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Economie

Le « blanchiment » du pétrole russe met à mal les sanctions occidentales

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« La chute n’est pas un échec. L’échec c’est de rester là où on est tombé. » Socrate

Les pays occidentaux – Union européenne en tête – ont massivement réduit leurs importations de pétrole provenant directement de Russie mais ont dans le même temps augmenté leurs importations de produits pétroliers de pays « blanchissant » le pétrole russe, déplore le CREA (Centre for Research on Energy and Clean Air) dans un rapport publié ce 19 avril.

Une envolée des exportations de pétrole russe vers l’Inde

Pour rappel, l’Union européenne, les pays du G7 et l’Australie ont décidé en décembre 2022 de fixer un prix plafond sur les importations de pétrole russe (à 60 $/baril) : ce plafonnement des prix « permet aux opérateurs européens de transporter du pétrole russe vers des pays tiers, à condition que le prix de ce dernier soit strictement inférieur au plafond »(1), les approvisionnements étant ainsi censés être maintenus pour stabiliser les marchés tout en réduisant les revenus russes.

Face à ce prix plafond et un embargo sur les livraisons par voie maritime de son pétrole à l’UE, la Russie a réorienté ses exportations vers d’autres pays. Durant l’année ayant suivi l’invasion de l’Ukraine, la Russie a en particulier exporté 55,9 millions de tonnes (Mt) de pétrole brut vers l’Inde (contre seulement 3,85 Mt durant les 12 mois précédents). Sur la période considérée, les livraisons sur 12 mois de pétrole brut russe ont également augmenté de 39,8 Mt à 57,7 Mt vers la Chine et de 11,1 Mt à 17,4 Mt vers la Turquie.

Un blanchiment qui sape les sanctions

Les 5 pays ciblés par le CREA (l’Inde, la Chine, la Turquie mais aussi les Émirats arabes unis et Singapour) important du pétrole brut russe ont, après raffinage, exporté des quantités importantes de produits pétroliers vers les pays ayant imposé des sanctions à la Russie : les exportations de ces 5 pays vers la coalition ayant fixé un prix plafond au pétrole russe ont ainsi augmenté de près de 10 millions de tonnes au cours de l’année suivant l’invasion de l’Ukraine par rapport aux 12 mois précédents (soit une hausse en valeur de près de 80% selon le CREA, + 18,7 milliards d’euros).

In fine, ce « blanchiment » du pétrole russe « fournit des fonds au trésor de guerre de Poutine à travers l’achat de brut russe qui finit en produits raffinés vers des pays imposant des sanctions », souligne le CREA. Ce qui revient à saper les sanctions contre le pétrole russe, déplorent les auteurs du rapport.

L’Union européenne a en particulier importé l’équivalent de 17,7 milliards de produits pétroliers depuis les 5 pays « blanchisseurs » au cours des 12 mois suivants l’invasion russe en Ukraine (8 milliards d’euros pour l’Australie et 6,6 milliards d’euros pour les États-Unis).

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Economie

Les prix du pétrole soutenus par les restrictions sur les exportations des produits russes

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 Le Messager d’Allah ﷺ‬ a dit : « La prudence provient d’Allah et la précipitation provient du diable. » 

Le prix du pétrole grimpait vendredi, porté par l’annonce de restrictions des exportations russes d’essence et de gazole, malgré la perspective de futures hausses des taux d’intérêt américains.

Vers 11h00 GMT (13h00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenait 0,74% à 94,06 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, montait de 0,96% à 90,60 dollars. En réponse à sa pénurie intérieure de carburant qui fait s’envoler les prix dans le pays, la Russie a introduit jeudi des restrictions aux exportations concernant l’essence et le gazole.

Cette décision « a immédiatement fait passer les cours (du brut, ndlr) en territoire positif », commente Tamas Varga, analyste chez PVM Energy. D’autant que l’Arabie saoudite et la Russie prévoient de priver le marché de 1,3 million de barils par jour jusqu’à la fin de l’année. La hausse des prix reste cependant modérée par plusieurs facteurs.

Bien que la Réserve fédérale américaine (Fed) ait annoncé mercredi ne pas relever ses taux d’intérêts, la banque centrale américaine a indiqué qu’elle prévoit de le faire plus tard cette année. Une éventualité « destructive de la demande », car pénalisant la croissance, indique Han Tan, analyste chez Exinity. Un contexte de taux élevés est par ailleurs « associé à un sentiment d’aversion au risque », note Stephen Innes, de SPI AM.

Ce phénomène limite l’envolée des prix de l’or noir, actif considéré comme volatil, et dope a contrario le dollar, valeur refuge. Le pétrole se négociant en dollar, son appréciation désavantage les acheteurs disposant de devises étrangères, qui voient leur pouvoir d’achat diminuer. A l’inverse, un dollar moins fort soutient traditionnellement la demande.

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Economie

Sénégal-Energie : ContourGlobal signe un accord avec Wärtsilä sur la centrale du Cap des Biches

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Usez, n’abusez pas ; ni l’abstinence ni l’excès ne rendent un homme heureux. Voltaire

Le groupe technologique Wärtsilä a annoncé, ce lundi 28 août, avoir signé un accord de service à long terme de deux ans avec ContourGlobal. L’accord couvre la centrale électrique du Cap des Biches de la société américaine à Dakar (Sénégal). « La centrale délivre une puissance de 86 MW.

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Economie

Sénégal-Armement : Le géant chinois Norinco ouvre ses portes à Dakar

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Usez, n’abusez pas ; ni l’abstinence ni l’excès ne rendent un homme heureux. Voltaire

Le groupe de défense chinois, China North Industries Corporation (Norinco) s’est implanté à Dakar. Ce géant en matière de vente d’armement compte augmenter son rayonnement en Afrique à travers cette installation.

Ce bureau ouvert dans la capitale sénégalaise participera à soutenir son expansion commerciale en Afrique de l’Ouest d’après le quotidien chinois South China Morning Post repris par l’agence Ecofin. 


Norinco va tenter de gagner des parts d’un marché longtemps dominé par la Russie qui a vu ses capacités en approvisionnement diminuées avec la guerre en Ukraine. 


Le contexte tendu de la région est plutôt propice avec l’augmentation de la demande en maturiel militaire dans des pays comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Guinée où des juntes ont pris le pouvoir ces dernières années. 


D’après Paul Nantulya, chercheur spécialiste de la Chine au Centre d’études stratégiques pour l’Afrique (CESA), un organisme rattaché au département de la Défense des USA, « l’ouverture du bureau de vente de Norinco à Dakar vise essentiellement à augmenter les ventes d’armes en Afrique de l’Ouest, en particulier à la lumière des lourdes sanctions imposées aux entreprises de défense russes et du sentiment anti-français croissant dans la région, qui pourrait compliquer le rôle de la France en tant que premier partenaire militaire de bon nombre des pays de la région ».


Le géant chinois avait auparavant ouvert des bureaux en Afrique du Sud, au Nigeria et en Angola.

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