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Economie

Frontière maritime Liban-Syrie : les enjeux d’une polémique

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Damas a signé un contrat avec la compagnie russe Kapital pour l’exploration et l’exploitation du bloc gazier syrien numéro 1, qui déborde sur une partie de la Zone économique exclusive du pays du Cèdre.

Laury Haytayan, experte en gaz et pétrole dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, a épinglé le mardi 29 mars la signature d’un accord entre la compagnie russe Kapital et le gouvernement syrien pour l’exploration et l’exploitation du bloc syrien numéro 1 et ses gisements en Méditerranée orientale. L’experte explique, carte à l’appui, que l’accord donne un accès à une superficie couvrant ce que le Liban considère comme faisant partie de sa Zone économique exclusive (ZEE), en l’occurrence ses blocs 1 et 2.

Cette nouvelle remet sur la table la question épineuse de la délimitation des frontières terrestre et maritime entre le Liban et la Syrie dans un contexte de course aux hydrocarbures dans la région levantine du bassin méditerranéen. Si le Liban a entamé depuis octobre 2020 des négociations avec Israël concernant la délimitation de leur frontière maritime, aucune initiative similaire n’est en cours avec la Syrie.

En concluant cet accord avec la compagnie russe, la Syrie cherche à se lancer dans la grande aventure gazière en Méditerranée orientale, au même titre que Chypre, Israël, l’Égypte et le Liban. Selon le contrat qu’a pu consulter L’Orient-Le Jour, la Syrie octroie à la compagnie russe des droits pour le déclenchement d’une période d’exploration de quatre ans, suivie de trois ans supplémentaires avec la possibilité de creuser un puits d’essai.

Le bloc 1 syrien (voir la carte) est le fruit d’une loi syrienne qui délimite la surface de sa ZEE (dite loi 10) et vient empiéter sur ce que le Liban considère comme son territoire marin. En 2011, le Liban avait promulgué un décret afin de délimiter sa frontière maritime, document qui avait été transmis à l’ONU. Cependant, en 2014, la Syrie avait fait part aux Nations unies de son désaccord par rapport à la vision libanaise de cette frontière maritime.

Entre le tracé libanais et le syrien, 750km carrés se chevauchent, ce qui pourrait donner place à un potentiel conflit juridico-politique entre les deux pays. Une commission syro-libanaise présidée par l’ancien ministre Jean Oghassabian avait été créée en 2008 afin de pouvoir discuter du tracé de cette ligne. Mais la Syrie n’a jamais désigné de son côté de représentant.

« Il n’y a pas officiellement de conflit entre le Liban et la Syrie au niveau de la frontière. Il faut parler d’une divergence de points de vue qu’il faut rapprocher », soutient Diana el-Kaissy, directrice de la Lebanese Oil and Gas Initiative, une ONG travaillant sur la transparence du management des ressources pétrolifères et gazières libanaises. Elle souligne « qu’il n’est ni dans l’intérêt du Liban ni dans celui de la Syrie de faire de la surenchère sur ce dossier qui pourrait donner lieu à un litige qui prendrait des années à se régler, sans que les compagnies pétrolières puissent commencer l’exploration et l’extraction ». 

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Economie

Le pétrole Brent dépasse les 80 dollars

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Vers 14H20 GMT (15H20 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, monte de 4,50% à 80,38 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, augmente de 4,80% à 77,47 dollars. 

«Les États-Unis devraient annoncer prochainement de nouvelles sanctions contre la Russie», affirment les analystes de DNB, «y compris sur de nombreux pétroliers, ce qui perturbera davantage les exportations de brut russe».

Le marché a aussi assisté cette semaine à la «septième baisse hebdomadaire consécutive des stocks de pétrole brut aux États-Unis», ajoute l’analyste, ce qui tend à faire grimper les prix sur le marché. Ces dernières semaines les prix de l’or noir sont fortement remontés, et selon Bjarne Schieldrop de SEB, «la force actuelle du pétrole n’est peut-être pas qu’un simple feu de paille et pourrait durer».

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Economie

Irak: TotalEnergies va traiter de gros volumes de gaz pour réduire le torchage

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TotalEnergies lance vendredi la construction de sa première usine de traitement du gaz torché en Irak, qui doit permettre de réduire cette pratique polluante et d’améliorer l’approvisionnement en électricité dans le pays en proie à des coupures chroniques, a annoncé le groupe.

Baptisé ArtawiGas25, ce projet représentant un investissement d’environ 250 millions de dollars permettra d’utiliser « 50 millions de pieds cubes par jour (Mpc/j) de gaz », qui était précédemment torché sur le champ pétrolier de Ratawi, pour produire de l’électricité, a annoncé le groupe dans un communiqué.

Très présente en Irak, la pratique du torchage, source de rejets polluants dans l’atmosphère, consiste à brûler dans des cheminées l’excédent de gaz associé à l’extraction du pétrole.

Au lieu d’être brûlé dans les airs, le gaz sera traité puis injecté dans le réseau pour alimenter des centrales couvrant « la consommation d’environ 200 000 foyers de la région de Bassorah », indique le groupe pétro-gazier, qui a entamé il y a quelques années son virage vers l’électricité.

Ce chantier s’inscrit dans le méga-projet GGIP (Gas Growth Integrated Project), qui combine hydrocarbures et électricité, et dont le groupe TotalEnergies est opérateur (45%) au côté de ses partenaires Basra Oil Company (30%) et QatarEnergy (25%) pour un montant d’investissements d’environ 10 milliards de dollars.

Il comprend une importante usine de traitement de gaz d’une capacité de 300 Mpc/j qui permettra de récupérer le gaz torché sur trois champs pétroliers et de fournir du gaz à des centrales (1,5 GW de capacité) « afin d’améliorer l’approvisionnement en électricité » du pays, riche en pétrole mais confronté à des coupures de courant fréquentes.

Sans attendre le démarrage de cette usine principale prévue fin 2027, « le projet ArtawiGas25 permettra de réduire de façon significative le torchage de gaz sur le champ de Ratawi, dès la fin de l’année 2025 », souligne le groupe.

Le gouvernement de Mohamed Chia Al-Soudani a fait de la lutte contre le torchage une de ses priorités. En décembre, ses services s’engageaient à exploiter 80% de ce gaz brûlé d’ici fin 2025 et à éliminer totalement la pratique d’ici fin 2027.

Annoncé en 2021 et finalisé en avril 2023, au terme de négociations longues et tendues, le projet GGIP comprendra également une centrale solaire, un projet pour augmenter la production pétrolière et une usine de traitement d’eau de mer pour maintenir la pression des champs pétroliers.

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Economie

Royaume-Uni : Les réserves de gaz sont tombés « à des niveaux inquiétants »

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Les réserves de gaz du Royaume-Uni ont atteint des « niveaux préoccupants », alors que le pays fait face à des vagues de froid extrême et à des prix élevés sur les marchés du gaz, alerte vendredi Centrica, la société mère de British Gas, le principal fournisseur de gaz du pays.

Des stocks de gaz à des niveaux préoccupants
« Les conditions climatiques particulièrement froides au Royaume-Uni, associées à la cessation des livraisons russes via l’Ukraine depuis le 31 décembre, ont entraîné une diminution des niveaux de stockage de gaz à l’échelle du pays », indique Centrica dans un communiqué.

Le 9 janvier 2025, les réserves de gaz des sites britanniques étaient à moitié remplies, soit une baisse de 26 % par rapport à la même période l’année précédente. « Cela signifie que le Royaume-Uni dispose de moins d’une semaine de gaz en réserve », alerte le groupe.

En raison de l’arrivée précoce de l’hiver, les réserves de gaz étaient déjà moins abondantes que d’habitude en décembre, et la hausse des prix a rendu le réapprovisionnement des stocks plus difficile pendant la période des fêtes de Noël.

La situation est similaire dans l’Union européenne, où les réserves de gaz sont en moyenne de 68 %, bien inférieures aux 83 % observés l’année dernière à la même époque, selon la plateforme Agregated Gas Storage Inventory (AGSI). « La capacité totale de stockage de gaz du Royaume-Uni est environ 10 % inférieure à celle de la France, de l’Allemagne ou des Pays-Bas », souligne Centrica.

Le prix du gaz européen autour de 44 €/MWh
Le Royaume-Uni dépend largement des importations de gaz naturel liquéfié (GNL), notamment en provenance des États-Unis. « Le Royaume-Uni est en concurrence directe avec d’autres pays, y compris en Asie et en Europe, pour ces cargaisons », explique l’opérateur.

Cependant, le gouvernement assure vendredi que le Royaume-Uni n’est pas au bord de la panne. « Nous sommes confiants quant à notre capacité à fournir suffisamment de gaz et d’électricité pour répondre à la demande cet hiver, grâce à notre système énergétique diversifié et résilient », a indiqué un porte-parole de Downing Street.

Le prix du gaz européen avait dépassé la barre des 50 euros le mégawattheure le 31 janvier, un seuil qui n’avait pas été atteint depuis plus d’un an. Cette hausse a été causée en partie par la fin d’un accord de transit entre l’Ukraine et la Russie, ainsi que par les températures froides.

Depuis, les prix ont légèrement baissé et, vendredi à 13h15 GMT, le prix du gaz européen était en recul de près de 3 %, s’établissant autour de 44 euros le mégawattheure.

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