Economie
Sénégal : les semences climato-intelligentes séduisent les producteurs
« Suivre uniquement par foi, c’est suivre aveuglément. » Benjamin Franklin
Soutenues par le projet AICCRA et l’Agence nationale de conseil agricole et rural (Ancar), plusieurs coopératives agricoles sénégalaises s’imposent comme des modèles d’innovation communautaire, expérimentant avec succès des semences adaptées au climat, transformant leurs méthodes de production, leur rapport au marché et leur solidarité locale.
Dans les plaines semi-arides du Sénégal, entre Thiel, Méouane et Mabo, souffle un vent nouveau sur les champs. Là où les aléas climatiques et la pauvreté des sols freinaient autrefois la production, des agriculteurs unis en coopératives sont en train de bâtir pas à pas une autre agriculture — plus résiliente, plus solidaire et plus ancrée dans l’innovation.
Au cœur de cette mutation se trouve le projet AICCRA (Accélérer l’impact de la recherche climatique du CGIAR en Afrique), financé par la Banque mondiale et coordonné au Sénégal par le Centre international de recherche sur l’élevage (Ilri) et le Centre international d’agriculture tropicale (CIAT).
Au Sénégal, l’initiative a accompagné des groupements de producteurs dans la multiplication des variétés de mil, d’arachide et de niébé adaptées à la variabilité climatique, pour ensuite les écouler localement ou les redistribuer au sein des communautés.
« Nous aidons les groupements à rendre leur semence crédible aux yeux du marché : test de germination, étiquette avec la variété et le lot, registre pour tracer chaque sac. Quand tout est clair et vérifié, les acheteurs font confiance et achètent » explique Sadio Dème, conseiller agricole à Thiel.
Dans cette localité de la région de Louga (Nord-Ouest), les résultats dépassent les attentes. « Nous avons reçu des semences de niébé particulièrement performantes sur nos périmètres champêtres. Dès la première récolte, nous avons décidé d’en conserver une partie pour la saison suivante. L’engouement a été immédiat lorsque nous avons commencé à les vendre localement », raconte Mamadou Niang, membre du collectif en charge de la culture du niébé.
Sous la supervision de l’Ancar, la coopérative a organisé la commercialisation de façon concertée et inclusive. « Nous avons fixé les prix ensemble afin de garantir l’accessibilité aux paysans », poursuit M. Niang.
À ses côtés, Fatou Rocky Niang, trésorière de la coopérative, parle d’un tournant décisif. « L’année dernière, je n’avais récolté que huit kilos de niébé. Cette année, grâce aux semences du projet AICCRA, j’ai obtenu cinq sacs de cinquante kilos, sans compter ce que nous avons consommé », affirme-t-elle, très satisfaite.
Pour elle, ces résultats illustrent la pertinence du modèle coopératif. « Les coopératives sont essentielles : elles permettent de mutualiser les efforts, d’échanger les savoirs et de renforcer la position des producteurs sur le marché », souligne-t-elle.
Cette réussite n’est pas isolée. À Mabo, dans la région de Kaffrine (Centre), les producteurs membres du réseau mil enregistrent eux aussi des progrès remarquables.
« À partir d’un échantillon fourni par le projet, nous avons produit de nouvelles semences utilisées pour nos campagnes agricoles suivantes. Malgré quelques difficultés d’expérimentation au début, nous avons constaté un excellent rendement et une durée de production plus courte » explique Ibrahima Willane, animateur du réseau et point focal du projet AICCRA dans la localité.
Cette phase d’adaptation n’a pas été sans défis. « Au début, certains producteurs appliquaient à ces nouvelles semences les mêmes pratiques que pour les variétés traditionnelles, ce qui limitait leur potentiel », explique Ibrahima Willane.
L’intervention des agents de l’Ancar s’est révélée déterminante pour lever ces obstacles. « Ils nous ont accompagnés dans l’ajustement de nos techniques : l’espacement entre les plants, les périodes de semis, l’entretien des cultures. Une fois ces pratiques maîtrisées, les rendements ont décollé », relève-il.
Le succès, dit-il, a été immédiat. De nombreux producteurs, séduits par la performance des semences, se sont rapprochés du réseau pour s’en procurer. Cependant, les quantités disponibles restent limitées, une contrainte qui freine la diffusion du modèle.
Pour pallier ce manque, le réseau a mis en place un système de partage équitable. Sur chaque production de 100 kilos, 60 sont redistribués gratuitement ou à prix réduit aux producteurs de la zone, et 40 sont conservés pour la reproduction.
De même, un système communautaire de collecte où chaque producteur va verser au moins 10 % de sa récolte dans un magasin de stockage commun a été initié. L’objectif est de garantir la disponibilité des semences pour les campagnes à venir.
Une démarche que salue Modou Seck, producteur à Mabo. « Nous avons fourni ces semences à dix autres personnes qui avaient exprimé le besoin, les résultats ont dépassé nos attentes », témoigne-t-il.
Les mini-packs de graines (0,5 à 2 kg) permettent d’essayer sans risque et fidélisent. Enfin, la double valeur du niébé (grains pour le ménage et fanes pour le bétail) pèse dans la décision, notamment en zones laitières.
À Thiél, la coopérative a décidé de « donner un prix à la confiance. » Avec l’appui de l’Ancar, les équipes ont standardisé le tri et le séchage, étiqueté chaque sac (variété, origine, lot) et amélioré le stockage. Ces résultats expliquent la bascule vers le marché. Désormais, les producteurs se disent prêts à payer pour une semence qui a fait ses preuves et dont la qualité est visible.
« Dès qu’on a soigné le tri et les étiquettes, les acheteurs ont accepté un léger surcoût. Ils paient la confiance, » résume El Hadji Gueye, président de la coopérative semencière Ande Jappo Liguey.
« Quand la donnée climatique, la preuve au champ et la qualité documentaire se rejoignent, la décision d’achat devient plus simple. C’est cela l’héritage qu’on veut consolider : de meilleures décisions, prises au bon moment », conclut Nadine Worou, coordinatrice AICCRA Sénégal.
Les chiffres consolidés du projet témoignent de résultats significatifs, avec 9 830 agriculteurs, dont 33 % de femmes, ayant amélioré leur accès aux variétés climato-intelligentes. Ces efforts se sont traduits par des gains de rendement notables, allant de +33 % à +54 % pour le mil, et une progression du taux d’égrenage de l’arachide de 46 % à 98 %.
Par ailleurs, l’indice d’autonomisation des femmes a enregistré une hausse de 9,11 %, confirmant l’impact positif du projet tant sur la productivité agricole que sur l’inclusion socioéconomique.
Economie
Le pétrole baisse légèrement après la rencontre Trump
» Le coeur du fou est dans sa bouche, mais la bouche du sage se trouve dans son coeur. « Benjamin Franklin
Les cours du brut reculent un peu jeudi, le marché pétrolier estimant que les accords passés entre Pékin et Washington vont limiter la pression exercée par la Maison Blanche sur les achats chinois de pétrole russe.
Vers 10H30 GMT (11H30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, perdait 0,57% à 64,55 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, cédait 0,56% à 60,14 dollars.
Les dirigeants Donald Trump et Xi Jinping se sont entendus jeudi pour apaiser leur conflit commercial qui a ébranlé l’économie mondiale, lors d’une rencontre en Corée du Sud qualifiée par le président américain de « grand succès« .
Des accords ont été passés sur plusieurs domaines, comme les terres rares, une réduction partielle des droits de douane américains ou encore la reprise des achats de soja américain par la Chine.
En principe, ce réchauffement des relations est une bonne nouvelle pour l’économie et pour la demande de pétrole.
Mais outre qu’il était attendu, le marché estime aussi que cet apaisement diplomatique limitera la sévérité des États-Unis vis-à-vis des achats chinois d’or noir russe.
Pour Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management, « les États-Unis ont, en fait, accepté que la Chine continue d’acheter du pétrole russe« . Ce qui implique davantage de barils disponibles sur le marché.
Economie
Ukraine: la Russie pilonne des sites énergétiques, faisant trois morts
» Le coeur du fou est dans sa bouche, mais la bouche du sage se trouve dans son coeur. « Benjamin Franklin
La Russie a lancé une nouvelle attaque massive contre des sites énergétiques ukrainiens dans la nuit de mercredi à jeudi en faisant trois morts dont une fillette et en provoquant de vastes coupures d’électricité dans le pays.
L’armée russe, qui envahit l’Ukraine depuis bientôt quatre ans, a lancé ces dernières semaines une nouvelle campagne de frappes ciblant le réseau énergétique à l’approche de l’hiver.
Pendant la nuit, « l’ennemi a utilisé plus de 650 drones et plus de 50 missiles de différents types » pour frapper des « installations énergétiques et logements ordinaires » dans dix régions d’Ukraine, a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux.
Dans la ville de Zaporijjia (sud-est), où des immeubles résidentiels ont été touchés « deux personnes ont malheureusement perdu la vie », a-t-il poursuivi.
Plus tard dans la journée, l’administration régionale de Vinnytsia (centre-ouest) a annoncé la mort d’une fillette de sept ans, décédée à l’hôpital après avoir été blessée dans la frappe.
Le ministère russe de la Défense a déclaré avoir effectué une attaque « massive » contre des « entreprises militaro-industrielles » et « des infrastructures énergétiques qui assurent leur fonctionnement » ainsi que des « aérodromes militaires ».
– « Détruire le système énergétique » –
La Russie a par ailleurs assuré avoir capturé deux nouveaux villages dans le nord-est et le sud de l’Ukraine, où l’armée ukrainienne perd du terrain depuis des mois.
Il s’agit des localités de Sadové dans la région de Kharkiv et de Krasnoguirské, dans celle de Zaporijjia.
Le plus important groupe énergétique ukrainien privé DTEK a indiqué que des centrales thermiques « avaient été sérieusement endommagées » dans plusieurs régions.
« Cette attaque porte un coup dur à nos efforts pour maintenir l’approvisionnement en énergie cet hiver », a déploré sur X le patron du DTEK Maxim Timtchenko.
« Vu l’intensité des attaques des deux derniers mois, il est clair que la Russie vise à détruire complètement le système énergétique de l’Ukraine », a-t-il ajouté.
L’opérateur énergétique public Ukrenergo a d’abord annoncé des coupures de courant d’urgence dans la plupart des régions au petit matin avant de les transformer en délestage pour rétablir l’équilibre entre la production et la consommation du réseau.
« Nous comptons sur l’Amérique, l’Europe et les pays du G7 pour ne pas ignorer l’intention de Moscou de tout détruire », a déclaré M. Zelensky, en appelant à renforcer les sanctions contre Moscou.
Dans la ville de Zaporijjia, l’attaque a aussi fait 17 blessés, « dont une fillette de deux ans », selon le chef de l’administration régionale Ivan Fedorov sur Telegram.
Un journaliste de l’AFP présent dans la ville a vu un immeuble résidentiel éventré et des secouristes en train de déblayer les décombres tandis que les habitants examinaient les dégâts.
Les bombardements ont également blessé quatre adultes dans la région de Vinnytsia et un cinquième dans la région de Kiev, selon les autorités.
Les journalistes de l’AFP à Kiev ont entendu des drones russe voler au-dessus de la capitale pendant la nuit.
– Drones ukrainiens –
Au total, la Russie a lancé 653 drones et 52 missiles balistiques et de croisière, a indiqué l’armée de l’air ukrainienne qui a assuré avoir abattu respectivement 592 et 21 de ses engins.
Le ministère de la Défense russe a affirmé de son côté avoir abattu 170 drones ukrainiens pendant la nuit, dont 48 dans la région de Briansk, à la frontière avec l’Ukraine, et neuf dans la région de Moscou.
La Russie bombarde presque quotidiennement les zones résidentielles et infrastructures civiles en Ukraine depuis le début de son invasion en février 2022.
L’Ukraine dont l’armée manque d’effectifs et d’armements riposte avec des frappes longue portée, réalisées le plus souvent avec des drones.
Ces derniers mois, les attaques de Kiev ciblent surtout des infrastructures énergétiques russes dans l’objectif de perturber les exportations de pétrole et de réduire le financement de l’effort de guerre de Moscou.
La semaine dernière, Washington et l’Union européenne ont annoncé des sanctions contre le secteur pétrolier russe, dans l’espoir d’amener Moscou à mettre fin à son invasion.
Economie
Pétrole russe : un groupe indien annonce la suspensions de ses achats de brut
» Le coeur du fou est dans sa bouche, mais la bouche du sage se trouve dans son coeur. « Benjamin Franklin
La compagnie pétrolière indienne HPCL-Mittal Energy (HMEL) a annoncé la suspension de ses achats de pétrole auprès de la Russie, deux mois après la décision de Donald Trump de sanctionner l’Inde pour ses importations de brut russe.
À la fin du mois d’août, le président américain a imposé une surtaxe de 50 % sur l’ensemble des produits indiens entrant sur le territoire des États-Unis, dans le but de dissuader New Delhi de s’approvisionner auprès de Moscou. Il considère en effet que ces achats contribuent au financement de la guerre menée par la Russie en Ukraine.
Ces mesures ont entraîné une nette détérioration des relations entre l’Inde et les États-Unis, alors que les deux pays négocient actuellement un traité de libre-échange commercial. Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises ces derniers jours que le Premier ministre indien, Narendra Modi, lui aurait assuré l’arrêt des achats de pétrole russe par l’Inde, une information que New Delhi n’a toutefois pas confirmée officiellement.
Issue d’un partenariat entre le groupe métallurgique Mittal et la compagnie publique Hindustan Petroleum Corporation Limited (HPCL), la coentreprise HPCL-Mittal Energy Limited (HMEL) a déclaré mercredi avoir « pris la décision de suspendre ses achats de brut russe ».
Cette décision intervient « à la suite des récentes annonces de nouvelles restrictions sur les importations de pétrole russe » par les États-Unis, l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni, a précisé la société. « Les activités commerciales du groupe HMEL sont scrupuleusement conformes à la politique du gouvernement indien en matière de sécurité de ses approvisionnements énergétiques », a poursuivi la coentreprise.
Le quotidien britannique Financial Times indiquait mercredi que HMEL avait récemment réceptionné plusieurs cargaisons de brut russe, transportées par des pétroliers visés par des sanctions américaines et européennes. HMEL a répondu que le navire incriminé « ne faisait pas l’objet » de sanctions au moment de la livraison.
L’Inde importe plus de 85 % de sa consommation de pétrole brut. Traditionnellement cliente des producteurs du Moyen-Orient, elle avait récemment tourné ses achats vers la Russie, l’un de ses alliés historiques sur la scène internationale.
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