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Economie

Commerce intercontinental : L’impact économiques de la Zlécaf pour le Sénégal

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« La plus grande découverte de tous les temps est qu’une personne peut changer son avenir en changeant simplement d’attitude. « Oprah Winfrey

La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) offre aux entreprises sénégalaises la possibilité d’accéder à un vaste marché de 1,2 milliard de consommateurs. Cependant pour tirer profit de ces opportunités, le Sénégal doit relever un certain nombre de défis estime Astou Sy, ancienne chef de la division Négociations commerciales internationales à la Direction du commerce extérieur du ministère du Commerce et des Pme.

L’experte en Commerce Internationale pense que le Sénégal fait partie des rares pays africains dont la balance commerciale est excédentaire avec le reste du continent. En effet, près de 40 % des exportations du Sénégal se font en Afrique, essentiellement dans l’espace Cedeao, contre 17% de ses importations. Une tendance observable   sur une dizaine d’années avec une constante hausse.

« Nous avons profité du schéma de libéralisation de ces échanges. Avec la Zlecaf, nous pourrons aussi avoir accès à d’autres marchés surtout en Afrique centrale et en Afrique de l’Est ».

Pour Astou Sy, le Sénégal a des avantages comparatifs réels dans le commerce de services qui, du reste, « a un potentiel d’évolution beaucoup plus important que le commerce des marchandises ». Le système de dématérialisation des procédures douanières Gaïndé 2000, exporté un peu partout en Afrique, est sans doute l’exemple le plus illustratif.

En matière de commerce électronique, le Sénégal se classe troisième au niveau de la Cedeao (derrière le Nigeria et le Ghana) et quatorzième au niveau continental. Autant « d’atouts » qui fondent « l’optimisme » des autorités sur l’opportunité que pourrait constituer la Zlecaf pour les entreprises nationales notamment dans le numérique. Sans compter le fort potentiel de développement de services en ligne en matière d’éducation, de santé, de finances ou du tourisme. Le Sénégal a clairement l’ambition d’être « le leader continental » en matière de Blockchain, fintech et l’externalisation des services.

L’autre secteur qui se porte bien et qui peut tirer profit du vaste marché de la Zlecaf, c’est la pêche industrielle. En 2020, les exportations   sont chiffrées à 262 milliards de FCfa. En revanche, le secteur industriel doit être redynamisé pour que le Sénégal puisse regagner sa place dans les exportations en Afrique, explique Mamadou Ngom, économiste fiscaliste, enseignant associé à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad). A titre d’exemple, l’industrie textile (à l’image de l’ex-Sotiba) a perdu sa part de marché en Afrique de l’Ouest. Le Sénégal a aussi perdu son premier rang de premier exportateur de tabac en Afrique centrale. Bref, seule la CSS (sucre) et les cimenteries continuent à tirer leur épingle du jeu.

En dépit de ces difficultés du secteur industriel, « le Sénégal n’est pas perdant dans le cadre de la Zlecaf », note Mamadou Ngom. Les entreprises sénégalaises ont ainsi accès à un marché de 1,2 milliard de consommateurs. Mais pour tirer pleinement profit de ce vaste marché, notre pays doit relever un certain nombre de défis : le développement de l’offre de services, la disponibilité des données statistiques, une bonne connaissance des acteurs et surtout lever les obstacles réglementaires. Ainsi, avec l’accompagnement du Bureau de mise à niveau (Bmn), les exportations intracommunautaires ont beaucoup progressé ces dernières années.

« La plupart des programmes de protection prévus par la Zlecaf sont orientés à la consommation locale. C’est pourquoi, il faut des cellules d’appui (à l’image du Bmn) pour rendre plus compétitifs nos produits sur le marché africain », préconise Mamadou Ngom. Selon lui, un protocole global de la Zlecaf sur le commerce des marchandises permettra d’améliorer l’efficacité, les liens économiques et le bien-être social, et au final d’éliminer progressivement les obstacles au commerce, et d’accroître le commerce et les investissements en offrant davantage de possibilités d’économies d’échelles aux entreprises des États parties.

En outre, le succès de la mise en œuvre de la Zlecaf nécessite l’existence d’une chaîne logistique capable d’accompagner la dynamique d’intégration économique du continent. « Pour un réel succès de la ZlecAf, les pays sont appelés à investir davantage dans le domaine des transports (aériens, maritimes, ferroviaires et routiers) en vue d’accroître la compétitivité de leurs entreprises », analyse M. Ngom. A cet effet, dit-il, il faudrait engager un certain nombre de réformes en matière fiscale et douanière. Parmi lesquelles l’assouplissement des conditions d’éligibilité au drawback automatique (régime douanier qui permet, lors de l’exportation de marchandises, le remboursement total ou partiel des droits et taxes supportés par les produits importés en entrant dans la fabrication des marchandises exportées).

Le Sénégal a adopté, en février 2020, la Stratégie Nationale de la Zlecaf (Sn-Zlecaf). Celle-ci intègre l’accompagnement et la mise à niveau des entreprises dont les produits sont identifiés comme menacés par la libéralisation. Le plan d’actions prioritaires de la Sn-Zlecaf dont le financement est estimé à 145,540 milliards de FCFA, (environ 250 millions de dollars) accorde une priorité aux activités qui vont améliorer la contribution des femmes et des jeunes dans le développement des capacités productives et la création de nouvelles opportunités d’accès aux marchés d’exportation des biens et services. Il est notamment prévu un programme spécifique de mise à niveau des entreprises.

Il faut enfin souligner que la libéralisation du marché ne se traduira pas forcément par une perte de recettes fiscales à en croire Mamadou Ngom. « En union douanière, les dépenses fiscales sont compensées par le relèvement de l’entrée des devises issues des exportations. Cette situation favorable permet d’améliorer la balance des paiements », explique-t-il.

Avec Lejecos

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Economie

Le pétrole hésite malgré l’intervention de l’Opep+

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Les prix du pétrole restaient atones vendredi, malgré la décision de plusieurs pays de l’Opep+ de repousser de deux mois l’augmentation de leur production, initialement prévue dès octobre, une annonce qui ne suffit pas à occulter les craintes sur l’économie mondiale et la demande américaine et chinoise.

Vers 08H50 GMT (10H50 HEC), le prix du baril de la mer du Nord, pour livraison en novembre, grappillait 0,01% à 72,70 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate pour livraison en octobre, cédait 0,07%, à 69,10 dollars peu après avoir évolué en terrain positif.

« Les craintes accrues de récession » maintiennent le pétrole « autour de ses niveaux les plus bas depuis décembre, malgré le report par l’OPEP+ de son projet d’augmentation de l’offre pour le mois d’octobre« , a commenté Han Tan, analyste chez Exinity.

Sous pression face à la récente chute des cours, huit membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) ont convenu jeudi de « prolonger de deux mois leurs réductions volontaires supplémentaires de production de 2,2 millions de barils par jour« , a annoncé l’alliance dans un communiqué.

En juin, l’OPEP+ avait initialement annoncé qu’ils reviendraient progressivement sur ces réductions, au rythme de 180.000 barils par jour ajoutés chaque mois à partir d’octobre.

« Le changement de stratégie (de l’OPEP+) n’a pas suffi à compenser les fortes pertes de prix du brut observées ces dernières semaines« , a souligné Ole Hvalbye, analyste chez SEB.

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Economie

Le pétrole en petite hausse, le marché soupèse le risque libyen

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Les cours du pétrole s’affichaient à peine dans le vert vendredi, le marché s’interrogeant sur la poursuite des perturbations de l’approvisionnement libyen, et la fin de la saison estivale aux Etats-Unis, facteur baissier des prix.

Vers 09H25 GMT (11H25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, dont c’est le dernier jour de cotation, se relevait de 0,19% à 80,09 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, progressait de 0,22%, à 76,08 dollars.

Le marché évalue actuellement « trois facteurs moteurs de hausse » des prix: la poursuite du conflit à Gaza, la baisse des stocks américains -durant la semaine achevée le 23 août, ces réserves ont reflué de 800.000 barils-, et la diminution de la production en Libye en raison des « querelles politiques », synthétise John Evans, de PVM Energy.

Les cours sont notamment soutenus par « un contexte de nouvelles tensions en Libye menaçant les exportations pétrolières du pays », relèvent les analystes d’Energi Danmark.

Le gouverneur de la Banque centrale de Libye (BCL), Sadiq al-Kabir, a déclaré avoir été contraint de quitter le pays avec d’autres hauts fonctionnaires pour « protéger (leurs) vies » de potentielles attaques de milices armées, d’après le Financial Times vendredi, qui l’a joint par téléphone.

En Libye, le gouvernement de Benghazi (Est), non reconnu par la communauté internationale, a interrompu lundi la production et les exportations de pétrole, en riposte à l’éviction par les autorités rivales de l’Ouest du gouverneur de la BCL, institution vitale qui gère la manne pétrolière et le budget de l’Etat.

En conséquence, la Compagnie nationale de pétrole (NOC) a indiqué jeudi que les volumes quotidiens étaient passés de 1,28 million de barils le 20 juillet à 591.000 mercredi, correspondant à une baisse de plus de moitié.

« Pourtant, le marché anticipe le court-termisme dans ces problèmes », tempère John Evans, de PVM Energy.

Il estime que « le marché trouvera une solution de contournement », habitué qu’il est aux interruptions de production de la part des factions au sein de l’État nord-africain. Le pays souffre d’ailleurs du « manque de pétrodollars » et pourrait ne pas « jouer à ce jeu bien longtemps », pense l’analyste.

En outre, la « saison des conducteurs » estivale touche à sa fin aux Etats-Unis, et l’augmentation des besoins en « fioul de chauffage ne peut pas prendre le relais de la demande (en essence, ndlr) » alors que les prix élevés restreignent la consommation.

Plus tard dans la séance, la publication de l’indice PCE mesurant l’inflation en juillet aux Etats-Unis est également susceptible d’influencer les cours.

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Economie

Gaz naturel: l’Algérie classée 7 eme exportateur à l’échelle mondiale en 2023

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L’Algérie s’est classée au 7ème rang mondial en matière de volumes exportés en gaz naturel en 2023, avec un total de 52 milliards de m3, a indiqué l’Union internationale du gaz (IGU) dans son dernier rapport.

Intitulé « Global gas report 2024 », le document réalisé en collaboration avec l’opérateur italien de transport de gaz naturel « Snam » ainsi que la société indépendante de recherche et de veille énergétique « Rystad Energy », fait savoir que l’Algérie a exporté pour un total de 18 milliards de m3 (mds m3) de Gaz naturel liquéfié (GNL) et 34 mds m3 par gazoduc durant l’année écoulée.

En tête du classement global d’export de gaz naturel, la Russie a exporté 139 mds m3 l’an passé, suivie par le Qatar (128 mds m3), les Etats-Unis (127 mds m3), la Norvège (120 mds m3), l’Australie (110 mds m3) et le Canada (53 mds m3).

Le rapport dévoile également le classement des pays en matière d’importation de gaz naturel. Ainsi la Chine occupe la première place avec un total de 160 mds m3 importés durant l’année écoulée. Le Japon (91 mds m3) et l’Allemagne (77 mds m3) complètent les trois premières placent de ce classement.

En matière de demande, les besoins d’importation de l’Asie ont continué d’augmenter en 2023, une tendance qui devrait se poursuivre jusqu’en 2024, « car des pays comme la Chine dépendent de plus en plus des importations de gaz », souligne l’IGU.

En revanche, la demande européenne a diminué en raison de besoins saisonniers plus faibles et d’une demande réduite des secteurs électrique et industriel.

Le commerce mondial de GNL a atteint 537 mds m3 en 2023, indique le rapport affirmant que le GNL connait « une importance croissante » dans un contexte mondial de préoccupations en matière de sécurité énergétique et d’incertitude de l’approvisionnement à travers le monde.

Ainsi, les Etats-Unis sont devenus le premier exportateur net mondial de GNL en 2023, dépassant l’Australie et le Qatar pour atteindre 117 mds m3 d’exportations.

Développer les investissements pour répondre à la demande

Les auteurs du rapport mettent en avant les risques sur l’approvisionnement énergétique mondial à cause d’une demande énergétique globale croissante et du sous-investissement dans le gaz et les énergies propres, « les objectifs énergétiques d’ici 2030 étant visiblement hors de portée ».

Les marchés mondiaux du gaz restent dans un équilibre « fragile », avec une croissance limitée de l’offre alors que la demande augmente régulièrement, en hausse de 1,5 % en 2023, avec une accélération attendue à 2,1 % d’ici fin 2024.

« Si la demande de gaz continue de croître comme au cours des quatre dernières années, sans développement de production supplémentaire, on s’attend à un déficit de 22 % de l’offre mondiale d’ici 2030 », alerte le rapport, soulignant le besoin « urgent » d’augmenter les investissements dans le secteur.

Pour rendre l’équilibre du marché mondial du gaz résilient, « il est essentiel d’accroître les investissements dans l’approvisionnement en gaz naturel et de développer les technologies du biométhane, du captage et du stockage du carbone et de l’hydrogène à faible teneur en carbone », plaide le rapport.

Selon ses auteurs, le gaz naturel offre aujourd’hui une opportunité « immédiate » de réduire les émissions de CO2 de 50 % grâce à une transition rentable.

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