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Economie

Ghana : Zoom sur le secteur des hydrocarbures

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« Le bon comportement est la meilleure chose qui ait été donnée aux gens. » Le Messager d’Allah Seydina Mouhamed PSL

Depuis 2011, le développement des hydrocarbures participe à la croissance ghanéenne. La production nationale s’élevait à 179 500 bpj en 2018. Les réserves du Ghana, qui se situent entre 5 et 7 Mds de barils, permettraient d’atteindre un pic de production de 420 000 bpj d’ici 2023. L’État est fortement impliqué dans le secteur des hydrocarbures, avec des entreprises publiques aux différents niveaux de la chaine de valeur. Pour assurer une participation locale dans le secteur extractif, le gouvernement impose un niveau minimum d’actionnariat ghanéen aux sociétés d’exploitation pétrolière. L’activité des entreprises étrangères est compliquée par ces règles, notamment du fait de la difficulté à trouver des partenaires ghanéens en mesure de participer à l’actionnariat. Les entreprises étrangères participent au développement du secteur car le Ghana ne peut pas encore exploiter ses hydrocarbures seul.

   La production pétrolière, de 180 000 bpj en 2018, pourrait atteindre 420 000 bpj d’ici 2023.

Depuis 2011, le Ghana s’est imposé comme un nouveau pays producteur de pétrole. Après la découverte en 2007 d’un gisement sur le champ de Jubilee, l’exploitation a démarré fin 2010. Le pays est actuellement le 5ème producteur de pétrole en Afrique subsaharienne derrière le Nigéria, l’Angola, le Congo et le Gabon[1]. L’exploitation du pétrole ghanéen se fait en offshore profond pour un coût moyen compris entre 10,4 et 12,4 USD par baril[2].

La production moyenne d’hydrocarbures au Ghana a presque doublé en 2017 passant de 94 200 barils par jour (bpj) en moyenne au début de 2016 à 175 000 bpj en 2017. Cette augmentation fait suite à l’ouverture du champ de Sankofa et au doublement de la production du champ de TEN. En 2018, la production de 179 500 bpj s’est concentrée sur les trois champs du bassin ouest (Tano Cape Three Points) :

  • Le champ de Jubilee, ouvert en 2011, est exploité en consortium par le britannique Tullow oil (35%), les américains Kosmos (24%), Anadarko (24%) et Petro (3%) ainsi que la compagnie pétrolière nationale Ghana National Petroleum Corporation (14%).  Ses réserves s’élèvent à 500 millions de barils et 40 Mds de m3 de gaz.  En 2018, la production a atteint 88 000 bpj[3].
  • Le champ de Tweneboa, Enyenra et Ntomme (dit TEN), exploité depuis 2016 par Tullow (47%), Kosmos Energy (17%), Anadarko (17%), Ghana National Petroleum Corporation (15%) et Petro (4%). Il affiche des réserves de 300 M barils et 10 Mds de m3 de gaz. La production moyenne atteint aujourd’hui 64 000 bpj sur l’année 2018. Suite au jugement rendu en 2017 par le Tribunal international du droit de la mer en faveur du Ghana dans son contentieux territorial avec la Côte d’Ivoire, la production devrait encore pouvoir augmenter pour atteindre un rythme de 80 000 bpj ; 
  • Le champ de Sankofa-Gye Nyame, sur lequel l’italien Eni, le suisse Vitol et GNPC opèrent depuis 2017. Ses réserves sont de 40 Mds de m3 de gaz et 500 M de barils de pétrole[4]. Le site a permis de produire 27 500 bpj en 2018 et devrait permettre de produire jusqu’à 50 000 bpj à son plein potentiel.

La part des hydrocarbures dans la croissance ghanéenne est importante mais erratique. La part des hydrocarbures dans la croissance du PIB ghanéen s’est élevée à 5,6% en 2011, 3,5% en 2017 et 2,8% en 2019, correspondant ainsi aux années de mise en production des trois principaux champs pétroliers ghanéens. Hormis ces trois années la participation des hydrocarbures à la croissance ne s’est jamais élevée à plus de 0,6%. Le secteur pétrolier compte pour 3,5% du PIB en 2018 et constituait le deuxième poste d’exportation du pays (2,9 Mds USD en 2017, derrière l’or à 8,4 Mds USD en 2017). 

De nouvelles licences restent à attribuer pour exploiter pleinement le potentiel des hydrocarbures ghanéens. D’après le Ministère des Finances, les réserves totales d’hydrocarbures s’élèveraient entre 5 mds et 7 Mds de barils, soit une production potentielle de 420 000 bpj d’ici 2023.

2. L’État est fortement impliqué dans le secteur des hydrocarbures, stratégique pour le développement économique du Ghana.

Le Ministère de l’Energie, la Commission de l’Energie (Energy Commission) et la Commission pétrolière (Petroleum Commission) régulent et coordonnent l’activité du secteur. La Commission pétrolière est en charge de la régulation et de l’encadrement des activités de production pétrolière en amont (upstream) . La loi de 2016 sur l’exploration et la production de pétrole permet au Ministère de l’Energie d’entrer en négociation directe avec les sociétés d’exploitation étrangères lors de l’attribution de licences. Ce fut systématiquement le cas pour toutes les licences attribuées avant 2018. Enfin la commission de l’Energie a pour mission l’octroi des licences pour le transport, la distribution et la vente de pétrole et de gaz naturel dans le secteur aval (downstream).

L’Etat ghanéen participe à l’exploitation pétrolière au travers de l’entreprise publique Ghana National Petroleum Corporation (GNPC) et de la raffinerie de Tema. Créée en 1983 pour mener l’exploration pétrolière au Ghana, la Ghana National Petroleum Corporation a découvert en 2007 les réserves du champ du Jubilee en partenariat avec l’américain Kosmos. Elle possède un actionnariat de 15% dans toutes les entreprises d’exploitation pétrolière au Ghana. La raffinerie de Tema (Tema Oil Raffinery), à capitaux publics, a une capacité de production de 45 000 bpj et transformerait actuellement un volume d’environ 30 000 bpj. D’ici 2022, le gouvernement souhaiterait construire une raffinerie d’une capacité totale de 150 000 bpj et se dirait prêt à ouvrir cette activité aux investissements étrangers.

La production de gaz naturel et sa transformation par l’entreprise publique Ghana National Gas Company a permis de réduire les importations depuis le Nigeria pour fournir les centrales électriques. Avant 2017, le pays s’approvisionnait essentiellement en gaz par des importations du Nigeria pour sa production électrique. L’exploitation des champs gaziers du bassin maritime ouest et l’ouverture de l’usine d’Atuabo en 2014 ont permis de restreindre ces importations. L’usine d’Atuabo, opérée par l’entreprise publique Ghana National Gas Company, permet la production de gaz transformé à destination des centrales thermiques. Deux pipelines lui permettent de s’achalander depuis le champ de Jubilee et la connectent à l’enclave d’Aboadze, où se situent plusieurs centrales électriques de producteurs indépendants. En 2017 la production de l’usine d’Atuabo était trois fois supérieure aux importations de gaz par le Gazoduc d’Afrique de l’Ouest (West African Gas Pipeline – WPAG). 

L’entreprise publique Ghana Oil Company (GOIL) est le seul acteur ghanéen dans la vente depuis la libéralisation en 2005. Dans le secteur de la distribution l’entreprise publique Bulk Oil Storage and Transportation Company a laissé la place aux sociétés privés de stockage (Bulk Oil and Storage Companies – BOSTs) et de transport (Bulk Distribution Companies – BDCs). La consommation nationale ghanéenne est de 88 000 bpj en 2018.

 3.    Les règles de contenu local imposent un niveau minimum d’actionnariat ghanéen aux sociétés étrangères d’exploitation pétrolière

Sur le modèle du Nigeria, le gouvernement ghanéen a promu des mesures de contenu local (local content) dans le secteur aval de la production de pétrole. Pour être conforme aux exigences de contenu local, les entreprises étrangères du secteur doivent créer une société ad hoc détenue par des ressortissants ghanéens à plus de 5% dans l’exploitation pétrolière et à plus 10% dans les services du secteur pétrolier. Les ressortissants ghanéens doivent occuper 80% de postes de direction et la main-d’œuvre doit être exclusivement ghanéenne. La loi relative aux activités pétrolières de 2016 dispose enfin que Ghana National Petroleum Corporation doit être actionnaire de cette société à hauteur minimum de 15%. 

Le nombre réduit de sociétés ghanéennes capables de s’impliquer dans le secteur pousserait le gouvernement à modifier la loi sur le contenu local. Pour le moment peu d’entreprises ghanéennes sont actives dans le secteur, de sorte à ce que la Commission de l’Energie rencontre des difficultés à proposer des entreprises ghanéennes prêtes à participer à hauteur de 5% à ces sociétés ad hoc. La loi pourrait être amendée de façon à ce que la Ghana National Petroleum Corporation ou la Ghana Oil Company prennent la part d’obligatoire de 5% dès qu’une entreprise étrangère ne trouve pas de société ghanéenne. 

4.    Les entreprises étrangères restent essentielles au développement des hydrocarbures

Deux nouveaux projets de pipelines ont été approuvés en 2018. Le groupe chinois Jereh a signé en 2018 un contrat avec Ghana National Gas Company pour la construction d’un pipeline terrestre entre Takoradi et Tema. D’autre part, fin 2017, Gazprom et Ghana National Petroleum Corporation ont conclu un accord prévoyant la construction d’un terminal de gaz naturel liquéfié à Tema et d’un pipeline le reliant au réseau préexistant. La filiale Rosnef serait chargée d’effectuer les travaux. 

Différents champs sont encore en phase d’exploration par des sociétés étrangères. En 2017, une licence d’exploration pour le champ de Cape Three Points a été concédée à un consortium composé d’Exxon Mobil (80%), de la Ghana National Petroleum Corporation (15%) et à un partenaire ghanéen non déterminé, dont la Ghana Oil Company a in fine pris la part (5%). 

  • Le gouvernement a délivré en 2018 à Eni (70%) et Vitol (30%) une licence d’exploration pour une partie des champs de Tano. L’accord qui comprendra la participation de la Ghana National Petroleum Corporation et d’une société ghanéenne doit être finalisé. 
  • Le champ de Pecan opéré par le norvégien Aker (50%), le russe Lukoil (38%), la Ghana National Petroleum Corporation (10%) et le ghanéen Fueltrade (2%) devrait produire du pétrole d’ici 2021. 
  • L’exploration du champ d’Accra-Keta est assurée par Swiss Petroleum et le ghanéen PET Volta. 

Le ministère de l’Énergie a annoncé en 2018 l’émission de six licences d’exploration (trois par appels d’offres, deux par négociations directes, la dernière est réservée à la Ghana National Petroleum Corporation). Les blocs concernés se situent dans le bassin maritime ouest où les plateformes et pipelines préexistants devraient permettre une mise en production rapide des gisements découverts. 

Source : Direction générale du trésor de la France

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La présidente du parlement sud-africain prend un congé spécial à la suite d’une enquête sur la corruption

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La présidente de l’Assemblée nationale sud-africaine, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a déclaré jeudi qu’elle prendrait un congé spécial à la suite d’une enquête sur des allégations de corruption à l’époque où elle était ministre de la défense.

Des enquêteurs ont perquisitionné le domicile de Mme Mapisa-Nqakula mardi dans le cadre de l’enquête sur la corruption, mais ils n’ont pas fourni d’autres détails sur l’enquête ou les allégations de corruption.

Mme Mapisa-Nqakula, qui a été ministre de la défense de 2012 à 2021, a nié avoir commis des actes répréhensibles.

« Compte tenu de la gravité des allégations et des spéculations médiatiques qui en découlent, j’ai décidé de prendre un congé spécial de mon poste de présidente de l’Assemblée nationale, avec effet immédiat », a déclaré Mme Mapisa-Nqakula dans un communiqué.

Elle a ajouté qu’il n’y avait pas eu de notification formelle d’un mandat d’arrêt ou de communication concernant son arrestation imminente, après que les médias locaux aient rapporté qu’elle devait se rendre à la police vendredi.

« Mes avocats ont toutefois informé de manière proactive l’Autorité nationale des poursuites de ma volonté d’obtempérer et de coopérer si le besoin s’en faisait sentir », a-t-elle déclaré.

La chaîne publique sud-africaine SABC a rapporté que Mme Mapisa-Nqakula est soupçonnée d’avoir reçu des millions de rands en espèces à titre de pots-de-vin de la part d’un ancien entrepreneur militaire lorsqu’elle était ministre de la défense.

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Economie

Gaz naturel : Exxon est en avance sur le calendrier pour doubler son portefeuille de GNL, selon un dirigeant

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Exxon Mobil est en avance sur son plan visant à doubler la taille de son portefeuille de gaz naturel liquéfié (GNL) pour atteindre 40 millions de tonnes par an (mtpa) d’ici 2030 et se concentrera sur la vente de son propre gaz plutôt que sur le commerce de celui de tiers, a déclaré jeudi le responsable GNL de la société.

Exxon réorganise sa stratégie de négoce de GNL dans le contexte d’une production croissante de ce combustible et dans le cadre d’une réorganisation plus large de l’entreprise qui a débuté en 2022.

La major pétrolière est relativement peu présente sur le marché du GNL par rapport à TotalEnergies et Shell PLC. Shell est l’un des leaders du secteur et a réalisé 2,4 milliards de dollars grâce au négoce de GNL au quatrième trimestre 2023.

Contrairement à Shell et Total, Exxon prévoit de commercialiser principalement son propre gaz, a déclaré Peter Clarke, vice-président principal d’Exxon pour le GNL mondial.

« Notre portefeuille ne ressemblera jamais à celui de Shell, ni à celui de Total, nous ciblons différents aspects de la chaîne de valeur », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec Reuters.

Exxon a déclaré en 2020 qu’il prévoyait de doubler son portefeuille de GNL pour atteindre 40 millions de tonnes par an d’ici dix ans, contre 20 millions de tonnes par an. Sa production actuelle est à peine inférieure à 30 millions de tonnes par an, a-t-il ajouté.

« Nous sommes en bonne voie pour atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé en 2020 », a déclaré M. Clarke. « Et nous sommes légèrement en avance sur cet objectif.

Alors qu’Exxon pourrait élargir son portefeuille commercial en achetant et en commercialisant du GNL auprès de tiers, M. Clarke a déclaré qu’il considérait que les marges dans ce domaine étaient faibles par rapport aux bénéfices qu’il pouvait réaliser sur son propre gaz naturel.

Pour Exxon, il est plus intéressant de produire, de liquéfier et de vendre du gaz. Les contrats à long terme représentent toujours environ 80 % du commerce mondial de GNL, a-t-il ajouté.

« Le principal élément du GNL est évidemment la commercialisation du GNL lui-même », a déclaré M. Clarke. « Nous voulons avoir le meilleur portefeuille de GNL au monde en termes de solidité financière et de rendement financier. Je dirais que nous sommes en bonne voie pour y parvenir.

Les volumes d’Exxon augmenteront grâce au projet Golden Pass LNG, dans lequel Exxon détient une participation de 30 % avec QatarEnergies comme partenaire. Ce projet a une capacité d’exportation estimée à environ 18 millions de tonnes par an et produira son premier GNL en 2025.

La société a déclaré qu’elle comptait prendre une décision finale d’investissement pour son projet PNG Papua LNG en Papouasie-Nouvelle-Guinée cette année et commencer l’ingénierie et la conception d’un projet au Mozambique d’ici la fin de l’année.

M. Clarke a déclaré que ces projets aideraient Exxon à approvisionner ses clients en Asie, où la société voit le plus grand potentiel de croissance.

« Le marché est en pleine expansion. D’ici 2050, 75 % de la demande mondiale d’énergie proviendra de la région Asie-Pacifique, c’est pourquoi nous nous concentrons vraiment sur cette région.

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Economie

Le pétrole en pleine hésitation après la Fed

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Les prix du pétrole hésitaient jeudi, les investisseurs digérant la décision de la Fed, qui a maintenu ses taux directeurs mais a également indiqué son intention de procéder à plusieurs baisses dans l’année.

Vers 10H20 GMT (11H20 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, abandonnait 0,09% à 85,87 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate WTI pour livraison le même mois, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, perdait 0,16% à 81,14 dollars.

Les prix du pétrole ont d’abord rebondi avant l’ouverture des marchés européens, avant d’osciller entre gains et pertes, en raison des « signes indiquant que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait maintenir les taux d’intérêt à un niveau plus élevé pendant plus longtemps« , expliquent les analystes d’Energi Danmark.

L’institution monétaire américaine, qui a, sans surprise, laissé ses taux directeurs inchangés dans une fourchette de 5,25% et 5,50% pour la cinquième fois consécutive, a surtout affirmé son intention de procéder à trois baisses de ses taux directeurs d’ici la fin de l’année.

« La décision sur les taux a été conforme aux attentes« , mais les espoirs de baisses de taux à venir « sont venus de la conférence de presse habituelle du président de la Fed après la fin de la réunion« , explique Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

La perspective de baisses de taux à venir a dans un premier temps « stimulé l’appétit pour le risque et affaibli le dollar américain, ce qui a profité aux prix du pétrole brut« , explique Ole Hvalbye, de Seb.

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