Economie
Pétrole et Gaz : Accords entre la Chine et l’Iran, quels enjeux géopolitique ?
« La blessure est l’endroit par lequel la lumière entre en vous. » Rumi
En 2004, le roi Abdallah II de Jordanie a inventé l’expression « croissant chiite ». À l’époque, les États-Unis et leurs alliés arabes s’inquiétaient de l’influence croissante de l’Iran en Irak et de sa présence au Liban et en Afghanistan, et considéraient ce niveau d’engagement régional iranien comme malveillant.
Plus tard, le « croissant chiite » s’élargira lorsque l’Iran s’impliquera en Syrie en 2011 et au Yémen en 2015. Lorsque l’Arabie saoudite s’est efforcée de contenir l’influence iranienne, soit directement, soit en finançant ses propres groupes mandataires, le « croissant chiite » s’est transformé en « croissant du chaos ».
Au cours des deux décennies qui ont suivi l’invention de ce terme, le « croissant chiite » est devenu le théâtre de nombreuses violences régionales, notamment les guerres menées par les États-Unis en Irak et en Afghanistan, la guerre civile syrienne, le conflit entre le Hezbollah et Israël et la guerre menée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) contre les Houthis soutenus par l’Iran au Yémen. Ces conflits sont apparus dans un contexte de détérioration des relations entre les États-Unis et l’Iran.
Iran – Arabie Saoudite les tensions
La rupture diplomatique de 2016 entre l’Arabie saoudite et l’Iran est intervenue dans un contexte de tensions déjà exacerbées entre les deux rivaux régionaux.
L’année précédente, l’Arabie saoudite avait déclenché une guerre contre son voisin, le Yémen, dont le ministre de la Défense saoudien de l’époque, Mohammed bin Salman (aujourd’hui prince héritier et premier ministre), espérait qu’elle établirait sa bonne foi en tant que commandant en temps de guerre et, par extension, en tant que futur roi.
La Russie était également entrée officiellement dans la guerre civile syrienne en 2015, s’alignant sur l’Iran pour soutenir le régime d’Assad. Les États-Unis consacraient principalement leurs ressources militaires à la lutte contre les groupes extrémistes sunnites tels que l’État islamique en Irak et en Syrie, ainsi que contre les talibans et Al-Qaïda en Afghanistan.
La Chine s’impose pour un nouvel ordre au Moyen-Orient
L’accord conclu entre l’Arabie saoudite et l’Iran sous l’égide de la Chine promet de transformer ce « croissant de chaos » en un « croissant de stabilité ».
S’il est mis en œuvre avec succès, il pourrait ouvrir une nouvelle ère où la croissance économique l’emporterait sur la puissance militaire dans la définition du Moyen-Orient.
Si tout se passe bien, les élites politiques et économiques libanaises financées par l’Arabie saoudite pourraient désormais être habilitées à négocier la réconciliation nationale avec le Hezbollah, soutenu par l’Iran.
L’argent saoudien pourrait désormais servir à la reconstruction de la Syrie, avec laquelle les Émirats arabes unis ont déjà normalisé leurs relations. Au Yémen, la pression saoudienne et iranienne pourrait être exercée sur toutes les parties pour mettre fin aux combats.
En 2020, les États-Unis ont ajouté un autre facteur au mélange, en négociant les accords d’Abraham, qui visaient à normaliser les relations entre Israël et les États du Golfe et, par extension, à renforcer et à étendre une alliance anti-iranienne dans la région.
Bien qu’ils aient été négociés par l’administration de l’ancien président américain Donald Trump, les accords d’Abraham – qui ont normalisé les liens entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc – sont restés un élément essentiel de la politique américaine au Moyen-Orient sous l’administration du président américain Joe Biden, y compris comme moyen d’aider à contenir l’Iran.
Mais alors qu’il y avait un espoir furtif que l’Arabie saoudite normalise également ses relations avec Israël pour contribuer à isoler et à neutraliser l’Iran, Israël se retrouve aujourd’hui plus isolé des États du Golfe, victime de sa propre politique de droite ciblant le peuple palestinien et, plus récemment, de l’habile diplomatie chinoise.
Les Brics : une alternative à l’Occident
Ce qui fait de la détente entre l’Arabie saoudite et l’Iran négociée par la Chine un changement encore plus tectonique, c’est la trajectoire générale de la géopolitique mondiale.
Alors qu’en 2016, la marée poussait contre l’Iran, elle pousse aujourd’hui davantage contre les États-Unis et l’Occident, qui cherchent à maintenir l' »ordre international fondé sur des règles », et vers des alignements alternatifs tels que les Brics.
La Chine est le « C » du groupe Brics, le nouveau forum économique mondial dont le PIB, ajusté à la parité du pouvoir d’achat, dépasse désormais celui du bloc économique G7 dominé par les États-Unis.
L’Iran a déjà présenté une demande d’adhésion à la Chine et aux autres nations des Brics (Brésil, Russie, Inde et Afrique du Sud), et l’Arabie saoudite a indiqué qu’elle ferait bientôt de même. D’autres pays, comme l’Argentine et l’Égypte, sont également sur les rangs.
La Chine fournissant des capitaux d’investissement générateurs d’infrastructures dans le cadre de son initiative « la Route de la Soie », la nouvelle détente irano-saoudienne pourrait évoluer vers une relation économique régionale qui supplanterait les relations de défense dirigées par les États-Unis, qui ont défini la politique du Moyen-Orient pendant des décennies.
Et si le président iranien Ebrahim Raisi donne suite à une invitation du roi Salman d’Arabie saoudite à se rendre dans le royaume, ce sont les États-Unis et Israël qui resteront à l’écart, observant une région qu’ils contrôlaient autrefois échapper à leur emprise.
Article publié dans Energy Intel par Scott RITTER
Economie
Le pétrole baisse légèrement après la rencontre Trump
» Le coeur du fou est dans sa bouche, mais la bouche du sage se trouve dans son coeur. « Benjamin Franklin
Les cours du brut reculent un peu jeudi, le marché pétrolier estimant que les accords passés entre Pékin et Washington vont limiter la pression exercée par la Maison Blanche sur les achats chinois de pétrole russe.
Vers 10H30 GMT (11H30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, perdait 0,57% à 64,55 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, cédait 0,56% à 60,14 dollars.
Les dirigeants Donald Trump et Xi Jinping se sont entendus jeudi pour apaiser leur conflit commercial qui a ébranlé l’économie mondiale, lors d’une rencontre en Corée du Sud qualifiée par le président américain de « grand succès« .
Des accords ont été passés sur plusieurs domaines, comme les terres rares, une réduction partielle des droits de douane américains ou encore la reprise des achats de soja américain par la Chine.
En principe, ce réchauffement des relations est une bonne nouvelle pour l’économie et pour la demande de pétrole.
Mais outre qu’il était attendu, le marché estime aussi que cet apaisement diplomatique limitera la sévérité des États-Unis vis-à-vis des achats chinois d’or noir russe.
Pour Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management, « les États-Unis ont, en fait, accepté que la Chine continue d’acheter du pétrole russe« . Ce qui implique davantage de barils disponibles sur le marché.
Economie
Ukraine: la Russie pilonne des sites énergétiques, faisant trois morts
» Le coeur du fou est dans sa bouche, mais la bouche du sage se trouve dans son coeur. « Benjamin Franklin
La Russie a lancé une nouvelle attaque massive contre des sites énergétiques ukrainiens dans la nuit de mercredi à jeudi en faisant trois morts dont une fillette et en provoquant de vastes coupures d’électricité dans le pays.
L’armée russe, qui envahit l’Ukraine depuis bientôt quatre ans, a lancé ces dernières semaines une nouvelle campagne de frappes ciblant le réseau énergétique à l’approche de l’hiver.
Pendant la nuit, « l’ennemi a utilisé plus de 650 drones et plus de 50 missiles de différents types » pour frapper des « installations énergétiques et logements ordinaires » dans dix régions d’Ukraine, a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux.
Dans la ville de Zaporijjia (sud-est), où des immeubles résidentiels ont été touchés « deux personnes ont malheureusement perdu la vie », a-t-il poursuivi.
Plus tard dans la journée, l’administration régionale de Vinnytsia (centre-ouest) a annoncé la mort d’une fillette de sept ans, décédée à l’hôpital après avoir été blessée dans la frappe.
Le ministère russe de la Défense a déclaré avoir effectué une attaque « massive » contre des « entreprises militaro-industrielles » et « des infrastructures énergétiques qui assurent leur fonctionnement » ainsi que des « aérodromes militaires ».
– « Détruire le système énergétique » –
La Russie a par ailleurs assuré avoir capturé deux nouveaux villages dans le nord-est et le sud de l’Ukraine, où l’armée ukrainienne perd du terrain depuis des mois.
Il s’agit des localités de Sadové dans la région de Kharkiv et de Krasnoguirské, dans celle de Zaporijjia.
Le plus important groupe énergétique ukrainien privé DTEK a indiqué que des centrales thermiques « avaient été sérieusement endommagées » dans plusieurs régions.
« Cette attaque porte un coup dur à nos efforts pour maintenir l’approvisionnement en énergie cet hiver », a déploré sur X le patron du DTEK Maxim Timtchenko.
« Vu l’intensité des attaques des deux derniers mois, il est clair que la Russie vise à détruire complètement le système énergétique de l’Ukraine », a-t-il ajouté.
L’opérateur énergétique public Ukrenergo a d’abord annoncé des coupures de courant d’urgence dans la plupart des régions au petit matin avant de les transformer en délestage pour rétablir l’équilibre entre la production et la consommation du réseau.
« Nous comptons sur l’Amérique, l’Europe et les pays du G7 pour ne pas ignorer l’intention de Moscou de tout détruire », a déclaré M. Zelensky, en appelant à renforcer les sanctions contre Moscou.
Dans la ville de Zaporijjia, l’attaque a aussi fait 17 blessés, « dont une fillette de deux ans », selon le chef de l’administration régionale Ivan Fedorov sur Telegram.
Un journaliste de l’AFP présent dans la ville a vu un immeuble résidentiel éventré et des secouristes en train de déblayer les décombres tandis que les habitants examinaient les dégâts.
Les bombardements ont également blessé quatre adultes dans la région de Vinnytsia et un cinquième dans la région de Kiev, selon les autorités.
Les journalistes de l’AFP à Kiev ont entendu des drones russe voler au-dessus de la capitale pendant la nuit.
– Drones ukrainiens –
Au total, la Russie a lancé 653 drones et 52 missiles balistiques et de croisière, a indiqué l’armée de l’air ukrainienne qui a assuré avoir abattu respectivement 592 et 21 de ses engins.
Le ministère de la Défense russe a affirmé de son côté avoir abattu 170 drones ukrainiens pendant la nuit, dont 48 dans la région de Briansk, à la frontière avec l’Ukraine, et neuf dans la région de Moscou.
La Russie bombarde presque quotidiennement les zones résidentielles et infrastructures civiles en Ukraine depuis le début de son invasion en février 2022.
L’Ukraine dont l’armée manque d’effectifs et d’armements riposte avec des frappes longue portée, réalisées le plus souvent avec des drones.
Ces derniers mois, les attaques de Kiev ciblent surtout des infrastructures énergétiques russes dans l’objectif de perturber les exportations de pétrole et de réduire le financement de l’effort de guerre de Moscou.
La semaine dernière, Washington et l’Union européenne ont annoncé des sanctions contre le secteur pétrolier russe, dans l’espoir d’amener Moscou à mettre fin à son invasion.
Economie
Pétrole russe : un groupe indien annonce la suspensions de ses achats de brut
» Le coeur du fou est dans sa bouche, mais la bouche du sage se trouve dans son coeur. « Benjamin Franklin
La compagnie pétrolière indienne HPCL-Mittal Energy (HMEL) a annoncé la suspension de ses achats de pétrole auprès de la Russie, deux mois après la décision de Donald Trump de sanctionner l’Inde pour ses importations de brut russe.
À la fin du mois d’août, le président américain a imposé une surtaxe de 50 % sur l’ensemble des produits indiens entrant sur le territoire des États-Unis, dans le but de dissuader New Delhi de s’approvisionner auprès de Moscou. Il considère en effet que ces achats contribuent au financement de la guerre menée par la Russie en Ukraine.
Ces mesures ont entraîné une nette détérioration des relations entre l’Inde et les États-Unis, alors que les deux pays négocient actuellement un traité de libre-échange commercial. Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises ces derniers jours que le Premier ministre indien, Narendra Modi, lui aurait assuré l’arrêt des achats de pétrole russe par l’Inde, une information que New Delhi n’a toutefois pas confirmée officiellement.
Issue d’un partenariat entre le groupe métallurgique Mittal et la compagnie publique Hindustan Petroleum Corporation Limited (HPCL), la coentreprise HPCL-Mittal Energy Limited (HMEL) a déclaré mercredi avoir « pris la décision de suspendre ses achats de brut russe ».
Cette décision intervient « à la suite des récentes annonces de nouvelles restrictions sur les importations de pétrole russe » par les États-Unis, l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni, a précisé la société. « Les activités commerciales du groupe HMEL sont scrupuleusement conformes à la politique du gouvernement indien en matière de sécurité de ses approvisionnements énergétiques », a poursuivi la coentreprise.
Le quotidien britannique Financial Times indiquait mercredi que HMEL avait récemment réceptionné plusieurs cargaisons de brut russe, transportées par des pétroliers visés par des sanctions américaines et européennes. HMEL a répondu que le navire incriminé « ne faisait pas l’objet » de sanctions au moment de la livraison.
L’Inde importe plus de 85 % de sa consommation de pétrole brut. Traditionnellement cliente des producteurs du Moyen-Orient, elle avait récemment tourné ses achats vers la Russie, l’un de ses alliés historiques sur la scène internationale.
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