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Economie

Sénégal-Énergie : Mutations du marché du gaz et implications pour le pays

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Le secteur énergétique est aujourd‘hui sujet à des bouleversements majeurs, accélérés par l’impact de la COVID 19 sur l’économie mondiale, entraînant une baisse importante de la demande d’hydrocarbures. Ce qui de facto impactera dans le long terme le prix de ces derniers.

D’autre part, la pression sociétale sur les enjeux climatiques couplée à la crise sanitaire, semble être un accélérateur de la transition énergétique, venant défier les modèles économiques et les choix technologiques jusque-là pratiqués dans la production d’énergie fossiles.

Les grandes compagnies pétrolières ont pris des décisions très importantes sur leurs stratégies et investissements futurs, qui, d’après les premières analyses s’orientent vers la décarbonisation de la production d’énergie et des baisses drastiques d’investissement dans la production d’énergies fossiles.

Dans cette perspective, le gaz naturel, de par sa nature et son empreinte carbone, est considéré comme un bon compromis pour accompagner cette transition énergétique vers des énergies moins polluantes et à termes, vers les énergies renouvelables.

Les découvertes récentes de pétrole et de gaz au Sénégal sont de nature à transformer fondamentalement l’économie du pays, en créant de nouvelles opportunités pour les populations et le gouvernement, et en attirant d’importants investissements internationaux dans tous les secteurs clés de l’économie nationale.

Dans cette série d’articles, nous allons dans un premier temps faire un état des lieux du marché mondial du GNL et de ses perspectives. Ensuite nous aborderons la place qu’occupe l’Afrique dans la production de GNL et celle qu’elle pourrait occuper dans les années à venir. Enfin une dernière partie sera consacrée au Sénégal avec quelques recommandations concernant la gestion et le développement de cette industrie naissante.  

Le marché mondial du GNL

Le gaz naturel est considéré comme une ressource stratégique du mix énergétique mondial de par son abondance, sa polyvalence et sa faible émission en dioxyde de carbone comparé aux autres énergies fossiles dites conventionnelles.  Selon l’Agence Internationale de l’Energie (IEA), sa part dans le mix énergétique est évaluée à 20% .

Selon la même source de l’IEA, le gaz naturel est la source d’énergie fossile qui connaitra la croissance la plus rapide dans un environnement de nouvelles réglementations environnementales et dépassant même la part du charbon dans le mix énergétique mondial à l’horizon 2030, devenant la seconde source d’énergie derrière le pétrole.

Le gaz naturel, de par sa polyvalence, est une source d’énergie très intéressante. En effet il peut être utilisé pour la production d’électricité, pour les applications industrielles, les applications domestiques, les besoins thermiques des bâtiments et comme carburant dans le secteur du transport et de la mobilité.

Cependant ses propriétés thermo physiques et sa faible densité d’énergie, rendent son utilisation et sa logistique plus complexes que les autres formes d’hydrocarbures qu’ils soient liquides ou solides. Pour être transporté, le gaz naturel est soit acheminé sous forme gazeuse grâce à des tuyaux appelé gazoduc (environ 60% de la production), soit liquéfié jusqu’à une température cryogénique (-160°C), pour être stocké et transporté sous forme liquide par voie maritime sur de très longues distances.

Malgré la maturité des technologies de transport par gazoduc, les besoins substantiels en capitaux de ces infrastructures et les risques géopolitiques liés à la traversée par le gazoduc de pays frontaliers et voisins, peuvent constituer un obstacle majeur pour le développement de certains projets gaziers.  

Ces différents risques ont poussé de plus en plus les acteurs industriels et financiers à privilégier le transport maritime pour acheminer le gaz naturel de son point de production au point de consommation final grâce à la liquéfaction.

En effet le procédé de liquéfaction permet de faire passer le gaz naturel de son état gazeux à un état liquide en le refroidissant de manière extrême. Ainsi au sortir de ce processus, le gaz naturel initialement à une température atmosphérique et à un état gazeux à faible densité, se retrouve à une température de -160°C, correspondant à sa température d’ébullition à pression atmosphérique, voit son volume réduire d’environ 600 fois par rapport à l’état gazeux et surtout se retrouve à un état liquide. Ce liquide obtenu à la fin du processus de liquéfaction est appelé Gaz Naturel Liquéfié ou le GNL.

Il est plus facile à transporter sur de longues distances et en très grandes quantités grâce à des navires spécialisés qui sont appelés des méthaniers.

Ce procédé révolutionnaire a joué un rôle très important dans la chaine d’approvisionnement du gaz naturel et le développement du GNL.

Ainsi, les échanges de GNL ont connu, au début des années 2000, une croissance spectaculaire. À l’heure actuelle, le transport par voie maritime représente près de 40 % des transactions gazières dans le monde. Selon l’IEA, cette part atteindra 60 % en 2040, soit davantage que les échanges réalisés par gazoducs entraînant ainsi une transformation profonde des marchés gaziers .

Longtemps cloisonné aux marchés régionaux, le gaz voit en effet son horizon se globaliser en faveur du transport par voie maritime. Dès lors, le gaz devient une commodité de plus en plus facilement échangeable sur les marchés mondiaux à l’instar des produits pétroliers. Cette mondialisation du gaz naturel se traduit de facto par une convergence des prix entre les trois grands marchés que sont l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie. Cependant, afin de poursuivre sur cette tendance, le GNL devra surmonter des obstacles importants en matière d’offre et de demande dans un contexte de réduction de gaz à effet de serre et de stratégie de décarbonisation de certaines régions du globe comme l’Europe. 

Cette première partie a permis de mettre en évidence l’importance que le gaz naturel et surtout le GNL va avoir dans les politiques de transition énergétique du fait de sa faible émission en carbone par rapport aux autres énergies fossiles telles que le pétrole et le charbon. Elle nous a également permis de constater que dans un futur proche, le GNL dominera le marché du commerce de gaz naturel pour des raisons stratégiques mais également de coûts.

Malgré ces prévisions optimistes concernant le marché du GNL, et qui semblent être une bonne nouvelle pour les pays africains producteurs et futurs producteurs de GNL, il existe des défis très importants tels que l’offre et la demande mondiale face aux enjeux climatiques et les politiques de décarbonisation de certaines régions du globe.

Groupe des Professionnels Sénégalais de la Diaspora sur le Oil and Gas (GPSOG)

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La présidente du parlement sud-africain prend un congé spécial à la suite d’une enquête sur la corruption

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La présidente de l’Assemblée nationale sud-africaine, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a déclaré jeudi qu’elle prendrait un congé spécial à la suite d’une enquête sur des allégations de corruption à l’époque où elle était ministre de la défense.

Des enquêteurs ont perquisitionné le domicile de Mme Mapisa-Nqakula mardi dans le cadre de l’enquête sur la corruption, mais ils n’ont pas fourni d’autres détails sur l’enquête ou les allégations de corruption.

Mme Mapisa-Nqakula, qui a été ministre de la défense de 2012 à 2021, a nié avoir commis des actes répréhensibles.

« Compte tenu de la gravité des allégations et des spéculations médiatiques qui en découlent, j’ai décidé de prendre un congé spécial de mon poste de présidente de l’Assemblée nationale, avec effet immédiat », a déclaré Mme Mapisa-Nqakula dans un communiqué.

Elle a ajouté qu’il n’y avait pas eu de notification formelle d’un mandat d’arrêt ou de communication concernant son arrestation imminente, après que les médias locaux aient rapporté qu’elle devait se rendre à la police vendredi.

« Mes avocats ont toutefois informé de manière proactive l’Autorité nationale des poursuites de ma volonté d’obtempérer et de coopérer si le besoin s’en faisait sentir », a-t-elle déclaré.

La chaîne publique sud-africaine SABC a rapporté que Mme Mapisa-Nqakula est soupçonnée d’avoir reçu des millions de rands en espèces à titre de pots-de-vin de la part d’un ancien entrepreneur militaire lorsqu’elle était ministre de la défense.

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Gaz naturel : Exxon est en avance sur le calendrier pour doubler son portefeuille de GNL, selon un dirigeant

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Exxon Mobil est en avance sur son plan visant à doubler la taille de son portefeuille de gaz naturel liquéfié (GNL) pour atteindre 40 millions de tonnes par an (mtpa) d’ici 2030 et se concentrera sur la vente de son propre gaz plutôt que sur le commerce de celui de tiers, a déclaré jeudi le responsable GNL de la société.

Exxon réorganise sa stratégie de négoce de GNL dans le contexte d’une production croissante de ce combustible et dans le cadre d’une réorganisation plus large de l’entreprise qui a débuté en 2022.

La major pétrolière est relativement peu présente sur le marché du GNL par rapport à TotalEnergies et Shell PLC. Shell est l’un des leaders du secteur et a réalisé 2,4 milliards de dollars grâce au négoce de GNL au quatrième trimestre 2023.

Contrairement à Shell et Total, Exxon prévoit de commercialiser principalement son propre gaz, a déclaré Peter Clarke, vice-président principal d’Exxon pour le GNL mondial.

« Notre portefeuille ne ressemblera jamais à celui de Shell, ni à celui de Total, nous ciblons différents aspects de la chaîne de valeur », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec Reuters.

Exxon a déclaré en 2020 qu’il prévoyait de doubler son portefeuille de GNL pour atteindre 40 millions de tonnes par an d’ici dix ans, contre 20 millions de tonnes par an. Sa production actuelle est à peine inférieure à 30 millions de tonnes par an, a-t-il ajouté.

« Nous sommes en bonne voie pour atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé en 2020 », a déclaré M. Clarke. « Et nous sommes légèrement en avance sur cet objectif.

Alors qu’Exxon pourrait élargir son portefeuille commercial en achetant et en commercialisant du GNL auprès de tiers, M. Clarke a déclaré qu’il considérait que les marges dans ce domaine étaient faibles par rapport aux bénéfices qu’il pouvait réaliser sur son propre gaz naturel.

Pour Exxon, il est plus intéressant de produire, de liquéfier et de vendre du gaz. Les contrats à long terme représentent toujours environ 80 % du commerce mondial de GNL, a-t-il ajouté.

« Le principal élément du GNL est évidemment la commercialisation du GNL lui-même », a déclaré M. Clarke. « Nous voulons avoir le meilleur portefeuille de GNL au monde en termes de solidité financière et de rendement financier. Je dirais que nous sommes en bonne voie pour y parvenir.

Les volumes d’Exxon augmenteront grâce au projet Golden Pass LNG, dans lequel Exxon détient une participation de 30 % avec QatarEnergies comme partenaire. Ce projet a une capacité d’exportation estimée à environ 18 millions de tonnes par an et produira son premier GNL en 2025.

La société a déclaré qu’elle comptait prendre une décision finale d’investissement pour son projet PNG Papua LNG en Papouasie-Nouvelle-Guinée cette année et commencer l’ingénierie et la conception d’un projet au Mozambique d’ici la fin de l’année.

M. Clarke a déclaré que ces projets aideraient Exxon à approvisionner ses clients en Asie, où la société voit le plus grand potentiel de croissance.

« Le marché est en pleine expansion. D’ici 2050, 75 % de la demande mondiale d’énergie proviendra de la région Asie-Pacifique, c’est pourquoi nous nous concentrons vraiment sur cette région.

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Le pétrole en pleine hésitation après la Fed

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Les prix du pétrole hésitaient jeudi, les investisseurs digérant la décision de la Fed, qui a maintenu ses taux directeurs mais a également indiqué son intention de procéder à plusieurs baisses dans l’année.

Vers 10H20 GMT (11H20 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, abandonnait 0,09% à 85,87 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate WTI pour livraison le même mois, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, perdait 0,16% à 81,14 dollars.

Les prix du pétrole ont d’abord rebondi avant l’ouverture des marchés européens, avant d’osciller entre gains et pertes, en raison des « signes indiquant que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait maintenir les taux d’intérêt à un niveau plus élevé pendant plus longtemps« , expliquent les analystes d’Energi Danmark.

L’institution monétaire américaine, qui a, sans surprise, laissé ses taux directeurs inchangés dans une fourchette de 5,25% et 5,50% pour la cinquième fois consécutive, a surtout affirmé son intention de procéder à trois baisses de ses taux directeurs d’ici la fin de l’année.

« La décision sur les taux a été conforme aux attentes« , mais les espoirs de baisses de taux à venir « sont venus de la conférence de presse habituelle du président de la Fed après la fin de la réunion« , explique Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

La perspective de baisses de taux à venir a dans un premier temps « stimulé l’appétit pour le risque et affaibli le dollar américain, ce qui a profité aux prix du pétrole brut« , explique Ole Hvalbye, de Seb.

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