéder à une réinvention – ne serait-ce que partielle – de son économie. Le levier le plus efficace se trouve du côté des réformes structurelles, puis au niveau d’une politique d’aide ciblée (ou de protection).

Si la première a été enclenchée au Sénégal et porte déjà ses fruits, la seconde ne trouve pas de terreau pouvant lui servir de réceptacle pour la simple raison que les secteurs sont peu ou pas du tout organisés. Difficile d’apprécier convenablement un secteur pour identifier les vrais besoins, mettre en place une politique et apprécier son coût.


Une aide publique (ou une protection) n’entretient pas éternellement un secteur, peut se justifier temporairement si elle permet de descendre le long de la courbe d’expérience, de se moderniser, d’emprunter un raccourci pour combler un gap. On aura beau théorisé, mais les belles expériences économiques à travers le monde ont démontré que les secteurs peu ou pas organisés ne peuvent être pris en charge et tirés vers le haut. 

La souveraineté stratégique passe par l’édification de fédérations sectorielles et un patronat unis

et forts.Des secteurs forts et un patronat uni sont gages de progrès multidimensionnels pas seulement dans la création de valeur, mais dans la réflexion et les conditionnements des politiques sectorielles, industrielles, dans la formation professionnelle, l’employabilité des jeunes, mais aussi dans la création d’emplois. Les fédérations sectorielles peuvent valeureusement se positionner en organes ressources pour les politiques publiques, en clusters boosters, en passerelles professionnelles pour les jeunes, en organes consultatifs pour l’État pour les besoins précités et dans le cadre même de la continuité de la convention Etat-Employeurs.

Au Sénégal, plusieurs secteurs sont sous exploités, plombés à la base par un défaut de vision, de politique sectorielle, de manque d’organisation et de soutien. Ce que réussissent la Fédération sénégalaise d’électricité (Feselec) ou encore l’Organisation des professionnels des TIC (Optic) – s’inspirant du modèle marocain – sont très rares au Sénégal. Et là encore deux associations plus structurées ne suffisent point pour disposer d’un patronat fort et organisé. Ni le Mouvement des entreprises du Sénégal (MEDS) ou encore le Conseil national du patronat (CNP).Dire encore que le chemin est encore long. Long mais pas impossible. Les secteurs et filières doivent s’organiser avant que l’État ne décide de les accompagner ou non.  

Cheikh Mbacké SENE

Consultant en intelligence économique, veille et Communication

Doctorant au School of Business and EconomicsAtlantic International University (USA)

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La présidente du parlement sud-africain prend un congé spécial à la suite d’une enquête sur la corruption

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La présidente de l’Assemblée nationale sud-africaine, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a déclaré jeudi qu’elle prendrait un congé spécial à la suite d’une enquête sur des allégations de corruption à l’époque où elle était ministre de la défense.

Des enquêteurs ont perquisitionné le domicile de Mme Mapisa-Nqakula mardi dans le cadre de l’enquête sur la corruption, mais ils n’ont pas fourni d’autres détails sur l’enquête ou les allégations de corruption.

Mme Mapisa-Nqakula, qui a été ministre de la défense de 2012 à 2021, a nié avoir commis des actes répréhensibles.

« Compte tenu de la gravité des allégations et des spéculations médiatiques qui en découlent, j’ai décidé de prendre un congé spécial de mon poste de présidente de l’Assemblée nationale, avec effet immédiat », a déclaré Mme Mapisa-Nqakula dans un communiqué.

Elle a ajouté qu’il n’y avait pas eu de notification formelle d’un mandat d’arrêt ou de communication concernant son arrestation imminente, après que les médias locaux aient rapporté qu’elle devait se rendre à la police vendredi.

« Mes avocats ont toutefois informé de manière proactive l’Autorité nationale des poursuites de ma volonté d’obtempérer et de coopérer si le besoin s’en faisait sentir », a-t-elle déclaré.

La chaîne publique sud-africaine SABC a rapporté que Mme Mapisa-Nqakula est soupçonnée d’avoir reçu des millions de rands en espèces à titre de pots-de-vin de la part d’un ancien entrepreneur militaire lorsqu’elle était ministre de la défense.

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Gaz naturel : Exxon est en avance sur le calendrier pour doubler son portefeuille de GNL, selon un dirigeant

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Exxon Mobil est en avance sur son plan visant à doubler la taille de son portefeuille de gaz naturel liquéfié (GNL) pour atteindre 40 millions de tonnes par an (mtpa) d’ici 2030 et se concentrera sur la vente de son propre gaz plutôt que sur le commerce de celui de tiers, a déclaré jeudi le responsable GNL de la société.

Exxon réorganise sa stratégie de négoce de GNL dans le contexte d’une production croissante de ce combustible et dans le cadre d’une réorganisation plus large de l’entreprise qui a débuté en 2022.

La major pétrolière est relativement peu présente sur le marché du GNL par rapport à TotalEnergies et Shell PLC. Shell est l’un des leaders du secteur et a réalisé 2,4 milliards de dollars grâce au négoce de GNL au quatrième trimestre 2023.

Contrairement à Shell et Total, Exxon prévoit de commercialiser principalement son propre gaz, a déclaré Peter Clarke, vice-président principal d’Exxon pour le GNL mondial.

« Notre portefeuille ne ressemblera jamais à celui de Shell, ni à celui de Total, nous ciblons différents aspects de la chaîne de valeur », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec Reuters.

Exxon a déclaré en 2020 qu’il prévoyait de doubler son portefeuille de GNL pour atteindre 40 millions de tonnes par an d’ici dix ans, contre 20 millions de tonnes par an. Sa production actuelle est à peine inférieure à 30 millions de tonnes par an, a-t-il ajouté.

« Nous sommes en bonne voie pour atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé en 2020 », a déclaré M. Clarke. « Et nous sommes légèrement en avance sur cet objectif.

Alors qu’Exxon pourrait élargir son portefeuille commercial en achetant et en commercialisant du GNL auprès de tiers, M. Clarke a déclaré qu’il considérait que les marges dans ce domaine étaient faibles par rapport aux bénéfices qu’il pouvait réaliser sur son propre gaz naturel.

Pour Exxon, il est plus intéressant de produire, de liquéfier et de vendre du gaz. Les contrats à long terme représentent toujours environ 80 % du commerce mondial de GNL, a-t-il ajouté.

« Le principal élément du GNL est évidemment la commercialisation du GNL lui-même », a déclaré M. Clarke. « Nous voulons avoir le meilleur portefeuille de GNL au monde en termes de solidité financière et de rendement financier. Je dirais que nous sommes en bonne voie pour y parvenir.

Les volumes d’Exxon augmenteront grâce au projet Golden Pass LNG, dans lequel Exxon détient une participation de 30 % avec QatarEnergies comme partenaire. Ce projet a une capacité d’exportation estimée à environ 18 millions de tonnes par an et produira son premier GNL en 2025.

La société a déclaré qu’elle comptait prendre une décision finale d’investissement pour son projet PNG Papua LNG en Papouasie-Nouvelle-Guinée cette année et commencer l’ingénierie et la conception d’un projet au Mozambique d’ici la fin de l’année.

M. Clarke a déclaré que ces projets aideraient Exxon à approvisionner ses clients en Asie, où la société voit le plus grand potentiel de croissance.

« Le marché est en pleine expansion. D’ici 2050, 75 % de la demande mondiale d’énergie proviendra de la région Asie-Pacifique, c’est pourquoi nous nous concentrons vraiment sur cette région.

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Le pétrole en pleine hésitation après la Fed

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Les prix du pétrole hésitaient jeudi, les investisseurs digérant la décision de la Fed, qui a maintenu ses taux directeurs mais a également indiqué son intention de procéder à plusieurs baisses dans l’année.

Vers 10H20 GMT (11H20 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, abandonnait 0,09% à 85,87 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate WTI pour livraison le même mois, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, perdait 0,16% à 81,14 dollars.

Les prix du pétrole ont d’abord rebondi avant l’ouverture des marchés européens, avant d’osciller entre gains et pertes, en raison des « signes indiquant que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait maintenir les taux d’intérêt à un niveau plus élevé pendant plus longtemps« , expliquent les analystes d’Energi Danmark.

L’institution monétaire américaine, qui a, sans surprise, laissé ses taux directeurs inchangés dans une fourchette de 5,25% et 5,50% pour la cinquième fois consécutive, a surtout affirmé son intention de procéder à trois baisses de ses taux directeurs d’ici la fin de l’année.

« La décision sur les taux a été conforme aux attentes« , mais les espoirs de baisses de taux à venir « sont venus de la conférence de presse habituelle du président de la Fed après la fin de la réunion« , explique Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

La perspective de baisses de taux à venir a dans un premier temps « stimulé l’appétit pour le risque et affaibli le dollar américain, ce qui a profité aux prix du pétrole brut« , explique Ole Hvalbye, de Seb.

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