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Economie

CHRONIQUE-PRISE EN CHARGE DES JEUNES

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Réflexions sur l’orientation stratégique 2021-2024

 Quel que soit le gouvernement qui sera mis en place, le Président de la République mettra au cœur de sa politique la jeunesse. Pour ce faire, il devrait prendre en considération certains paramètres et aspects et en déconstruire d’autres.

L’une des préoccupations majeures actuelles du continent africain est la prise en charge de sa jeunesse. Si les alertes du Printemps arabe (depuis la Tunisie), aussi les mouvements des APE, l’émergence des mouvements comme « Y’en a marre », « balai citoyen », « Flimbi » et « Lucha »… ou encore la prolifération des départs par la mer de l’émigration clandestine n’ont pas suffi à faire prendre conscience de la précarité des conditions de vie des jeunes, l’on craint que le prochain signal soit trop fort et très coûteux pour les foyers africains. L’heure est aux politiques de rupture qui placent au centre la jeunesse avec une prise en charge sincère, ingénieuse et efficace.

Déconstruire deux perceptions/ idées reçues

L’Etat ne fournira pas à tout monde un emploi, mais devra garantir un cadre propice à la création et contribue à la valorisation des compétences et des savoir-faire. Voilà une réalité que les familles sénégalaises doivent intégrer dans leur perception et discours prodigués aux jeunes qui arrivent. Et ce, sans rappeler qu’ils doivent aussi garder la foi en leur pays et ne jamais être pris au découragement, quelle que soit la situation. Au-delà de la responsabilité et du devoir que les gouvernants doivent avoir, il faudra avant tout aller en croisade contre cette hypocrisie inclusive de la classe politique et ces politiques du mépris qui creusent la distance entre eux et le peuple.

 Rompre avec la politique des chiffres qui ne convainc point face au factuel. La réalité est là, les constantes exponentielles des indicateurs n’ont jusqu’à ce jour jamais eu l’impact palpable sur la vie des sénégalais et dans le panier de la ménagère. Il sera difficile de convaincre les jeunes à croire aux lendemains meilleurs avec un pétrole qui crée déjà un bruit que le pays n’a jamais connu. Globalement les jeunes aiment Macky Sall mais fustigent certains points de sa politique et bon nombre de « ses hommes ». Au Président de la République de comprendre les cris latents de la jeunesse eu égard aux différents mouvements d’humeur pour redresser la barre, en mettant non seulement les gens qu’il faut à la place qu’il faut, mais en réévaluant tous les fonds mis en place depuis 2012 au profit des jeunes. Avec une bonne politique de prise en charge et une approche inclusive point besoin d’avoir mille fonds. Un seul suffit et l’efficacité inclusive sera au rendez-vous à l’horizon 2024.

 Revoir l’approche de la politique des jeunes, de l’emploi et de l’entrepreneuriat.

Les échecs retentissants des différents programmes d’appui aux jeunes (parce qu’il faut oser le dire) témoignent de la maladresse et de l’inefficacité des approches et stratégies mises en place. Il faut arrêter de nous mentir, rompre avec la politique de l’Autriche et faire face aux réalités, en sincères hommes politiques et sincères patriotes. Le financement de 1000 projets de jeunes ne signifie pas pour autant qu’il s’agit d’une réussite dans la prise en charge, en termes de création d’emplois et de valeur, si les start-ups en question ne sont pas encadrées durant la période d’incubation et aidées dans l’accès au marché. Au bout de 3 ans, pas moins de 70% disparaîtront, emportant parfois avec elles la foi du jeune entrepreneur à l’entrepreneuriat, au marché et même à l’Etat. Ce dernier englué dans des dettes ou ruiné n’est point en mesure d’honorer les remboursements à ce « crédit » censé être revolving et servir aux autres jeunes. La culture entrepreneuriale doit désormais être au cœur de l’éducation (nationale) avec une approche anglo-saxonne qui séduit déjà certains de nos jeunes qui ont décidé de vivre en parallèle au système national (parce que disant ne plus rien attendre des autorités). Il n’est pas trop tard, si l’État change de fusil d’épaule et rappelle que le Sénégal est « un seul projet de société » et que le moindre jeune a sa partition à y jouer. Ce qui renvoie à la question de confiance aux jeunes. Il faut aussi arrêter de décider à leur place et d’accoucher des politiques qui ne leur parlent point.

Faire confiance aux jeunes !

Le passage de témoin pourrait être un rendez-vous raté. L’Etat, de par sa technostructure actuelle vieillira et aura du mal à se renouveler convenablement (parlant de compétences aigues). Les jeunes émigrent légalement ou clandestinement et la fuite des cerveaux sera encore plus criarde.  Avec un écosystème repensé qui offre des possibilités d’épanouissement professionnel et de réussite aux jeunes, le Sénégal pourra faire de l’émergence une réalité. A défaut, les failles de la politique de jeunesse n’accoucheront que des engrenages socio-économiques et politiques nuisibles à la stabilité du pays et aux progrès technologiques et scientifiques.

Ne plus décider pour les jeunes, et les laisser décider par eux-mêmes, en les intégrant directement ou indirectement dans les processus, saurait résoudre le tiers de la problématique de leur prise en charge. Au Sénégal, le Président Macky Sall n’a pas manqué de volonté dans la prise en charge des jeunes. Les multiples initiatives sont là pour en témoigner. Toutefois, les réalités semblent aller à la contradiction des chiffres pour un tableau qui devait refléter une certaine cohérence et une certaine efficacité réelle. Même le Président de la République lui-même ne comprend point ce déphasage entre les chiffres et la réalité du terrain.

L’approche reste imparfaite. S’arrêter, analyser, écouter, corriger restent des impératifs auxquels l’on ne saurait déroger pour mieux repartir. La jeunesse mérite et doit avoir une attention particulière. Toute l’attention est nécessaire, parfois même au détriment de certains secteurs ou autres considérations. Épanouis, les jeunes peuvent être efficaces pour prendre le relais et perfectionner encore l’écosystème qu’on aura construit pour eux. L’investissement le plus sûr, pour tout pays, est celui consenti sur sa jeunesse. 

 Faire confiance aux jeunes c’est aussi savoir et oser leur donner des marchés jugés « inaccessibles » (politique de préférence nationale) qui les contraignent à tirer leurs compétences et leur niveau de responsabilités vers le haut. Il est temps que les PPP, les écosystèmes sectoriels, les projets structurants…bénéficient en premier et en grand pourcentage aux entreprises sénégalaises pour leur viabilité durable, la création et la sécurisation des emplois et du savoir-faire local.

 Il faut réfléchir avec les jeunes à créer des cadres en phase avec leur génération (leur état d’esprit), et orientés « nouveaux métiers du monde », en s’employant à aiguiser leur curiosité et à cultiver leur créativité et leur sens de l’innovation. Les jeunes sénégalais d’aujourd’hui sont prédisposés au progrès technologiques et scientifiques du Monde et à son rythme d’évolution. Il faut savoir les encadrer et les conduire à l’éclosion.

Cheikh Mbacké Sène

Expert en Communications sensible, Veille et intelligence économique

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1 Comment

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  1. JPS

    novembre 1, 2020 at 3:57 pm

    tres instructif. le chef de l’Etat peut et doit s’inspirer de ce texte tres eneichissant pour developper une politique entrepreunariale viable. Merci pour votre clairvoyance.

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Economie

Le pétrole hésite malgré l’intervention de l’Opep+

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Les prix du pétrole restaient atones vendredi, malgré la décision de plusieurs pays de l’Opep+ de repousser de deux mois l’augmentation de leur production, initialement prévue dès octobre, une annonce qui ne suffit pas à occulter les craintes sur l’économie mondiale et la demande américaine et chinoise.

Vers 08H50 GMT (10H50 HEC), le prix du baril de la mer du Nord, pour livraison en novembre, grappillait 0,01% à 72,70 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate pour livraison en octobre, cédait 0,07%, à 69,10 dollars peu après avoir évolué en terrain positif.

« Les craintes accrues de récession » maintiennent le pétrole « autour de ses niveaux les plus bas depuis décembre, malgré le report par l’OPEP+ de son projet d’augmentation de l’offre pour le mois d’octobre« , a commenté Han Tan, analyste chez Exinity.

Sous pression face à la récente chute des cours, huit membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) ont convenu jeudi de « prolonger de deux mois leurs réductions volontaires supplémentaires de production de 2,2 millions de barils par jour« , a annoncé l’alliance dans un communiqué.

En juin, l’OPEP+ avait initialement annoncé qu’ils reviendraient progressivement sur ces réductions, au rythme de 180.000 barils par jour ajoutés chaque mois à partir d’octobre.

« Le changement de stratégie (de l’OPEP+) n’a pas suffi à compenser les fortes pertes de prix du brut observées ces dernières semaines« , a souligné Ole Hvalbye, analyste chez SEB.

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Economie

Le pétrole en petite hausse, le marché soupèse le risque libyen

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Les cours du pétrole s’affichaient à peine dans le vert vendredi, le marché s’interrogeant sur la poursuite des perturbations de l’approvisionnement libyen, et la fin de la saison estivale aux Etats-Unis, facteur baissier des prix.

Vers 09H25 GMT (11H25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, dont c’est le dernier jour de cotation, se relevait de 0,19% à 80,09 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, progressait de 0,22%, à 76,08 dollars.

Le marché évalue actuellement « trois facteurs moteurs de hausse » des prix: la poursuite du conflit à Gaza, la baisse des stocks américains -durant la semaine achevée le 23 août, ces réserves ont reflué de 800.000 barils-, et la diminution de la production en Libye en raison des « querelles politiques », synthétise John Evans, de PVM Energy.

Les cours sont notamment soutenus par « un contexte de nouvelles tensions en Libye menaçant les exportations pétrolières du pays », relèvent les analystes d’Energi Danmark.

Le gouverneur de la Banque centrale de Libye (BCL), Sadiq al-Kabir, a déclaré avoir été contraint de quitter le pays avec d’autres hauts fonctionnaires pour « protéger (leurs) vies » de potentielles attaques de milices armées, d’après le Financial Times vendredi, qui l’a joint par téléphone.

En Libye, le gouvernement de Benghazi (Est), non reconnu par la communauté internationale, a interrompu lundi la production et les exportations de pétrole, en riposte à l’éviction par les autorités rivales de l’Ouest du gouverneur de la BCL, institution vitale qui gère la manne pétrolière et le budget de l’Etat.

En conséquence, la Compagnie nationale de pétrole (NOC) a indiqué jeudi que les volumes quotidiens étaient passés de 1,28 million de barils le 20 juillet à 591.000 mercredi, correspondant à une baisse de plus de moitié.

« Pourtant, le marché anticipe le court-termisme dans ces problèmes », tempère John Evans, de PVM Energy.

Il estime que « le marché trouvera une solution de contournement », habitué qu’il est aux interruptions de production de la part des factions au sein de l’État nord-africain. Le pays souffre d’ailleurs du « manque de pétrodollars » et pourrait ne pas « jouer à ce jeu bien longtemps », pense l’analyste.

En outre, la « saison des conducteurs » estivale touche à sa fin aux Etats-Unis, et l’augmentation des besoins en « fioul de chauffage ne peut pas prendre le relais de la demande (en essence, ndlr) » alors que les prix élevés restreignent la consommation.

Plus tard dans la séance, la publication de l’indice PCE mesurant l’inflation en juillet aux Etats-Unis est également susceptible d’influencer les cours.

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Economie

Gaz naturel: l’Algérie classée 7 eme exportateur à l’échelle mondiale en 2023

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L’Algérie s’est classée au 7ème rang mondial en matière de volumes exportés en gaz naturel en 2023, avec un total de 52 milliards de m3, a indiqué l’Union internationale du gaz (IGU) dans son dernier rapport.

Intitulé « Global gas report 2024 », le document réalisé en collaboration avec l’opérateur italien de transport de gaz naturel « Snam » ainsi que la société indépendante de recherche et de veille énergétique « Rystad Energy », fait savoir que l’Algérie a exporté pour un total de 18 milliards de m3 (mds m3) de Gaz naturel liquéfié (GNL) et 34 mds m3 par gazoduc durant l’année écoulée.

En tête du classement global d’export de gaz naturel, la Russie a exporté 139 mds m3 l’an passé, suivie par le Qatar (128 mds m3), les Etats-Unis (127 mds m3), la Norvège (120 mds m3), l’Australie (110 mds m3) et le Canada (53 mds m3).

Le rapport dévoile également le classement des pays en matière d’importation de gaz naturel. Ainsi la Chine occupe la première place avec un total de 160 mds m3 importés durant l’année écoulée. Le Japon (91 mds m3) et l’Allemagne (77 mds m3) complètent les trois premières placent de ce classement.

En matière de demande, les besoins d’importation de l’Asie ont continué d’augmenter en 2023, une tendance qui devrait se poursuivre jusqu’en 2024, « car des pays comme la Chine dépendent de plus en plus des importations de gaz », souligne l’IGU.

En revanche, la demande européenne a diminué en raison de besoins saisonniers plus faibles et d’une demande réduite des secteurs électrique et industriel.

Le commerce mondial de GNL a atteint 537 mds m3 en 2023, indique le rapport affirmant que le GNL connait « une importance croissante » dans un contexte mondial de préoccupations en matière de sécurité énergétique et d’incertitude de l’approvisionnement à travers le monde.

Ainsi, les Etats-Unis sont devenus le premier exportateur net mondial de GNL en 2023, dépassant l’Australie et le Qatar pour atteindre 117 mds m3 d’exportations.

Développer les investissements pour répondre à la demande

Les auteurs du rapport mettent en avant les risques sur l’approvisionnement énergétique mondial à cause d’une demande énergétique globale croissante et du sous-investissement dans le gaz et les énergies propres, « les objectifs énergétiques d’ici 2030 étant visiblement hors de portée ».

Les marchés mondiaux du gaz restent dans un équilibre « fragile », avec une croissance limitée de l’offre alors que la demande augmente régulièrement, en hausse de 1,5 % en 2023, avec une accélération attendue à 2,1 % d’ici fin 2024.

« Si la demande de gaz continue de croître comme au cours des quatre dernières années, sans développement de production supplémentaire, on s’attend à un déficit de 22 % de l’offre mondiale d’ici 2030 », alerte le rapport, soulignant le besoin « urgent » d’augmenter les investissements dans le secteur.

Pour rendre l’équilibre du marché mondial du gaz résilient, « il est essentiel d’accroître les investissements dans l’approvisionnement en gaz naturel et de développer les technologies du biométhane, du captage et du stockage du carbone et de l’hydrogène à faible teneur en carbone », plaide le rapport.

Selon ses auteurs, le gaz naturel offre aujourd’hui une opportunité « immédiate » de réduire les émissions de CO2 de 50 % grâce à une transition rentable.

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