Développement personnel
Dév Personnel : Résumé du livre l’art subtil de s’en foutre de Mark Manson

Chapitre 1 – Don’t try
1.1 – L’histoire de Charles Bukowski ou le succès d’un raté
L’histoire de Charles Bukowski est celle d’un homme, alcoolique, dragueur, addictif au jeu, et pour reprendre les termes de l’auteur “mufle”, “radin” et “parasite”. Bukowski est aussi un poète.
Pour Mark Manson, il est la dernière personne à qui nous demanderions conseil pour vivre mieux. Il serait aussi la dernière à être citée dans un livre de développement personnel. C’est pourquoi l’auteur commence son livre L’art subtil de s’en foutre en nous racontant son histoire…
Charles Bukowski passe plus de trente ans à vivre de la sorte. Puis, un jour, le responsable d’une maison d’édition lui donne sa chance. Le poète écrit son premier livre et devient ainsi, à cinquante ans, un romancier et poète renommé.
Pour Mark Manson, cet homme incarne le rêve américain. En effet, il se bat pour obtenir ce à quoi il aspire, n’abandonne à aucun moment et finit par réaliser ses rêves les plus fous.
Pourtant, pour l’auteur, ce n’est pas sa détermination à gagner qui a amené Bukowski au succès. Selon lui, il connaît le succès car il est conscient d’être un perdant, il y consent et sait exploiter cette identité en toute honnêteté en écrivant des livres. En bref, le succès de Bukowski, selon Mark Manson, c’est d’être un raté et d’en prendre son parti.
Pour l’auteur, la vie de Bokowski montre bien que, même si elles vont souvent de pair, l’amélioration de soi et la réussite, ne sont pas pour autant, systématiquement en corrélation.
1.2 – Une société centrée sur nos manques et créatrice de frustrations
Notre environnement nous bombarde de messages nous incitant à vouloir tout, tout le temps.
Le discours ambiant est saturé […]. Sois plus heureux. Sois en meilleure santé. Sois le meilleur, meilleur que les autres. Sois plus intelligent, plus rapide, plus riche, plus sexy, plus populaire, plus productif, toujours plus envié et admiré. Sois parfait, pour ne pas dire exceptionnel, et gagne des fortunes […].
Quelqu’un de vraiment heureux n’éprouve pas le besoin de se planter devant une glace pour répéter cinquante fois “je suis heureux”. Il l’est. Point barre.
En fait, ces conseils n’aboutissent qu’à nous focaliser sur ce qui nous manque. Cette obsession du positif nous rappelle constamment ce qu’on n’est pas, ce qu’on n’a pas, ou ce qu’on aurait dû être mais qu’on a échoué à devenir.
Voilà pourquoi, au final, on passe notre vie à poursuivre un bonheur vain et une satisfaction illusoire.
Ainsi, selon Mark Manson, si on veut avoir une “vie au top”, on ne doit pas essayer d’en vouloir davantage. On doit, au contraire, s’efforcer de baisser son niveau d’aspiration, et de se contenter de ce qui est vrai, immédiat et important à nos yeux.
1.3 – La solution de Mark Manson : s’en foutre !
Ce qui nous bousille la vie, c’est justement de penser qu’il y a un truc qui cloche en nous. On s’en veut à mort de s’en vouloir à mort. On se sent coupable de se sentir coupable. On a les boules d’avoir les boules. On angoisse d’angoisser. […] C’est pour toutes ces raisons qu’il vaut mieux s’en foutre.
Mark Manson fait part de trois postulats essentiels :
- L’aspiration à vivre des expériences plus positives est en soi une expérience négative. Et paradoxalement, consentir à vivre les expériences négatives qui se présentent ou s’imposent à nous constitue, en soi, une expérience positive.
- Selon la “loi de l’effort inverse” du philosophe Alan Watts (l’un des pères de la contre-culture américaine dans les années 1960) : plus on cherche à se sentir mieux, moins on se sent bien. Le fait de vouloir obtenir quelque chose, de chercher continuellement le bonheur ne fait que renforcer notre sentiment de manque. C’est pourquoi parfois, quand on se préoccupe moins de réussir certaines choses, on les réussit mieux.
- Dans la vie, tout ce qui en vaut la peine s’obtient en acceptant l’expérience négative associée. Sinon, on produit l’effet inverse :
L’évitement de la souffrance produit de la souffrance. Le contournement de la lutte est en soi une lutte. Le déni de l’échec, c’est encore l’échec. Dissimuler ce qui est vécu comme honteux alimente un sentiment de honte.
L’auteur propose alors d’apprendre à focaliser son attention et à établir des priorités dans nos pensées le plus efficacement possible. Il s’agit, en fait, de faire le tri entre ce qui est vital pour nous et ce qui ne l’est pas, et ce, en fonction de nos valeurs personnelles.
1.4 – L’art subtil de s’en foutre, ça veut dire quoi ?
Mark Manson propose les trois “subtilités” suivantes pour expliquer ce que “s’en foutre” signifie pour lui :
- “S’en foutre” ne signifie pas être indifférent, mais être à l’aise avec le sentiment d’être différent.
En fait, on ne peut se foutre de tout. Mais on peut se foutre de tout ce que nous considérons ne pas être important et nous mobiliser pour ce qui compte vraiment à nos yeux.
- Pour “se foutre” de l’adversité, il faut donner de l’importance à quelque chose de plus important que l’adversité.
Identifier ce qui a de l’importance et fait sens à nos yeux est capital. Sans cela, on va “galérer” pour des choses qui n’en valent pas la peine.
- Qu’on s’en rende compte ou pas, on choisit toujours de tenir à un quelque chose plutôt qu’à un autre.
Avec l’âge et la maturité, on devient plus sélectif, on apprend à tenir uniquement à ce qui en vaut la peine.
Si notre énergie décline à l’approche de la cinquantaine, notre identité, elle, se consolide. On sait qui on est et on s’accepte tel quel, y compris dans nos aspects les moins reluisants. Cela est libérateur. Se simplifier la vie contribue à faire de soi quelqu’un de vraiment heureux.
1.5 – Pourquoi écrire L’art subtil de s’en foutre ?
Pour Mark Manson, l’ambition de ce livre est de nous aider à :
- Clarifier nos choix de vie et faire le tri entre ce à quoi nous choisissons d’accorder de l’importance ou pas.
L’attitude qui consiste à s’en foutre est, à cet égard, un moyen simple de réorienter ses attentes et d’opérer la distinction entre ce qui compte et ce qui ne compte pas.
- Convertir nos souffrances en outils, nos traumatismes en pouvoirs, et nos problèmes en problèmes légèrement moins problématiques :
Reçois-le [L’art subtil de s’en foutre] comme un guide pour souffrir et pour mieux souffrir, souffrir en sachant davantage pourquoi, souffrir avec davantage de compassion et d’humilité. C’est un livre qui t’aide à te mouvoir avec légèreté en dépit de tes lourds fardeaux, à te reposer en compagnie de tes peurs, à rire même quand tes larmes coulent. Il ne t’apprendra pas à gagner, à obtenir ou réussir, mais à perdre, à lâcher, à laisser filer. Il peut aussi t’enseigner à dresser l’inventaire de ta vie pour tout mettre au rebut, sauf le plus important. Il veut surtout t’inviter à te laisser tomber à la renverse les yeux grands fermés, à ne plus te pourrir autant la vie, à arrêter d’essayer.
Chapitre 2 – Le bonheur est un problème
2.1 – La souffrance est incontournable et utile
Mark Manson démarre ce chapitre par l’histoire d’un roi et de son fils vivant sur les contreforts de l’Himalaya. L’histoire de ce prince qui vécut dans l’opulence et la satisfaction puis dans le dénuement et le manque, avant de trouver un certain équilibre, n’est autre que le récit de vie de Bouddha (l’auteur nous le révèle à la fin). Sa philosophie a pour principe fondamental que la souffrance et la perte sont inévitables, et qu’il est donc vain d’essayer d’y résister.
Mark Manson partage cette idée que la vie tout entière est une forme de souffrance, et que nul n’y échappe. Pour lui :
- Le bonheur n’est pas algorithmique. On ne peut pas le décrocher, l’obtenir, l’atteindre comme on réussit à intégrer une grande école.
- L’insatisfaction et le sentiment de mal-être font partie intégrante de la nature humaine et sont même un élément nécessaire à la construction du bonheur.
2.2 – Souhaite-toi une vie pleine de “bons” problèmes
Selon Mark Manson, la souffrance a une fonction biologique : ces états d’insatisfaction et d’insécurité intérieure poussent à bouger pour innover et survivre. C’est d’ailleurs cette insatisfaction chronique qui a poussé l’espèce humaine à sans cesse se battre, lutter, construire et conquérir. Elle est donc une caractéristique de l’évolution.
Par conséquent, pour Mark Manson, il n’est pas bénéfique d’éviter la souffrance puisque celle-ci contribue, d’une certaine manière, au bien-être.
N’attends pas une vie sans problèmes. Ça n’existe pas. Au contraire, souhaite-toi une vie pleine de bons problèmes.
2.3 – Résoudre des problèmes rend heureux
Selon Mark Manson, être heureux implique d’avoir quelque chose à résoudre. Le bonheur serait, en ce sens, une activité toujours en cours parce que la résolution des problèmes est une tâche indéfiniment renouvelée :
Tu n’es pleinement heureux que quand tu identifies les problèmes que tu as envie d’avoir et de solutionner.
Cependant, pour beaucoup de gens, la vie n’est pas si facile. Selon Mark Manson, il y a deux raisons principales à cela :
- La tendance au déni
Certains nient carrément avoir des problèmes. Ce qui les oblige à “se faire des films” ou à se détourner de la réalité avec diverses distractions.
- La mentalité de victime
Certains choisissent de se persuader qu’ils ne sont pas capables de résoudre leurs problèmes, alors qu’ils le pourraient très bien, en réalité. En se posant en victimes, ils accusent les autres de leurs maux ou incriminent les circonstances extérieures, d’où leur colère, leur sentiment d’impuissance et leur désespoir.
2.4 – Ne fais pas tout un plat de tes émotions
Nos émotions sont une mécanique dont nous sommes dotés pour nous signaler que quelque chose est soit bénéfique, soit néfaste pour nous. Par conséquent, elles fonctionnent comme des indicateurs biologiques propres à nous faire changer favorablement :
- Les émotions négatives sont un appel à l’action (quand on les éprouve, c’est qu’on est censé faire quelque chose).
- Les émotions positives nous récompensent d’avoir agi correctement.
Bien qu’importantes, les émotions ne font pas tout dans la vie. Ce sont des suggestions neuro-biologiques, pas des commandements. C’est pourquoi, selon Mark Manson, nous ne devons pas nous fier aveuglément à ce qu’elles nous disent, mais prendre l’habitude de les remettre en question.
2.5 – Choisis tes combats
Pour Mark Manson, il faut se battre pour être heureux.
Il faut identifier et gérer ses combats pour s’épanouir véritablement, se sentir durablement satisfait et donner du sens à sa vie.
Pour cela, il ne faut pas se demander ce qui nous ferait plaisir dans la vie. Il est beaucoup plus pertinent de se poser la question suivante : “Quelle souffrance veux-tu endurer ?”. Autrement dit, selon les termes de l’auteur : “Pour quoi es-tu prêt à en chier” ?
Pour illustrer ses propos, Mark Manson nous confie son rêve de jeunesse : devenir une rock star !
Malgré tous les plans élaborés et tout le temps qu’il a passé à imaginer sa vie de rock star, Mark Manson nous explique qu’il n’a finalement jamais réaliser, ni même essayer de réaliser son rêve. Pourquoi ? Parce qu’en fait, ce qu’il aimait, c’est le résultat (l’image de lui sur scène, les gens l’applaudissant). Il n’aimait pas assez le chemin pour y arriver. En réalité, il pensait vouloir quelque chose mais il ne le voulait pas vraiment. Il voulait la récompense mais pas les efforts, la victoire mais pas le combat.
Or, pour savoir qui on est, on doit savoir pour quoi on est prêt à se battre. Nos combats conditionnent nos réussites.
Chapitre 3 – Tu n’as rien d’extraordinaire, tu sais…
La vérité, c’est qu’un problème personnel, ça n’existe pas. Si tu as un problème, dis-toi bien que des millions de gens l’ont eu avant toi, l’ont en ce moment ou l’auront demain. Et des gens que tu connais. […] Tu n’as rien d’extraordinaire.
3.1 – Le “petit con” de Jimmy
Une nouvelle histoire, celle de Jimmy cette fois, vient ouvrir ce troisième chapitre.
Mark Manson nous décrit longuement le portrait de cet homme. Jimmy est 100 % positif, mégalo, sûr de lui, parlant plus qu’il n’agit et vivant aux crochets des autres. Il est convaincu qu’il pourrait s’enrichir sans se donner la peine de faire quoique ce soit et mener la grande vie sans rien sacrifier. Bref, Jimmy est persuadé de mériter le meilleur alors qu’il est juste “un petit con” (selon les mots utilisés par l’auteur).
Ainsi, pour Mark Manson, les méthodes de développement personnel tant vantées, qui tendent à persuader les gens qu’ils sont exceptionnels et à leur apprendre comment avoir une bonne image d’eux-mêmes sans raison valable, n’engendrent pas une population de Bill Gates ou de Martin Luther King, mais au contraire de Jimmy.
Selon Mark Manson, c’est dans la perception, l’évaluation de ses expériences négatives, de ses failles, que l’on mesure l’estime de soi.
3.2 – “Se la péter” pour compenser : la jeunesse de Mark Manson
Mark Manson nous confie, ici, une partie de son adolescence et son lot de tourments. Il relate plusieurs événements de sa jeunesse : le renvoi de son collège suite à la découverte de marijuana dans son sac alors qu’il n’a que 13 ans, ses mensonges, le divorce de ses parents… Avec beaucoup de sincérité et d’humilité, il dresse un auto-portrait d’un adolescent plutôt sympa et futé, mais rebelle et menteur. Puis, se décrit comme un jeune adulte nombriliste, coureur de filles, immature, ayant “chopé le melon” et le besoin perpétuel d’en faire des tonnes :
Ma soif de reconnaissance, en moi jamais étanchée, a vite tourné à l’autosatisfaction – pour ne pas dire à l’auto-glorification – systématique. Je me croyais autorisé à dire ou à faire tout ce qui me passait par la tête, à trahir la confiance que les gens avait placé en moi, à les mépriser dans leurs sentiments, pour finir par me justifier à coups d’excuses pitoyables.
Au final, ce qu’analyse l’auteur à travers son propre vécu, c’est que :
Plus la souffrance est intense, plus tu te sens impuissant face à tes problèmes, et plus tu te la pètes pour compenser.
Selon lui, ce besoin se manifeste de l’une des deux façons suivantes :
- “Je suis génialissime et vous êtes tous nuls à chier, donc je mérite un traitement spécial.”
- “Je suis nul à chier et vous êtes tous génialissimes, donc je mérite un traitement spécial.”
3.3 – La tyrannie de l’exceptionnel
Les gens sont, dans l’ensemble, assez moyens dans l’essentiel des domaines. Même s’ils brillent dans un domaine, il y a de bonnes chances pour qu’ils se situent en dessous de la moyenne dans beaucoup d’autres.
Or, ce sont les extrêmes qui font la une des médias :
Tous les jours, du matin au soir, on est inondés d’extraordinaire. On retient le meilleur du meilleur. Le pire du pire. Les exploits physiques les plus dingues. Les blagues les plus hilarantes. Les nouvelles les plus renversantes. Les menaces les plus flippantes. Tout ça en continu. Mais l’existence en elle-même se déroule principalement au niveau du milieu de la courbe, dans le banal, l’ordinaire. La vie, pour l’essentiel de son déroulement, n’a rien d’extraordinaire.
Être “moyen” est devenu le nouveau marqueur de la nullité.
Le flot d’informations que l’on reçoit avec la technologie, nous amène, aujourd’hui, à penser que l’exceptionnel est la norme en vigueur. À cause de cela, nous nous sentons mal, nous doutons de nous-même, voire nous ressentons de la honte.
Dès lors, pour Mark Manson, avoir conscience et accepter que notre existence n’a rien d’exceptionnel :
- Nous rend libre d’accomplir ce qui nous motive vraiment, sans inhibitions ni attentes irréalistes.
- Nous aidera à apprécier chaque jour davantage des choses simples.
Chapitre 4 – La valeur de la souffrance
4.1 – Le sens de nos souffrances
- L’histoire de Hiroo Onoda
Nouveau chapitre, nouvelle histoire ! Celle que l’auteur nous relate ici se passe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Cette histoire est celle Hiroo Onoda, un lieutenant japonais qui, poursuivi par les troupes américaines, se réfugie quelques mois avant la fin de la guerre, dans la jungle de l’île de Lubang aux Philippines.
Une fois la guerre terminée, Onoda, coupé du monde au fin fond d’une jungle hostile, va continuer de croire, pendant plus de trente ans, que la guerre n’a jamais cessé. Durant toutes ces années, tous les moyens possibles et imaginables sont employés par l’armée américaine et les autorités japonaises pour informer le lieutenant de la fin des combats. En vain. Rien n’y fait. Onoda n’y croit pas. Il est convaincu qu’il s’agit d’un traquenard et continue la guérilla, refusant de sortir de sa cachette. C’est finalement un jeune baroudeur marginal du nom de Suzuki, qui le retrouve et parvient à lui faire entendre raison.
- Pourquoi souffre-t-on ?
Lorsque Suzuki demande à Onoda pourquoi il est resté là, à poursuivre la lutte armée, Onoda lui répond qu’il avait reçu l’ordre de “ne jamais se rendre” et qu’il s’y était tout simplement conformé. Comble de l’ironie, Onoda vit ses dernières années beaucoup plus déprimé qu’il ne l’a jamais été pendant des décennies dans sa jungle, là où son existence signifiait quelque chose, là où sa souffrance était supportable.
Dans cette histoire, les deux hommes ont sacrifié la majeure partie de leur vie : Onoda par loyauté à un empire défunt, Suzuki pour une folle aventure (on sait que Suzuki meurt peu de temps après au cours d’une de ces aventures).
Cependant, la souffrance d’Onoda et de Susuki signifie quelque chose à leurs yeux. Elle répond à une cause supérieure à leur personne. Et c’est parce qu’elle signifiait quelque chose, qu’ils ont réussi à trouver le courage de l’endurer, et même peut-être en retirer du plaisir.
En conclusion de ce récit, Mark Manson nous invite à réfléchir sur le sens de nos souffrances pour améliorer notre vie :
Si la souffrance comme nos problèmes sont inévitables, la question qu’on devrait se poser n’est pas “Comment est-ce que j’arrête de souffrir ?” mais “Pourquoi suis-je en train de souffrir ? Pour quelle cause ? Dans quel but ?”
4.2 – L’oignon et la conscience de soi
La conscience de soi présente, à l’image de l’oignon, de multiples sous-couches :
- La première couche est l’appréhension basique de nos émotions.
- La deuxième couche est la capacité à se demander pourquoi on ressent certaines émotions.
- La troisième (et la plus importante) couche est celle de nos valeurs personnelles qui :
- Déterminent la nature de nos problèmes et donc la qualité de notre vie.
- Fondent qui on est et tout ce qu’on fait (tout ce que nous pensons d’une situation se rapporte, en fait, à la valeur que nous lui accordons).
Selon Mark Manson, très souvent, le développement personnel proposé opère à un niveau superficiel : il vise juste à ce que les gens se sentent bien à court terme.
4.3 – Problèmes de rocks stars
L’histoire que Mark Manson nous raconte ici est très parlante.
Il s’agit de celle de Dave, un guitariste congédié, du jour au lendemain, par son groupe de musique. Fâché et humilié par son éviction, Dave décide de prendre sa revanche. Obsédé par son idée, l’homme se promet de mettre tout en œuvre pour parvenir au sommet de la gloire et pouvoir ainsi triompher face au groupe qui l’a abandonné quelques années auparavant. C’est ainsi que Dave, de son nom complet Dave Mustaine, crée le groupe de rock Megadeth ! Connu dans le monde entier, le groupe vend plus de 25 millions d’albums et réalise des tournées mondiales phénoménales.
On pourrait croire que tenant sa revanche, Dave Mustaine devint heureux. Mais non ! Car le groupe l’ayant éjecté n’en est pas moins que le célèbre groupe de rock Metallica qui vendit, de son côté, plus de 180 millions d’albums et eut un succès planétaire encore plus colossal.
Peu importe le parcours accompli depuis lors, dans sa tête, Dave Mustaine sera toujours “le gars qui s’est fait jeter de Metallica”. Même s’il est devenu un artiste reconnu qui gagne des millions de dollars, aujourd’hui, le guitariste continue de se percevoir comme un raté. Et ce, parce que, du fait de son expérience, il a choisi, pour auto-évaluer sa vie, Metallica comme étalon de référence.
Morale de l’histoire, selon Mark Manson : tout le monde ou presque se compare aux autres. Mais, selon l’auteur :
La question est celle des critères retenus. Si tu veux faire évoluer ta manière de percevoir, d’envisager tes problèmes, alors il te faut modifier tes valeurs et/ou tes instruments de mesure de l’échec et de la réussite.
4.4 – Les fausses valeurs
Ici, Mark Manson liste ce qu’il appelle les “fausses valeurs”, c’est-à-dire les valeurs qui n’engendrent, selon lui, que des problèmes inextricables :
- Le plaisir :
Le plaisir est la forme de satisfaction la plus superficielle et la plus facile à obtenir et donc, à perdre. S’il est nécessaire (à certaines doses), il n’est pas en soi suffisant. Le plaisir n’est pas la cause du bonheur, il en est un effet.
- La réussite matérielle :
Des recherches montrent qu’à partir du moment où l’on est capable de satisfaire ses besoins fondamentaux (nourriture, abri, etc.), la corrélation entre le bonheur et la réussite matérielle est quasiment nulle.
- Avoir toujours raison :
Ceux qui pensent avoir de la valeur parce qu’ils ont constamment le dernier mot s’interdisent par là même de tirer leçon de leurs erreurs. En ne pouvant appréhender les choses sous un angle différent, ils ferment la porte aux enseignements de l’expérience.
- Rester positif quoi qu’il arrive :
Même si envisager systématiquement le bon côté des choses possède bien des avantages, en réalité, la vie est parfois juste “nulle à chier”. Il n’y a alors aucun problème à exprimer nos émotions négatives. Cependant, il est important de le faire d’une manière socialement acceptable, saine et en adéquation avec nos valeurs.
À la longue, boucler un marathon nous rend plus heureux que manger un gâteau au chocolat. Élever des gamins nous épanouit davantage que gagner à un jeu vidéo. Lancer une petite entreprise avec des copains en tirant la langue pour joindre les deux bouts nous apporte davantage de satisfaction qu’acheter un nouvel ordi. Ce sont des activités stressantes, pas évidentes et souvent pas très fun qui nécessitent de déminer les problèmes les uns après les autres. Mais quel pied ! Il faut en passer par beaucoup d’efforts, de douleurs, et même de colère, voire de désespoir – mais une fois que tu en viens à bout, tu regardes en arrière et tu as la larme à l’œil en racontant ta guerre à tes petits-enfants.
Comme disait Freud : “Un jour, avec le recul, les années de lutte t’apparaîtront comme les plus belles.” C’est pourquoi ces valeurs – le plaisir, la réussite matérielle, avoir toujours raison et rester positif quoi qu’il arrive – sont des idéaux minables.
4.5 – Les valeurs “cool” et les valeurs “merdiques”
- Les valeurs “cool” sont :
- Basées sur la réalité,
- Socialement constructives,
- Immédiates et contrôlables.
Quelques exemples de valeurs “cool”, selon Mark Manson : l’honnêteté, l’innovation, la vulnérabilité, se défendre, défendre les autres, se respecter, la curiosité, la charité, l’humilité et la créativité .
- Les valeurs “merdiques” sont :
- Basées sur des superstitions,
- Socialement destructrices,
- Ni immédiates ni contrôlables.
Quelques exemples de valeurs “merdiques”, selon Mark Manson : la domination par la manipulation ou la violence, “baiser” n’importe qui, “envoyer chier” tout le monde, se sentir bien tout le temps, se regarder le nombril, ne jamais rester seul, être aimé par tout le monde, être “friqué” pour être “friqué”.
Quand on opte pour des valeurs “cool”, nous sommes capables de nous tourner vers des choses qui comptent vraiment. Celles-ci nous font nous sentir mieux et génèrent du bonheur, du plaisir et de la réussite. De cette manière, on se confronte à de meilleurs problèmes et notre vie s’en trouve améliorée.
4.6 – Cinq valeurs “négatives” les plus profitables
La suite de L’art subtil de s’en foutre s’articule autour de cinq valeurs.
Celles-ci :
- Ne sont pas les plus répandues, mais, sont, selon Mark Manson, les plus profitables.
- Obéissent toutes à la “loi de l’effort inverse”, celles-ci étant “négatives” (voir Chapitre 1).
- Demandent toutes de se confronter à ses propres problèmes.
- Sont aussi iconoclastes et anticonformistes qu’inconfortables, mais peuvent changer la vie.
Ces cinq valeurs sont les suivantes :
- La responsabilité radicale : prendre la responsabilité de tout ce qui nous arrive dans la vie, sans nous occuper de désigner un coupable.
- L’incertitude : reconnaître notre propre ignorance et cultiver le doute permanent quant à nos propres croyances.
- L’échec : être disposé à prendre connaissance de nos défauts, de nos erreurs, pour y remédier.
- Le rejet : la capacité à dire et à entendre “non” pour définir clairement ce qu’on accepte et n’accepte pas dans ta vie.
- La contemplation de notre condition de mortel : considérer sérieusement notre propre mort est ce qui nous aidera à relativiser toutes les autres valeurs.
Chapitre 5 – Tu fais tout le temps des choix
5.1 – Choisir ou pas ses problèmes
Pour démarrer ce chapitre, Mark Manson prend l’exemple d’un marathon que nous aurions couru :
- Si nous avons choisi librement de faire ce marathon et qu’on s’y est préparé, le moment est inoubliable.
- Si, par contre, celui-ci nous a été imposé et qu’on l’a fait contre notre volonté, le marathon devient une expérience des plus pénible.
En effet, selon Mark Manson :
La seule différence entre une situation ressentie comme accablante et une autre au contraire perçue comme galvanisante est le sentiment, dans le second cas, d’avoir pu exercer un choix en toute autonomie et d’en assumer la responsabilité. […] Quand c’est toi qui choisis tes problèmes, tu te sens fort. Dès lors qu’on te les impose, tu te vis comme une malheureuse victime.
5.2 – Ne pas choisir, c’est encore choisir
Après de nombreuses années à n’être qu’un vilain petit canard, le psychologue et philosophe américain William James, dépressif, décide de tenter une expérience : celle de passer une année avec la conviction ancrée d’être 100 % responsable de tout ce qui lui arriverait, sans aucune exception.
Après cette expérience, sa vie change radicalement. Celle-ci est, pour lui, une “renaissance” (mot utilisé pour en parler). C’est grâce à cela qu’il dit avoir pu accomplir ce qu’il a entrepris par la suite.
L’idée phare ici est qu’il suffit de réaliser qu’on est responsable de tout ce qui nous arrive dans la vie, quelles qu’en soient les circonstances, pour évoluer.
Selon Mark Manson, on ne contrôle, certes, pas toujours ce qui survient. Cependant, on contrôle toujours le regard que l’on porte sur ce qui nous arrive et la façon dont on y réagit.
Dès lors, un même événement peut devenir positif ou négatif en fonction du critère qu’on choisit d’appliquer.
5.3 – Ne confonds pas “responsabilité” et “faute”
Il est important d’éviter l’amalgame entre “responsabilité” et “culpabilité” qui vont souvent de pair dans nos mentalités d’Occidentaux.
On est constamment responsable d’expériences qui ne sont pas de notre faute. Ça fait partie de la vie.
Mark Manson nous fait part d’un moyen pour bien dissocier les deux concepts :
- La faute découle de choix qui ont déjà été faits.
- La responsabilité résulte de choix que nous sommes en train d’effectuer, chaque jour, à chaque seconde.
Pour illustrer cette idée et nous aider à comprendre la différence entre “responsabilité” et “culpabilité”, Mark Manson nous raconte sa première rupture amoureuse. Alors qu’elle le trompe avec son professeur, sa copine décide de rompre avec lui. C’est un déchirement pour le jeune homme délaissé qui traîne, des mois durant, son chagrin et qui en rend sa copine pleinement responsable. Mais un jour, il réalise que même si ce qui lui arrivait et l’état dans lequel il était réduit étaient de sa faute, elle-même n’était en rien responsable de son état déplorable. En effet, c’était bien lui qui l’était !
Mark Manson nous explique alors comment il a finalement réussi, après un long processus, à se corriger dans ses relations qui ont suivi.
Revendiquer la responsabilité de ses propres problèmes est une autre paire de manches, mais les enseignements qu’on en retire sont extrêmement précieux. C’est par là que tu corriges tes travers. Se contenter d’accuser les autres, c’est se faire du mal à soi-même.
5.4 – Comment réagir aux tragédies ?
L’histoire que nous expose Mark Manson ici est poignante.
Malala Yousafzai est une petite villageoise afghane. À l’âge de 13 ans, Malala refuse ce que les talibans qui contrôlent son pays lui imposent à cause de son statut de fille. Ainsi, malgré l’interdiction en vigueur, elle fait le choix de se rendre tous les jours à l’école. À cause de cela, la jeune fille se prend, un jour, une balle dans la tête. Toutefois, elle échappe à la mort miraculeusement.
Aujourd’hui, bien que menacée de mort, la jeune militante continue de dénoncer l’oppression et les violences subies par les femmes dans les pays musulmans dans plusieurs livres. En 2014, le prix Nobel de la paix lui est décerné. Elle est désormais connue à l’échelle planétaire.
A la fin de ce récit, Mark Manson met en avant qu’il aurait été si facile à Malala de simplement dire : “Que puis-je y faire ?” ou “Je n’ai pas le choix.” Et nul ne lui en aurait fait le reproche. Mais la jeune fille a fait un autre choix.
5.5 – La vie est une partie de poker
Le poker, c’est ainsi que Mark Manson nous dit voir la vie :
On a tous en main une donne, au départ. Certains partent avec une plus belle donne que beaucoup d’autres. Et même s’il est tentant de faire une fixette sur tes cartes pour en conclure que tu t’es fait arnaquer, le vrai jeu réside dans les choix que tu fais avec, les risques que tu décides de prendre et les conséquences que tu choisis d’assumer. Ceux qui font systématiquement les meilleurs choix dans les situations qu’ils rencontrent sont aussi ceux qui s’en sortent le mieux. Dans la vie comme au poker. Et ce ne sont pas nécessairement ceux qui d’entée avaient la plus belle donne.
5.6 – La “victimattitude”
Aujourd’hui, quiconque s’estime offensé pour un quelconque motif, se sent le droit de s’indigner à la face du monde et considère comme normal d’intéresser ses congénères.
Selon Mark Manson, le préjudice de cette “victimattitude”, c’est qu’elle détourne l’attention des vraies victimes. En effet, plus il y a de gens qui se déclarent lésés par d’infimes infractions, plus les authentiques victimes sont noyées dans la masse et deviennent invisibles.
Chapitre 6 – Tu as faux sur toute la ligne (mais l’auteur aussi)
6.1 – Architectes de nos propres croyances
J’ai toujours eu faux sur toute la ligne. Je me suis archi-trompé sur moi-même, sur les autres, sur la société, sur la culture, sur le monde, sur l’univers – sur tout, depuis le début. […] Je me trompe encore et encore et encore sur tout, c’est pourquoi ma vie avance vers le mieux.
Mark Manson nous fait part d’une expérience réalisée par des psychologues. Ces derniers ont placé quelqu’un dans une pièce équipée de boutons à actionner. Puis, il lui ont demandé de trouver l’action à exercer pour que la lumière s’allume. Chaque fois que la lumière s’allume, un point est gagné. Le but est de gagner le maximum de points en 30 minutes.
L’auteur nous explique que l’objectif de cette expérience est, en fait, de montrer à quelle vitesse l’esprit humain est capable d’inventer “des conneries” et d’y croire.
En effet, lors de l’expérience, tous les individus cobayes croient avoir découvert la séquence “parfaite”. Notre cerveau est une machine à produire du sens. Or, le “sens” qu’on attribue à quelque chose est généré par les associations que notre cerveau opère entre deux ou plusieurs expériences. En somme, il n’y a de bien, pour nous, que ce que notre expérience nous a montré.
C’est pourquoi, la clé, selon Mark Manson, est de cultiver constamment le doute et se donner tort.
6.2 – Fais gaffe à ce que tu crois
- L’incroyable histoire de Meredith
L’histoire que nous révèle ici Mark Manson est étonnante.
Lors d’une thérapie, en 1988, Meredith, une journaliste féministe, réalise que, petite, elle a été abusée sexuellement par son père. Il s’agit, en fait, d’un souvenir refoulé, resté dans son inconscient tout une partie de sa vie. Aussi, à l’âge de 37 ans, elle raconte tout à sa famille et affronte son père qui nie. Tout l’entourage de Meredith prend parti et se divise.
Mais cette histoire est bien plus dramatique que ça. En effet, dix ans plus tard, Meredith réalise que son père ne l’a jamais abusée ! Elle a, en fait, fabriqué le souvenir traumatique avec l’aide d’un thérapeute pourtant bien intentionné. Rongée par la culpabilité, elle multiplie les excuses et les justifications, mais trop tard : son père est décédé et sa famille meurtrie pour toujours. Meredith fera de cette histoire un livre : “My Lie : A True Story of False Memory”.
- Se faire moins confiance
En fait, dans les années 80 (l’auteur en développe les raisons), de nombreuses femmes ont accusé des hommes de leur famille d’abus sexuels pour finir par faire volte-face et se rétracter des années plus tard.
Ces faits divers montrent bien comment fonctionnent nos souvenirs :
Notre cerveau traite les situations vécues de manière à ce qu’elles cadrent avec l’ensemble des expériences précédentes, avec nos sentiments et certitudes. Dès lors, lorsque nous rencontrons des situations qui viennent contredire tout ce qu’on tenait pour vrai quant à notre passé, il génère des souvenirs fictifs pour rétablir la cohérence.
Par ailleurs, pour Mark Manson, le fonctionnement de nos souvenirs s’apparente à celui du téléphone arabe. Ce jeu consiste à dire quelque chose à l’oreille de notre voisin qui le répète à l’oreille de son voisin, et ainsi de suite. Au bout de la chaîne, ce que la dernière personne entend n’a plus rien à voir avec le message initial.
Par conséquent, notre mémoire est faillible et notre cerveau fonctionne avec des partis pris très ancrés. C’est pourquoi, contrairement à tous ces messages qui nous invitent à nous faire confiance, à faire “au feeling” ou “comme on le sent”, Mark Manson, lui, préconise au contraire, de se faire moins confiance.
6.3 – Les dangers de la certitude absolue
Laura est une jeune femme “droguée” du développement personnel. Laura a été éconduite par l’auteur après une relation sexuelle. Depuis, cette dernière le harcèle et s’accroche à des certitudes farfelues. En nous dépeignant la personnalité de Laura, habitée par une attitude et des croyances irrationnelles, Mark Manson expose trois idées :
- La certitude n’est jamais totale.
- La poursuite de la certitude engendre souvent une insécurité supérieure. C’est encore une fois la “loi de l’effort inverse” : plus on recherche la certitude à propos de quelque chose, plus on renforce en soi le sentiment d’incertitude et d’insécurité. Mais l’inverse est vrai aussi : plus on consent à l’état d’incertitude, plus on apprécie de progresser dans la connaissance de ce qu’on ignore.
- L’incertitude désamorce les stéréotypes et préjugés, et prévient les jugements sommaires (y compris sur soi).
6.4 – La loi de l’évitement de Mark Manson
La loi de l’évitement, selon Mark Manson est : plus quelque chose met en danger notre identité, menace de modifier l’appréciation (positive ou négative) qu’on a de soi-même, plus nous nous efforçons de l’éviter.
Ainsi, c’est la raison pour laquelle les gens redoutent autant le succès que l’échec : cela met en péril qui ils croient être. Or, tant qu’on refuse de toucher à la représentation qu’on a de soi-même, à ce qu’on croit être et ne pas être, on ne peut pas changer.
6.5 – Garde-toi d’être exceptionnel
Une fois qu’on a compris que nos problèmes n’ont rien de bien extraordinaire, qu’on s’est débarrassé des histoires sur soi, bref, qu’on a lâcher prise, nous voilà libéré !
L’auteur nous conseille alors de nous définir de la manière la plus standard et la plus ordinaire possible :
Ça revient fréquemment à laisser tomber les grandes idées sur toi-même […]. Ça signifie également renoncer à te la péter et à croire que quelque chose t’est dû. Ça veut dire aussi abandonner les shoots d’adrénaline dont tu te gaves depuis des années.
6.6 – Comment avoir un peu moins de certitudes sur toi-même
Mark Manson suggère quelques questions à se poser pour nous aider à avoir un peu plus d’incertitude dans notre vie.
- Question n ° 1 : Et si j’avais tort ?
Cette question devrait devenir une habitude mentale, un réflexe. Et ce n’est pas parce qu’on se demande si on n’a pas tort qu’on a nécessairement tort. Parallèlement, il faut garder en tête qu’il y a toujours quelque chose sur quoi on a tort.
- Question n ° 2 : Qu’est-ce que ça voudrait dire si j’avais tort ?
Être capable de considérer et d’évaluer d’autres points de vue sans forcément les adopter est sans doute LA compétence la plus importante pour évoluer soi-même de manière constructive.
- Question n ° 3 : Le fait d’avoir tort créerait-il un problème meilleur ou pire que mon problème actuel, pour moi et les autres ?
Si on a l’impression que c’est soi contre le reste du monde, il y a des chances pour que ce soit juste soi contre soi-même.
Chapitre 7- “Se planter” pour bien démarrer
7.1 – Le paradoxe de l’échec et du succès
Les progrès, dans quelque domaine que ce soit, passent par des milliers de minuscules échecs. […] Refuser l’éventualité de l’échec revient à fermer la porte à toute possibilité de réussir.
Pourtant, la vie nous apprend à éviter l’échec. Pour Mark Manson, en sont largement responsables :
- Le système scolaire : tout y est rapporté à la performance, les individus sont évalués sur cette base ; ceux qui ont une trajectoire qui va de travers et ne se conforment pas au cadre sont sanctionnés.
- Les médias de masse : qui nous montrent sans cesse des réussites spectaculaires sans parler des milliers d’heures d’entraînement nécessaires pour les atteindre.
7.2 – La douleur fait partie du processus
Dans les années 1950, Kazimierz Dabrowski, un psychologue polonais, mène des recherches relatives aux survivants de la Seconde Guerre mondiale. De nombreux survivants disent que ces traumatismes accumulés ont finalement fait d’eux des individus plus matures et même plus heureux. Bien que le degré d’horreur de leur vécu soit au-delà de l’imaginable, certains sont parvenus à rebondir, à prendre élan de ces années d’épreuves et gagner en résilience.
Ce que veut nous dire Mark Manson en nous relatant ces recherches, c’est que la souffrance fait partie du processus. La ressentir compte beaucoup. Chercher à s’en abstraire, la masquer, se complaire dans la pensée positive revient à se priver de la motivation indispensable à toute métamorphose :
Selon Dabrowski, la peur, l’anxiété et la tristesse ne sont pas des états nécessairement ou systématiquement perturbateurs ou inutiles, au contraire. De la même manière que l’épreuve physique vient fortifier l’organisme, ils fonctionnent comme autant de moteurs, de vecteurs de l’évolution psychoaffective.
Ainsi, selon Mark Manson :
On a besoin de crises existentielles, sous une forme ou sous une autre, pour considérer en toute objectivité ce qui a fait sens dans notre vie et éventuellement envisager de changer de direction.
7.3 – Fais d’abord quelque chose, le reste suivra
Si vous séchez sur un problème, ne restez pas assis à y réfléchir ; mettez-vous à travailler dessus. Même si vous ne savez pas où vous allez, le seul fait de travailler dessus finira par faire surgir les bonnes idées.
L’action n’est pas seulement l’effet de la motivation. Elle en est aussi la cause. Les gens pensent que l’inspiration émotionnelle amène la motivation qui amène, à son tour, l’action. Point. Or, selon Mark Manson, la motivation s’inscrit, en réalité, dans un cycle sans fin : inspiration → motivation → action → inspiration → motivation → action → etc.
Il est donc, selon l’auteur, tout à fait possible de refaçonner son état d’esprit de la manière suivante : action → inspiration → motivation.
À ce propos, l’écrivain et entrepreneur américain Tim Ferriss rapporte le propos entendu d’un confrère, auteur de plus de soixante-dix romans :
Si tu mets en œuvre ce principe du “fais d’abord quelque chose, le reste suivra”, te planter t’indiffère. Avec “agir” pour critère de réussite, n’importe quel résultat se perçoit comme un progrès, l’inspiration se fait récompense au lieu de n’être que la condition préalable. Tu ne redoutes plus de te vautrer. Te voilà propulsé.
Chapitre 8 – L’importance de dire non
8.1 – L’utilité de frontières étanches dans la relation
Dans une relation bienveillante, les partenaires :
- Identifient leurs problèmes respectifs et cherchent à les solutionner en s’épaulant mutuellement.
- Ont une faculté à assumer leurs responsabilités (ce qui lui appartient exclusivement, sans chercher à se charger de ce qui revient à l’autre).
- Sont capables de rejeter l’autre ou d’accepter de se trouver rejeté par lui ; ils ne redoutent pas les crises et conflits, encore moins les blessures narcissiques.
Dans une relation toxique, on voit souvent deux stratégies d’évitement des responsabilités :
- Soit une personne assume la responsabilité de problèmes / d’émotions qui ne sont pas les siens,
- Soit elle en vient à charger l’autre de la responsabilité des siens.
On parle souvent de deux profils comme aimantés l’un par l’autre : une personne qui fout le feu pour se donner de l’importance – la victime (dans le cas n°2), et une autre qui se valorise en éteignant l’incendie – son sauveur (dans le cas N°1).
8.2 – Comment bâtir la confiance
La confiance est l’ingrédient principal d’une relation. Mark Manson nous fait part de deux idées à ce sujet :
- Dans une relation, il faut des conflits pour qu’il y ait de la confiance.
- Quand la confiance est détruite, elle ne peut renaître qu’à deux conditions :
- Que le fauteur admette les mobiles de l’”abus de confiance” ;
- Qu’il fasse la démonstration de son changement de comportement dans la durée.
8.3 – S’engager pour être libre
Mark Manson nous fait part de plusieurs idées sur le fait de multiplier les expériences ou de s’engager auprès de certaines :
- La société de consommation nous pousse à en vouloir toujours plus. Toutefois, “plus”ne signifie pas forcément “mieux”. C’est même plutôt le contraire.
- Quand on est submergés d’opportunités et d’options, on souffre de ce que les psychologues appellent le “paradoxe du choix” : en gros, plus on nous propose d’options, moins on est satisfait de notre choix parce qu’on garde en tête toutes les autres possibilités auxquelles on a renoncé.
- Il est vrai que s’engager vis-à-vis d’une personne, s’investir pleinement dans un lieu, un job ou une activité prive d’un tas d’autres expériences ; or, élargir le champ de ses expériences est nécessaire au cours de sa jeunesse. Cependant, plus on “prend de la bouteille”, moins les expériences inédites nous affectent, et multiplier les expériences prive de goûter à la joie de l’expérience dans sa plénitude.
- L’engagement concentre l’énergie sur quelques objectifs prioritaires, avec, de ce fait, des chances de réussite plus élevées que pour celui qu’on aurait atteint en se dispersant.
Chapitre 9 – … Et puis tu meurs
9.1 – L’histoire de la mort de Josh
Pour ce dernier chapitre, Mark Manson nous brosse une histoire triste et tragique. Une histoire qu’il a vécu, plus jeune, et qui a totalement bouleversé sa vie.
Cette histoire, c’est la mort de son ami Josh. Lors d’une soirée dans une copropriété au nord de Dallas, l’auteur et son ami Josh, après avoir “descendu” plusieurs bières, se mettent au défi de sauter d’une falaise d’une dizaine de mètres surplombant un lac. Mais le jeu et la rigolade tourne au drame. Josh en meurt accidentellement.
Le récit de Mark Manson est émouvant. Ce dernier nous livre dans L’art subtil de s’en foutre la douleur qu’il a connu et la dépression qu’il a traversée après la mort de son ami. Puis, il nous dévoile en quoi cet événement a été un tournant dans sa vie :
Avant sa disparition, j’étais inhibé, sans ambition, obnubilé par ce que j’imaginais qu’on pouvait penser de moi. Après le drame, plus rien n’a été comme avant. Je suis devenu un autre, quelqu’un de responsable, de curieux, de bosseur. […] C’était la mort de quelqu’un d’autre qui m’avait donné la permission de vivre. Cet épisode, incontestablement le plus dur, est aussi celui qui a le plus transformé le cours de ma vie.
9.2 – La part d’immortel en toi
Ernest Becker était un paria universitaire. C’est ainsi que Mark Manson nous présente cet homme original, anthropologue et non conformiste.
Alors qu’il est sur le point d’être congédié pour la cinquième fois par un employeur en six ans, Ernest Becker déclare un cancer du côlon. Son pronostic vital est engagé. Contraint de passer les années suivantes alité, sans réel espoir d’en sortir, il décide d’écrire un livre sur la mort.
Cet ouvrage, “The Denial of Death“, remporte le prix Pulitzer et devient l’une des œuvres intellectuelles les plus influentes du XXe siècle, bouleversant les domaines de la psychologie et de l’anthropologie. “The Denial of Death“ soutient deux points essentiels :
- En tant qu’humains, nous sommes les seuls animaux capables de conceptualiser et de se représenter de manière abstraite.
En effet, nous sommes uniques en notre genre parmi les autres espèces. Nous naissons avec la capacité de nous imaginer dans des situations hypothétiques, de considérer le passé et le futur et d’envisager d’autres versions de la réalité. Par ailleurs, nous sommes les seuls animaux en mesure d’imaginer une réalité dont nous serions absents. Cette acuité de la conscience engendre ce que Becker désigne comme la “terreur de la mort”, une angoisse existentielle profonde qui sous-tend tout ce que nous pensons ou faisons.
- Becker part du principe que nous avons, à la base, deux moi :
- Le premier moi est le moi physique : celui qui mange, dort, ronfle, etc.
- Le second moi est le moi conceptuel : notre identité ou l’image qu’on a de nous-mêmes.
La thèse de Becker est la suivante : on est peu conscient que notre moi physique va mourir, que c’est inévitable. Du coup, pour compenser notre peur de la mort, on s’efforce de construire un moi conceptuel qui, lui, sera éternel. On met en oeuvre, comme Becker les appelle, des “projets d’immortalité” . Ces projets permettent à notre moi conceptuel de survivre à notre mort physique, de prolonger notre moi très au-delà.
Qu’il débouche sur la maîtrise d’un art, la conquête d’une nouvelle terre, l’accumulation de richesses ou l’engendrement d’une lignée dont le nom se perpétuera d’une génération à l’autre, le sens de notre vie est tout entier déterminé par cette aspiration innée à ne jamais mourir tout à fait.
Puisqu’elle est inévitable, s’efforcer d’accepter la mort vaut mieux que l’ignorer.
La mort nous terrifie tous autant que nous sommes. Paradoxalement, la mort est la lumière qui fait ressortir la pénombre du sens de l’existence. Sans la mort, rien ne revêtirait d’importance.
9.3 – La face lumineuse de la mort
Quand nous passons notre temps à courir après un peu plus de fric, un peu plus de gloire et d’attention, un peu plus d’assurance, que nous avons raison ou que nous sommes aimés, la mort qui balaie tout nous confronte à une question autrement plus lourde : que vas-tu laisser derrière toi ? Quelle empreinte ? Quelle influence auras-tu eue ? En quoi le monde sera-t-il différent quand tu n’en seras plus ? On dit qu’un papillon qui bat des ailes en Afrique peut provoquer un ouragan en Floride ; eh bien, quel ouragan vas-tu laisser dans ton sillage ?
Pour terminer L’art subtil de s’en foutre, Mark Manson relate une expérience vécue sur le site du Cap de Bonne Espérance : il nous raconte ce qu’il a ressenti, secondes après secondes, au moment où, en haut d’une falaise vertigineuse face à l’océan et au vent violent, il s’est approché de quelques centimètres du bord de la paroi verticale.
L’auteur nous explique que de telles rencontres provoquées de notre condition de mortels se pratiquaient déjà dans l’Antiquité. C’était une manière de toujours garder bien présente à l’esprit l’idée de sa propre mort afin de goûter la vie et d’en relativiser l’accueil des difficultés.
Par une anecdote, Mark Manson, nous révèle qu’après cette expérience, il s’est senti “vivant, très vivant” !
Rien ne rend aussi présent à soi-même, aussi conscient de l’instant comme d’être à quelques centimètres de sa propre mort.
Droit dans ses bottes et Des Livres Pour Changer de Vie
Développement personnel
La seule chose sur laquelle il ne faut jamais transiger
DEUX CHOSES À MÉDITER
Il est impossible de donner le meilleur de soi-même sans décevoir certaines personnes de temps en temps.
Les personnes malheureuses ont tendance à vous reprocher votre bonheur. Ne commettez pas l’erreur de vous en excuser.
TROIS QUESTIONS À VOUS POSER
Quand vous êtes-vous excusé pour votre propre bonheur ? Quand avez-vous compromis le meilleur de vous-même pour ne pas décevoir quelqu’un ? Comment cela s’est-il passé ?
UNE CHOSE À ESSAYER CETTE SEMAINE
Cette semaine, je veux que vous refusiez de faire des compromis sur quelque chose qui est bon pour votre bonheur et votre bien-être. Si vous faites des compromis depuis longtemps, il est temps d’arrêter. Envoyez-moi un courriel et dites-moi comment cela se passe.
N’oubliez pas : Les petits changements mènent à des percées durables. Répondez à cet e-mail et dites-moi comment cela s’est passé.
Développement personnel
Résumé du livre « Foutez-vous la paix ! » de Fabrice Midal

J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé. Voltaire
Résumé de « Foutez-vous la paix » de Fabrice Midal : Dans ce livre, Fabrice Midal nous offre une vision nouvelle de la méditation qui ne nous enferme pas dans des règles, une pratique qui ne demande rien, juste de « nous foutre la paix« .
Chronique et résumé de « Foutez-vous la paix » de Fabrice Midal
Chapitre 1 – Cessez de méditer : vous êtes intelligent
1.1 – L’art de se foutre la paix
Dans le premier chapitre de son livre « Foutez-vous la paix« , Fabrice Midal partage sa définition de la méditation : pour lui, la méditation n’a pas d’objectif comme celui de devenir plus sage ou meilleur. Elle ne nécessite pas non plus de mode d’emploi.
D’ailleurs, depuis plus de 25 ans qu’il pratique la méditation et 15 années d’enseignement, l’auteur affirme n’avoir jamais fait de promesses à ses élèves.
Mais cette approche est singulière. Car Fabrice Midal constate que la quête de la performance s’est imposée dans cette pratique de la méditation, jusqu’à pousser certains élèves au dégoût. Il raconte avoir vu, après des heures de méditation, certains apprentis ressentir un échec cuisant : ils n’ont pas réussi à se transformer comme cela avait été promis ni même à se sentir déstressés. Ils étaient frustrés.
Cette approche de la méditation n’est pas celle de Fabrice Midal, souligne-t-il. Car, de son point de vue, méditer n’est pas une technique ou un exercice qu’il faut réussir et noter. Non, selon lui, c’est un art de vivre, et plus précisément « l’art de se foutre de la paix » affirme l’auteur :
« Je ne prescris rien, je ne fournis pas d’astuces, je ne garantis rien et je ne donne pas de bons points. Je ne suggère pas de regarder passer ses pensées sans s’y attarder, comme des nuages qui finissent par se dissiper ».
1.2 – Ne surtout pas chercher à bien faire
Méditer selon le livre « Foutez-vous la paix » a pour idée de ne surtout pas se torturer à chercher à méditer. La méditation doit être un plaisir avant tout. Et ce n’est qu’une fois la crainte de se tromper disparue qu’il devient plus simple et plus appréciable de méditer. Vouloir « bien faire » tend à nous faire paniquer, crée des tensions et de la frustration.
D’ailleurs, l’auteur nous rappelle que cette injonction, induite par la société actuelle, n’existait pas auparavant. Fabrice Midal en fait une illustration en racontant comment ses grands-parents « passaient de longs moments, en silence, à regarder crépiter le feu dans la cheminée ». Ce moment était, pour eux, indispensable à leur équilibre, souligne-t-il. Bien que banal et naturel, c’était « une forme d’hygiène de l’esprit« . Comme l’était le fait de « marcher, de bouger, de se fatiguer, de pratiquer ce que nous appelons aujourd’hui le sport que nous accomplissons, nous, selon des protocoles savants, avec des machines, des instructions, des appareils mesurant nos performances ».
1.3 – La rencontre de l’auteur avec une méditation sans règles
L’auteur explique avoir été initié à la méditation à l’âge de 21 ans. À ce moment de sa vie, il avait le sentiment d’être en échec, de ne pas réussir à suivre le rythme scolaire. Il n’arrivait pas à faire les choses comme il souhaitait et cela générait une frustration. Sa rencontre avec Francisco Varela lui a permis de découvrir une pratique où il n’était pas question de performance ou de réussite. Il suffisait ici de s’asseoir sur un coussin et d’être juste présent, attentif à ce qu’il se passe.
Cette approche de la méditation, où il n’y a pas de règlement strict a permis à l’auteur de « Foutez-vous la paix » de trouver sa voie. Lui, qui avait toujours voulu bien faire, se retrouvait dans une situation où il n’avait plus rien à réussir.
1.4 – La méditation de pleine présence ou « mindfulness »
Selon Fabrice Midal, méditer est « tout simplement le fait d’être ». Celui de s’accorder le temps de faire une pause, de « s’ancrer dans son corps« . Méditer ne nécessite aucune expertise. Le maître zen japonais Shunryu Suzuki disait d’ailleurs que les meilleures méditations sont celles des débutants, les experts ayant tendance à se perdre dans les complications.
Aujourd’hui, cette pratique est appelée « le mindfulness« . L’auteur préfère traduire ce terme par « pleine présence » plutôt que « pleine conscience ».
Et pour pratiquer cette pleine présence, rien de plus simple : il suffit de s’asseoir sur un coussin ou sur une chaise . Il n’y a aucune posture à prescrire ou interdire, juste, si possible, de se tenir droit, car une posture droite « ouvre l’esprit à l’entièreté du présent ». Cette position naturelle vous sera peut-être inconfortable au départ, mais ce n’est pas grave, ne culpabilisez pas et ne vous forcez pas à tout prix. L’important est de trouver un état de bien-être sans se frustrer avec des règles. Dans cette méditation, tout est acceptable. Il n’y a pas d’échecs. Si votre tête est remplie de pensées, chercher à faire le vide aura l’effet contraire. L’idée est d’accepter vos pensées comme faisant partie de la méditation.
1.5 – Méditer, c’est « s’autoriser à redevenir humain »
Pour Fabrice Midal, la méditation n’est pas un exercice, un travail sur soi, une introspection ou encore un challenge à relever. Ce n’est pas non plus se couper du monde mais c’est, au contraire, « entrer en relation avec ce qui est, tel qu’il est « y compris avec nous-même avec bienveillance.
Ainsi, pour l’auteur de « Foutez-vous la paix » :
« Méditer n’est pas se détacher ni se désincarner, mais, au contraire, s’ouvrir au monde à travers ses sens, donc à travers son corps. C’est sentir le contact de ses pieds avec le sol, de ses mains sur ses cuisses, des vêtements sur sa peau. C’est entendre une voiture qui freine, un passant qui parle, sans essayer de comprendre, sans juger, sans même y mettre des mots. En prenant acte, c’est tout : j’entends, je vois, j’ai faim, je suis en rapport, et bientôt le son devient plus ample, il devient infini, il devient poésie… »
Fabrice Midal compare la méditation à la respiration. Respirer est un geste naturel, qui ne demande aucun effort et qui permet de rester vivant. C’est « l’acte de vie par excellence » déclare l’auteur. De même, pratiquer la méditation est une façon de nous sentir vivant :
« Méditer (…) est un acte naturel par lequel je laisse la vie revenir en moi, grâce auquel je redeviens vivant. C’est surtout un acte de tous les moments qui consiste en une forme d’attention et de bienveillance, en dehors de tout jugement. En somme, la méditation est une respiration sans consigne et sans sanction, c’est se foutre la paix. »
Chapitre 2 – Cessez d’obéir : vous êtes intelligent

2.1 – Obéir est souvent « un acte de servitude »
Fabrice Midal commence le deuxième chapitre de son ouvrage « Foutez-vous la paix » par une anecdote personnelle.
Enfant, alors qu’il était en vacances en famille, ses parents l’ont inscrit, lui et sa petite soeur, à un concours de châteaux de sable. Les règles étaient simples, il fallait construire un château en moins d’une heure. Lors de ce concours, l’auteur choisit de suivre les consignes : il s’appliqua à bâtir un beau château mais n’a finalement pas le temps d’en finir la moitié. Sa soeur, elle, décida de réaliser une coccinelle qu’elle décora avec de la confiture de fraise. Elle remporta le concours pour sa créativité et son savoir-faire. Mais la victoire de sa soeur ne semblait pas légitime pour l’auteur. Pour lui, elle n’avait pas respecté les règles alors que lui, avait fait ce qui avait été demandé.
Fabrice Midal nous confie ce souvenir pour illustrer une idée : obéir est bien souvent une solution de facilité.
Suivre les règles aveuglément nous rassure : nous sommes ainsi certain de « bien faire ». Cette volonté de « bien faire » nous pousse à répéter les mêmes gestes, à rester dans ce que nous jugeons confortable et nous mène finalement, sans même nous en rendre compte, à un acte de servitude.
Beaucoup considèrent que servir le maître – ou le courant majoritaire – est finalement la seule façon de ne pas perdre son pouvoir et de ne pas avoir de problèmes. Et « ils en sont arrivés à oublier leur profond désir de dire non face à l’absurdité de certains ordres… » termine l’auteur.
2.2 – Prendre conscience de notre formatage
Si la plupart d’entre nous se soumettent aux règles, nous constatons pourtant bien qu’en réalité, obéir sans chercher à comprendre ou malgré notre désaccord, nous gêne et étouffe notre intelligence : « nous avons envie de dire non, mais quelque chose nous retient ». Et pour Fabrice Midal, ce qui nous retient, c’est notre éducation, c’est-à-dire, dit-il notre « formatage ».
Car selon l’auteur de « Foutez-vous la paix« , l’être humain est encouragé, dès le plus jeune âge, à entrer dans un moule plutôt que d’assumer sa liberté. Au lieu de lui enseigner à questionner, à penser par lui-même, à gagner plus de liberté, à se débrouiller dans la vie, on lui apprend à reproduire l’identique des connaissances qu’il a apprises par coeur.
En somme, pour Fabrice Midal, « nous confondons formatage et formation« .
2.3 – Sortir du cadre pour laisser exprimer son intelligence
Par ailleurs, pour l’auteur, notre système scolaire ne prend pas en compte les réalités de la société. Il ne prend pas en considération le fait que nous serons probablement amené à changer de métier, de lieu de vie, que nous devons nous adapter à l’évolution de notre environnement.
Finalement :
« Nous sommes comme le petit garçon que j’étais sur la plage : nous croyons bien faire, mais nous construisons les conditions de notre échec. Nous ne savons plus prendre de la hauteur et voir plus grand que le cadre dans lequel nous sommes enfermés, dans lequel nous nous enfermons. Pourtant, ce cadre n’est pas fermé ! Les règles sont beaucoup moins rigides qu’on ne le croit. »
Et même si sortir des sentiers battus ou ne pas se conformer aux règles comporte des risques, de nombreuses situations montrent à quel point nous pouvons « être géniaux parce que nous avons laissé s’exprimer cette intelligence qui ose ». Beaucoup en font l’expérience, comme de nombreux scientifiques et artistes : Einstein n’a-t-il pas révolutionné la physique « le jour où il a décidé de passer outre les règles qui étaient celles de la science de son époque « ?
2.4 – Dépasser la peur du « moins bon » pour oser prendre des risques
Cette crainte de l’échec, celle de vouloir réussir d’une manière et pas d’une autre, nous handicape.
Dans sa jeunesse, l’auteur raconte que sa grand-mère préparait le meilleur gâteau qu’il soit. Mais à chaque fois qu’il lui demandait la recette, cette dernière restait vague. La raison n’était pas qu’il s’agissait d’un secret. C’était parce que sa grand-mère n’utilisait jamais les mêmes proportions pour faire ce gâteau, elle ne suivait jamais la recette. Ainsi, chaque gâteau était une expérience unique, avec un goût unique. Et même si parfois il n’était pas aussi bon que la veille, il restait toujours délicieux.
Pour l’auteur de « Foutez-vous la paix« , c’est cette peur du « moins bon » qui nous empêche de prendre des risques. Répéter les mêmes gestes nous rassure, mais à terme, peut nous amener à devenir des robots.
Vouloir trop « bien faire » en préparant « trop » un entretien d’embauche, une conférence, par exemple, finit par nous brider. Lâcher prise, se faire confiance rend l’expérience bien plus intense et généralement bien moins ennuyeuse. Alors osez : foutez-vous la paix !
2.5 – Questionner les règles
Ce n’est pas en contestant toutes les règles que nous devenons plus créatifs et plus vivants. Voyez ces mouvements révolutionnaires qui ont fini par instaurer des règles encore plus strictes que les systèmes tant revendiqués. Et puis, toutes les règles ne sont pas absurdes. Beaucoup sont utiles et structurantes pour nous et le bon fonctionnement de la société.
Aussi, « la vraie question à se poser est de savoir lesquelles nous devons suivre » précise l’auteur. Pour cela, il est essentiel de s’interroger sur chaque règle : l’avons-nous choisie, pas choisie ? Est-ce que nous la respectons par peur de nous faire remarquer et de prendre un risque ou suivons-nous cette règle en pleine conscience ?
L’idée est la suivante :
« Je réponds à ces règles, je m’y conforme, mais en essayant de ne pas tomber dans une servitude volontaire. Je me fous la paix, c’est-à-dire que je m’autorise à un rapport complètement neuf, complètement vivant, aux règles et à la discipline. »
Il ne s’agit donc pas de se plier à une règle parce que c’est une règle : il s’agit de l’intégrer quand elle nous rend plus libre. Sinon, d’essayer de la questionner.
2.6 – Répondre intelligemment, sans subir la pression des règles
La méditation telle que Fabrice Midal la conçoit dans « Foutez-vous la paix » nous aide à découvrir « les dons du présent » pour répondre intelligemment aux situations :
« En ce sens, la méditation que je défends est une éthique : elle nous demande de savoir faire face à chaque situation et d’inventer un rapport juste à elle. De lâcher la pression des règles, de refuser la servitude volontaire qui favorise la tyrannie sous toutes ses formes. »
Pour Fabrice Midal, obéir aux règles d’un « maître de sagesse » (même profondément libre) pour trouver la « conduite juste » est une soumission volontaire : « une soumission volontaire, supportée au nom de discours spirituels enflammés » précise-t-il.
Car en devenant un disciple, on perd le contrôle de sa vie :
« Nous ne pouvons pas apprendre à être, à aimer, à décider quoi que ce soit d’essentiel en nous remettant au pouvoir d’un autre. »
2.7 – Méditer sans échec et sans réussite
Pour Fabrice Midal, la pratique de la méditation telle qu’elle est proposée dans « Foutez-vous la paix » repose sur deux piliers qui ne demandent ni de réfléchir, ni d’obéir :
- « Être présent à son souffle« , respirer.
- « Être ouvert à tout ce qui est là, dans la situation ».
Cette méditation offre l’avantage de n’avoir ni succès ni échec. C’est juste un moment sans contrainte où nous pouvons ne rien faire :
« Il n’ y a que ce quart d’heure, cette demi-heure ou même parfois plus, pendant lesquels, au milieu de toutes les obligations du quotidien, je pars à l’aventure. Je cesse de vouloir méditer, je cesse d’obéir, je ne fais rien. (…) Pour peu que j’accepte de ne pas savoir à l’avance ce qui va advenir, de m’ouvrir à l’imprévu et à l’intelligence qui jaillira en moi. Pour peu que je me foute la paix… »
Chapitre 3 – Cessez d’être sage : soyez enthousiaste

3.1 – La sagesse est un chemin et non un but
Selon l’auteur, notre idée de la sagesse est à la fois « fantasmagorique » et « infantile ». Nous la voyons comme une solution magique capable de faire disparaître tous nos problèmes.
Aussi, la sagesse est devenue une sorte de produit que nous devrions tous avoir, au même titre que tous ces biens de consommation jetables acquis sur internet.
Les grands sages sont perçus comme des êtres lisses, calmes et sans encombre. Mais la réalité est toute autre. Les personnalités comme le Dalaï-lama ou Nelson Mandela sont des icônes auxquelles nous voudrions ressembler le plus vite possible, sans comprendre que la sagesse est un cheminement, et qu’il faut donc du temps pour se mettre en route.
La sagesse des grands sages que nous connaissons aujourd’hui ne s’apprend pas dans les livres. Elle s’est construite avec les expériences qu’ils ont vécues, les épreuves qu’ils ont affrontées, les efforts qu’ils ont fournis tout au long de leur parcours. Ainsi, pour Fabrice Midal :
« La sagesse est un chemin et non un but. »
Or, de nos jours où tout est accessible et facile, nous ne souhaitons plus attendre ni surmonter les obstacles.
3.2 – La vision passive et lisse de la sagesse est une vision idéalisée et erronée
Depuis toujours, la sagesse que nous devrions atteindre est celle qui permet d’accéder à la sérénité, à la tranquillité de l’âme, au « nirvana ». Pour cela, on nous somme de combattre nos peurs, nos désirs et nos colères. Selon cette vision déformée, la sagesse serait un état dans lequel nos soucis de la vie ne pourraient nous atteindre. Et nous visons donc cet idéal en le pensant imperméable à tous les problèmes.
Pour l’auteur de « Foutez-vous la paix« , cette vision éthérée de la sagesse nous conduit non seulement à idéaliser l’insensibilité, mais est complètement erronée. Les sages que nous connaissons, comme Boudha, le Christ ou Nelson Mandala en sont de parfaits contre-exemples : ces derniers ont en effet lutté face à l’injustice, se sont battus, se sont mis en colère. Pour l’auteur, ils ont été aux antipodes de la vision passive de la sagesse.
3.3 – La « vraie » sagesse, c’est être authentique et vivant
La « vraie sagesse » n’est pas un rêve d’impassibilité, loin de la chaleur et du bouillonnement de la réalité. Elle part de ce que nous sommes, de ce que nous ressentons. Elle ne réside pas dans la prière ou la méditation mais intègre une forme de provocation, car elle mobilise des sages, des philosophes qui dénoncent et débattent sur des sujets que l’homme refuse de voir.
Pour Fabrice Midal :
« Les vrais héros ne font pas rimer sagesse et quiétude. Ils ne cherchent pas à transcender le monde, ils l’épousent. »
Aussi, au lieu de vouloir être plus zen, pourquoi ne pas vouloir être plus vivant, interroge l’auteur qui voit davantage de vérité dans nos émotions que « chez tous les maîtres qui arborent une mine impassible ».
3.4 – La sagesse n’est pas à l’extérieur de nous
Fabrice Midal termine le troisième chapitre de « Foutez-vous la paix » par une invitation : « foutez-vous la paix, et vous découvrirez que la sagesse est en vous« .
Selon l’auteur, la méditation n’est pas à l’extérieur de nous. Elle est dans l’ici et le maintenant, en chacun de nous. Elle permet de nous ouvrir à ce que nous sommes, loin de la perfection. Méditer ne sert pas à nous rendre plus calme ou plus productif. Elle ne nous impose pas d’étouffer nos émotions, ni de les exposer. Il s’agit juste de les écouter et de les reconnaître pour distinguer le vrai du faux :
« Je suis en colère ? J’oublie l’injonction du lâcher-prise qui est en elle-même le contraire du lâcher-prise. Je ne lâche pas prise, je me fous la paix ! »
L’idée est plus précisément la suivante :
« Je ne fais rien, je laisse être ce qui se passe sans le réprimer. Je ne juge pas ma colère, je ne la commente pas, je ne l’autorise pas, je ne l’interdis pas non plus : je prends le risque d’en faire l’épreuve. »
Enfin, pour Fabrice Midal, cette volonté de vouloir absolument devenir sage nous ôte toute sensibilité et nous empêche de nous relier au présent, à la souffrance du monde.
Chapitre 4 – Cessez d’être calme : soyez en paix

4.1 – La méditation ne calme pas, elle pacifie
Dans la société actuelle, être calme est devenu un objectif de vie. Il ne faut pas trop exprimer ses émotions, qu’elles soient positives ou négatives. Finalement, aujourd’hui, nous devons nous conformer aux autres. Nous devons devenir des « moutons uniformes« . Pour l’auteur, cette injonction est absurde et à l’opposé de la vie.
Pour mieux comprendre, Fabrice Midal revient sur le sens du mot « calme ». Il explique que ce terme :
- Désignait autrefois le manque de vent chez les marins. Le calme les empêchait d’avancer. Il était synonyme d’ »immobilité statique ».
- Se distingue du mot « paix », qui correspond à un sentiment de plénitude et d’apaisement : en grec, la paix signifie « réparer », « ajuster » et « travailler ». Elle n’est pas lisse, elle intègre toutes les émotions de la vie et implique un effort. Elle est donc à l’exact opposé du calme.
« En ce sens, la méditation pacifie, mais elle ne calme pas » assure l’auteur de « Foutez-vous la paix« .
Pour l’auteur, il est important de cesser de culpabiliser de « ne pas réussir à montrer une façade lisse et socialement adaptée ». Cet idéal de calme nous amène aujourd’hui à ne plus oser dire « non » ou nous opposer de peur de faire des vagues. Or :
« À force de nous censurer, de nous étouffer, nous devenons des cocottes-minute qui implosent dans un burn-out silencieux. Nous fuyons la crise, alors que celle-ci est porteuse de salutaires remises en question ».
4.2 – La méditation n’a pas objectif de nous calmer
Cet état de calme est souvent associé au bonheur et attendu dans la méditation. Mais Fabrice Midal explique que le calme n’est pas du tout ce qu’il recherche en méditant.
Pour lui, méditer consiste à exister dans le moment, à être attentif, sans porter de jugement sur ses pensées. L’objectif est de « rentrer en rapport avec la réalité telle qu’elle est » calmement ou non. Ainsi, la méditation autorise les vagues. Durant ce moment, toutes les émotions sont acceptées.
4.3 – Il n’y a pas de méthode de méditation
Pour l’auteur, il n’existe pas de méthode unique de méditation. C’est à nous de trouver celle qui nous convient, qui nous parle, que l’on comprend, « qui nous donne envie de recommencer, de continuer, d’aller plus loin sur le chemin ».
De nombreuses méthodes nécessitent certains protocoles ou se présentent avec des objectifs : observer ses pensées traverser son esprit, faire le vide en soi pour mieux contrôler son esprit, se concentrer sur un point spécifique, se fondre dans le divin, etc.
L’approche de l’auteur n’adhère à rien de tout cela. Pour lui, la méditation ne recherche rien. Elle n’est surtout pas cette quête du calme. Elle n’efface pas non plus les émotions mais nous emmène plutôt à un tout autre rapport avec les tracas du quotidien.
Finalement, la méditation selon « Foutez-vous la paix » nous offre une perception différente. Elle est « la voie d’accès vers la passion, l’action et l’exaltation » termine l’auteur.
Chapitre 5 – Cessez de vous réfréner : désirez

5.1 – La méditation n’est pas l’ennemi du désir
Dans ce chapitre de « Foutez-vous la paix », Fabrice Midal nous confronte à l’idée absurde que la sagesse ferait de nous des êtres sans désirs, et donc sans tourments. Il dénonce cette « fausse dichotomie entre le calme et l’action, la passivité et la volonté. » et explique que le fait de vouloir supprimer le désir est à l’opposé de nombreuses doctrines, y compris du bouddhisme. L’Occident, fort de son héritage, a en fait transformé les idées pour les conformer à sa vision de la sagesse.
Ainsi, le désir n’est pas quelque chose de négatif à supprimer. Fabrice Midal entend par le terme de « désir » non pas le désir consumériste (qui consisterait, par exemple, à s’offrir le dernier voyage ou la dernière voiture à la mode), mais l’ »élan de vie » qui porte en avant, surprend et libère. Il confie :
« Il [le désir] est un sentiment qui me saisit au plus profond de moi, que je ne maîtrise pas, et que pourtant je reconnais comme profondément mien quand je le rencontre. Ce désir-là me sort hors de moi et me fait découvrir le sens de mon être propre. Il implique que quelque chose de mon existence la plus profonde rayonne. »
5.2 – Désirer, c’est juste se mettre à l’écoute de ce qui nous appelle
Pour Fabrice Midal, « désirer, c’est être appelé par quelque chose qui nous éveille« .
L’auteur nous invite alors à écouter ce désir d’accomplissement.
Le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi utilise le terme d’expériences optimales pour évoquer ces moments où, porté par la joie, la créativité et un engagement total, on ne se préoccupe plus de soi, mais juste de ce qui est à faire. Nous sommes alors tellement passionné par ce que nous faisons que nous nous oublions.
En fait, Fabrice Midal explique que, porté par notre désir d’accomplissement, ce moment met à distance les injonctions et les usages sociaux et nous amène à nous foutre la paix :
« Si l’on demande aux personnes qui vivent ces expériences à quoi elles pensent et ce qu’elles éprouvent, la plupart répondront : « Rien ». Libérées des fausses obligations qui nous éloignent de notre propre être, elles fusionnent avec l’objet de leur attention… Autrement dit, elles se foutent la paix ! »
5.3 – Écouter notre désir de façon très simple
Enfin, Fabrice Midal explique qu’écouter ce que nous sommes, ce qui nous appelle, n’est pas se lancer dans une introspection. C’est beaucoup plus simple que cela : c’est observer de façon neutre, bienveillante et sans aucune culpabilité ce que nous vivons et juste se demander ce qui nous fait envie.
L’auteur met enfin en avant l’importance de rester libre, de ne pas s’enfermer dans des règles moralisatrices qui condamnent le désir.
Chapitre 6 – Cessez d’être passif : sachez attendre

6.1 – Agir à tout prix
Dans ce chapitre de « Foutez-vous la paix », Fabrice Midal nous parle de la vison que notre société a sur l’action.
Pour la majorité d’entre nous, une action engendre immédiatement un résultat mesurable. Agir semble signifier qu’il faut s’agiter, s’occuper. Dans le monde actuel, une personne « surbookée » (l’auteur cite ici l’exemple du businessman dans l’histoire du Petit Prince) est une personne active. Tandis que celle qui ne s’agite pas est vite cataloguée comme une personne paresseuse ou qui ne fait rien de sa vie.
6.2 – Enchaîner mécaniquement les actions nous apporte l’illusion que nous agissons
Pour contrer cela, nous passons notre temps à répéter des actions parfois inutiles. À ce sujet, l’auteur nous compare à ce patient, dans cette histoire très parlante:
Nous sommes comme ce patient très occupé à taper des mains sans arrêt et auquel le psychiatre demande : « pourquoi continues-tu à frapper des mains ? » Le patient répond : « Pour chasser les éléphants. » « Mais il n’y a pas d’éléphants ici ! », lui dit le psychiatre. Et le malade de répondre, sans cesser de taper dans les mains : « Tu vois que ça fonctionne ! »
Ainsi, pour l’auteur, nous sommes tous ce patient qui tape dans ses mains : « nous enchaînons les activités absurdes, mécaniques, qui n’ont pas de sens sauf celui de nous donner l’impression que nous agissons, alors qu’en réalité, nous sommes dans une désespérante passivité. » L’auteur le dit d’une autre façon : « tourner dans une roue comme un hamster n’est pas agir« .
6.3 – Repenser notre conception du temps
Pour sortir de cela, il faut cesser de vouloir mesurer toutes nos actions dans le temps. Car le temps n’est pas normatif, chacun a un temps qui lui est propre. Il faut aussi cesser d’être obsédé par les moyennes édictées par les statistiques qui ne correspondent pas à la réalité. Celle-ci nous empêche d’entrer en rapport avec le temps juste (autrement dit, le nôtre) et nous font vivre dans l’impatience permanente. Toutes ces injonctions de temps (être capable d’écrire un article en moins d’une heure, apprendre une nouvelle langue en 3 mois, se remettre d’une séparation en 5 semaines…) ne font, au final, que générer l’idée terrifiante de ne pas être dans la norme.
6.4 – Méditer, ce n’est pas être passif
Les gens conçoivent souvent la méditation comme une parenthèse au milieu de l’agitation où nous pouvons être passif et ne rien faire. Mais pour Fabrice Midal, c’est tout l’opposé.
Certes, quand il médite, il est assis, il ne bouge pas. Mais cela ne signifie pas qu’il est passif, précise-t-il. Un médecin qui écoute son patient avant de réaliser un examen médical ne bouge pas non plus. Pourtant, on ne dira pas qu’il n’agit pas. Au contraire, il sera remercié pour le diagnostic approfondi qu’il aura ainsi réalisé. De la même façon, Fabrice Midal, lorsqu’il médite, dit accomplir une action réelle et profonde : il s’ouvre à la réalité, il est dans une attente dans laquelle il « fait » quelque chose pour changer. De la même façon que nous sommes actif quand nous regardons une oeuvre artistique ou que nous nous promenons dans la montagne.
6.5 – Attendre avec confiance, c’est agir
Fabrice Midal nous invite à ne pas rester passif et à s’engager. Il développe trois idées pour mieux comprendre ce que cela veut dire :
- L’action véritable est celle qui permet à quelque chose d’éclore, sans aucune contrainte de temps.
- Attendre n’est pas être passif, c’est même être profondément actif. L’attente oeuvre en moi et demande à ce que nous lui fassions confiance.
- Être actif, ce n’est pas s’agiter ni courir dans tous les sens pour se donner l’impression d’être dans « le faire ». C’est avant tout construire en profondeur, comprendre et trouver une solution à une situation qui nous semble être sans issue. L’auteur confie, à ce propos :
« Je suis souvent passif quand je m’agite. Je suis réellement actif quand j’ose tout arrêter, attendre, faire confiance. »
C’est donc en nous autorisant à ne rien faire, en attendant, en ayant confiance, que nous trouverons une solution à une situation dans laquelle nous avons l’impression d’être enlisé.
Chapitre 7 – Cessez d’être confiant : soyez présent

7.1 – Méditer, ce « n’est pas réfléchir mais sentir »
Dans ce chapitre de « Foutez-vous la paix« , Fabrice Midal revient sur le principe de dualisme développé par René Descartes. À travers ce principe, Descartes affirme que l’esprit est l’essence de la personne et que notre conscience est une entité à part entière, indépendante du monde extérieur et de la matière. Pour lui, la conscience n’a donc pas besoin de ce qui nous entoure pour exister.
L’auteur considère que cette vision de la conscience détachée de la réalité nous a atrophiés et nous a coupés de nos sens, des autres et du monde. Or, nous la retrouvons dans la méditation.
En effet, aujourd’hui perçue comme un acte de « pleine conscience », la méditation est automatiquement associée à la réflexion, à l’exercice intellectuel alors que, pour l’auteur, celle-ci ne se limite pas uniquement à l’esprit, mais bien à tout notre être, avec son corps, ses émotions, sa respiration. Contrairement à la croyance commune, la conscience n’est pas quelque chose d’abstrait. Et la méditation s’ancre dans le monde :
« Méditer n’est pas réfléchir, mais sentir. »
7.2 – Méditer pour vivre en « pleine présence », et non pas « en pleine conscience »
Méditer ne demande pas d’être « conscient » mais d’être « ouvert ». Et de se faire confiance. L’auteur illustre ses propos en comparant cette situation à celle d’un cycliste : lorsqu’il tient en équilibre, le cycliste ne se demande pas quel est l’angle idéal à adopter pour cela. Non, il se fait juste confiance.
Ainsi, si l’auteur s’est érigé contre le diktat de la conscience, c’est parce que sa pratique est avant tout une méditation en pleine présence plutôt qu’en pleine conscience. Selon lui :
« Méditer, c’est se libérer de l’enfer de la pleine conscience pour vivre enfin en pleine présence avec l’entièreté de notre être, de nos sensations, de notre coeur, de notre peau, de notre souffle, et en nous replaçant dans la chair même du monde, l’eau, l’air, les arbres, les sons… »
7.3 – S’ouvrir à la découverte des sens
L’auteur de « Foutez-vous la paix » explique qu’au fil des années, la méditation a pris un aspect technique :
« En introduisant la notion de conscience, nous avons réduit la méditation à une pure technique, un exercice cérébral qui active telle zone du cortex et place telle autre en repos. (…) En théorisant la méditation, nous redevenons des cerveaux qui complètent des dossiers et des colonnes de chiffres. »
Pour Fabrice Midal, ce « piège de la conscience nous guette en permanence« . Nous intellectuons tout : nous comptons nos pas en marchant, analysons ce que nous avons dans nos assiettes, saluons une personne parce que nous l’avons auparavant décider… Dans la pratique de la méditation, c’est la même chose : nous cherchons à contrôler notre respiration, nos pensées. Quoi que nous fassions, nous nous laissons guider par notre conscience. Ainsi :
« À force d’être conscients, nous oublions d’être présents. À force de penser, nous oublions de jouir. »
La méditation telle que la propose Fabrice Midal dans « Foutez-vous la paix » nous libère de cette idéologie de la conscience, écrasante et artificielle, de cette forteresse dans laquelle nous nous sommes enfermés. Elle nous propose un autre rapport à ce qui nous entoure, au temps et au monde. Elle nous invite à la découverte par les sens, à être attentif et présent plutôt que « conscient ».
Chapitre 8 – Cessez de vouloir être parfait : acceptez les intempéries
8.1 – Atteindre la perfection à tout prix
À ses débuts dans la méditation, Fabrice Midal avait pour objectif de devenir quelqu’un de parfait : moins fragile, moins compliqué, moins timide, moins impatient, plus confiant, plus détendu, etc. Il souhaitait, à travers la méditation, changer ce qu’il n’aimait pas chez lui.
Si nous nous mettons en quête de perfection, explique Fabrice Midal, c’est parce que notre éducation nous a appris à refuser l’échec. Pourtant, l’échec est non seulement inévitable, mais il est surtout indispensable pour grandir. Contrairement à la culture française, les Anglo-saxons l’ont compris. Ils n’ont aucun problème à mettre en avant leurs erreurs, dans leur CV notamment, car ils voient, dans leurs erreurs, la preuve d’avoir essayé d’aller plus loin même si cela n’a pas réussi.
8.2 – Vouloir être parfait nous prive d’une rencontre authentique avec les autres
Si nous recherchons la perfection, c’est aussi pour ne pas renvoyer une image de nous-même entâchée d’émotions qui nous feraient honte. La colère, l’envie, la déception ont une connotation négative alors même que ces émotions sont les témoins de notre humanité. Cette obsession permanente nous pousse à exercer un harcèlement moral contre soi. Et ce, dès le plus jeune âge, à l’école notamment qui nous impose toujours de faire mieux.
Pourtant, si nous admirons la perfection chez les autres, en réalité nous ne l’aimons pas. Pourquoi ? Parce qu’elle ne nous touche pas, souligne Fabrice Midal. Dans cette société qui prône la perfection, nous refusons de montrer nos imperfections et nos émotions par peur d’être brisé. Mais nous savons bien que c’est ce qui nous relient le plus aux autres :
« C’est quand on est le plus à nu, le plus authentique, quand on ne triche plus, que l’on trouve la possibilité de rencontrer les autres pour de bon. Comme s’il y avait un risque qu’il faille nécessairement prendre pour que s’ouvre une transmission de coeur à coeur. Chercher à être parfait, c’est étouffer en soi cette source si précieuse. »
Pour l’auteur, il n’est aujourd’hui plus question de chercher à être parfait. Il se fiche de tout cela à présent. Ses émotions, sa sensibilité, sa fragilité sont toujours là. La seule chose qui ait changé, c’est son rapport à elles.
Et désormais, pour lui, méditer, c’est prendre en vrac tous ces éléments qui nous constituent et « enterrer la hache de guerre » :
« Méditer est un acte de bienveillance envers soi, un oui profond. »
8.3 – Juste faire de son mieux et se laisser vivre
Cette quête de la perfection va aujourd’hui bien au-delà de ce que nous pouvons penser : l’excellence remplace la perfection. L’auteur donne pour exemple les Jeux Olympiques : autrefois, l’objectif était que le meilleur gagne ; désormais, ce qui intéresse les joueurs et les commentateurs, c’est le nombre de médailles qui ont été gagnées.
Pour Fabrice Midal, ce qui compte, c’est de faire de son mieux. Ne soyez pas parfaits, lance-t-il, « soyez ambitieux » :
« Acceptez les failles, les lacunes, les imperfections… mais faites de votre mieux, à partir de ce que vous êtes, à partir de la réalité que vous avez en face de vous. Ne vous coupez pas de vous-mêmes, ne vous coupez pas de la vie. »
Cela ne signifie pas que, pour se libérer du carcan de la perfection, il faille se négliger. Non, il s’agit juste d’accepter de vivre la complexité et la nuance du monde, cesser de s’autoévaluer et s’autovérifier, « faire la paix avec ses désarrois et ses intempéries« .
Chapitre 9 – Cessez de chercher à tout comprendre : découvrez le pouvoir de l’ignorance

9.1 – La théorie du bourdon
Fabrice Midal commence ce chapitre de « Foutez-vous la paix » par une mise en garde vis-à-vis de notre volonté de tout comprendre qui nous enlève la capacité d’oser et nous enferme dans un cadre de pensée.
Pour illustrer ses propos, l’auteur fait référence à Igor Sikorsky, inventeur de l’hélicoptère, qui s’amusait d’un intriguant phénomène de la nature : théoriquement, un bourdon ne peut pas voler, ses proportions ne devraient pas lui permettre de s’élever. Pourtant, il vole. Pourquoi ? Parce que le bourdon n’a pas connaissance de cela. De cette observation, Sikorsky a développé une théorie appelée « le pouvoir de l’ignorance ».
Si Fabrice Midal évoque cette théorie, c’est pour nous dire que nous n’accordons pas le crédit à l’ignorance que nous devrions lui attribuer. Au contraire, « nous la méprisons et lui opposons ce que nous estimons être notre supériorité d’humain : la capacité à tout comprendre » déclare-t-il.
9.2 – Cesser de rationaliser à l’excès pour écouter nos intuitions
Pour l’auteur de « Foutez-vous la paix », notre souhait de tout comprendre nous amène finalement à faire du surplace. Nous entreprenons des thérapies interminables pour chercher à comprendre notre passé, espérant une libération le jour où, enfin, nous saurons. Mais à force de ressasser, le temps passe et nous faisons finalement que nous emmurer. Nous n’avançons pas et nous regrettons ce qui aurait pu être. Des regrets qui nous suivent tout au long de nos vies.
Pour Fabrice Midal, nous devons apprendre à rester avec nos incertitudes et nos questions sans toujours chercher des solutions ou des réponses. Car c’est quand nous ne nous acharnons plus à tout comprendre qu’une nouvelle force surgit : l’intuition.
9.3 – Écouter son intuition et la laisser nous guider
Cette intuition n’a rien d’ésotérique, indique l’auteur. Elle n’est pas un sixième sens. Elle nous arrive au moment de prendre une décision immédiate, mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, la suivre, ce n’est pas sauter dans l’inconnu. En fait, nous accumulons et stockons beaucoup de connaissances sans en avoir conscience. C’est en elles que notre intuition va puiser pour nous guider. En ce sens, l’intuition n’est pas irrationnelle, au contraire.
Alors, au lieu de toujours vouloir tout vérifier, tout contrôler, il serait bon d’écouter un peu plus notre intuition, suggère l’auteur. Elle ne nous garantit pas de réussir à tous les coups, mais nos calculs rationnels ne nous l’assurent pas plus.
9.4 – Faire émerger sa créativité
L’auteur constate ensuite qu’en nous octroyant le droit d’écouter notre intuition et en arrêtant de vouloir tout comprendre, une troisième force se révèle en nous : la créativité.
L’auteur souligne que nous détenons tous, en nous, une part de créativité, mais que nous l’empêchons souvent d’émerger à cause de notre peur du changement et parce que nous sommes formatés à nous intégrer au marché du travail depuis l’école.
Pourtant aujourd’hui, la créativité est plus que jamais nécessaire : à l’heure des innovations technologiques et d’un monde en mouvement perpétuel, il nous est beaucoup plus facile de nous adapter si nous savons rebondir et sortir de l’immobilisme. C’est pourquoi l’auteur de « Foutez-vous la paix » nous encourage à sortir des schémas établis. Il nous invite à nous ouvrir au champ des possibles et à accepter de ne pas tout contrôler.
Chapitre 10 – Cessez de rationaliser : laissez-faire

10.1 – Une rationalité par les chiffres
Pour Fabrice Midal, rationaliser, en soi, n’est pas quelque chose de « mauvais« . Au contraire, de cette façon, nous clarifions et ouvrons les yeux sur nos fausses croyances. Grâce à elle, nous pouvons aussi vivre ensemble dans un cadre défini.
Toutefois, au fil du temps, ce projet s’est déformé. Désormais, la rationalité n’est plus raisonnable. Tout vouloir comprendre, tout vouloir contrôler, constitue aujourd’hui un handicap pour notre civilisation, plus du tout l’avantage qu’on lui attribue.
En effet, toutes nos décisions et actions doivent être, en amont, validées par les experts qui nous gouvernent : des technocrates à la pensée étroite, déconnectés du coeur de la réalité et de la vie, qui commettent de nombreuses erreurs.
Selon l’auteur de « Foutez-vous la paix« , cette manie de vouloir tout ramener à des chiffres, à des données comptables totalement abstraites et inhumaines, et le raisonnement théorique, à mille lieues de la vraie vie, explique l’échec de nombreuses décisions.
10.2 – « Tout calculer n’est pas réussir à penser »
La croyance que nous avons de détenir tout le savoir par la rationalité ne nous encourage pas à nous poser des questions. Elle nous éloigne souvent de la réalité humaine et de sa complexité.
D’ailleurs, les maux qui affectent notre société, comme la dépression ou les taux de suicide, ne sont pas des phénomènes de passage. Il est temps de comprendre qu’ils sont surtout liés à la brutalité d’une rationalisation managériale qui ne tient pas compte de la santé de ses employés.
Finalement, pour Fabrice Midal, « tout calculer n’est pas réussir à penser« . La rationalité conçoit que ce qui est vrai peut être compris selon l’ordre de calcul, mais il existe beaucoup d’autres rapports à la vérité, confie-t-il.
10.3 – Se foutre la paix pour une intelligence plus profonde
Pour Fabrice Midal :
« Se foutre la paix, c’est apprendre à se désintoxiquer du calcul, à se rendre compte de la violence, de la déshumanisation radicale qu’il implique. C’est permettre à une intelligence beaucoup plus profonde en nous d’exister. »
Cette intelligence ne puise pas ses ressources dans le cerveau uniquement mais aussi dans les sens, le corps, les yeux, le coeur, la réalité du monde, les autres, leur bien-être, leur accomplissement.
10.4 – La rationalité répond à la dictature de l’efficacité
Le but, précise l’auteur, n’est pas de partir en guerre contre la rationalité car elle est parfois utile et nécessaire. Mais elle ne doit pas être une obsession qui se transforme en dictature de la réalité.
En fait, pour l’auteur, la gestion doit se limiter à certains domaines :
« Il y a des choses pour lesquelles il est formidable d’être efficace. Et des situations où cette exigence est folle – par exemple, comment je m’occupe de mes enfants, comment je parle à cet ami, me promène dans un jardin à la tombée de la nuit. Il est fou de parler de « ramassage scolaire », de « gestion du temps de travail », de « ressources humaines ». Gérons nos comptes en banque, mais pas nos émotions ou nos enfants. Gérons un budget, mais pas les salariés d’une entreprise. »
Aujourd’hui, même la méditation participe à la rationalisation totalitaire (méditer pour être plus efficace ou plus rentable). C’est pourquoi, nous dit Fabrice Midal, il est d’autant plus crucial de « laisser jaillir la vie dans sa pure effervescence ».
Chapitre 11 – Cessez de vous comparer : soyez vous-même
11.1 – Être comme tout le monde mais différent
Dans ce onzième chapitre de « Foutez-vous la paix« , Fabrice Midal commence par souligner comment, dès le plus jeune âge, les enfants prennent l’habitude de se comparer les uns aux autres. Et cela, dans tous les domaines : qu’il s’agisse de leur taille, de leur force, de leurs résultats scolaires ou encore de leur score aux jeux vidéo.
Si la comparaison entre pairs est complètement propre à l’humain et en soi, pas si grave, cette attitude s’est renforcée avec la société de consommation. Et cette évolution a fini par contribuer à une forme de harcèlement moral pour l’individu qui doit « être comme tout le monde » tout « en étant paradoxalement différent ».
11.2 – Suivre le mouvement, c’est participer à la dictature de l’uniformisation
Pour l’auteur de « Foutez-vous la paix », cette double injonction (ne pas sortir du lot mais, en même temps, être différent) nous est non seulement violente mais nous amène surtout à ne plus savoir ce que nous désirons vraiment, indépendamment des autres et de la norme.
Fabrice Midal explique, par exemple, comment, en achetant tel objet, en portant tel accessoire ou en sortant dans tel restaurant, nous nous croyons différents alors qu’en réalité, « nous ne faisons que suivre un vaste mouvement moutonnier et participons encore plus à la dictature de l’uniformisation générale« .
L’auteur souligne aussi la pression que nous pouvons subir parfois au sein des petits groupes auxquels nous appartenons : ceux-ci ont une culture bien propre au groupe ; il faut alors rentrer dans le moule pour ne pas être « hors du coup ». Et si ce n’est pas vraiment problématique à petite échelle, cela peut le devenir à une plus grande échelle, quand il devient impossible de quitter un groupe pour en rejoindre un autre. La peur d’être exclu, d’être rejeté nous rend prisonnier.

11.3 – Se vouloir libre et singulier
Fabrice Midal est clair : il ne rejette pas la société, il rejette la façon dont elle nous somme d’être identiques et uniformisés.
C’est pourquoi, il s’autorise désormais à affirmer sa singularité. Et c’est pourquoi, il se dit libre de faire ses choix de vie :
« Je me veux libre de me comparer et d’être moi, de suivre le courant ou de m’en tenir à l’écart, de me conformer ou de me singulariser. Libre de m’interroger pour savoir ce que je veux. »
11.4 – Nous sommes seul loin des sentiers battus, mais nous sommes bien…
Pour Fabrice Midal, si nous hésitons à nous libérer des protocoles qui nous rendent prisonniers, c’est avant tout parce que nous avons cette peur de nous retrouver tout seul ou d’être rejeté par le groupe. Ainsi, nous finissons par accepter la situation. Mais pour l’auteur, si cette solitude existe bel et bien, elle ne ressemble pas du tout à de l’isolement :
« Je reconnais qu’en sortant du troupeau, on fait l’épreuve d’une certaine forme de solitude. Mais d’une solitude salutaire qui n’est pas l’isolement : elle est, au contraire, plénitude. (…) Une solitude incroyablement pleine, parce qu’elle est pétrie de convivialité avec ma propre existence. »
Il s’agit, par exemple, de la même solitude ressourçante et agréable que nous vivons au cours d’une balade dans la nature ou durant un après-midi de vacances, posé sur une chaise longue.
11.5 – Désapprendre les mécanismes ingérés depuis l’enfance est une longue aventure
« Déconstruire » est un long apprentissage. C’est l’oeuvre d’une vie, affirme Fabrice Midal. C’est une aventure !
Ce chemin vers soi, nous devrions le commencer dès l’enfance, lance l’auteur. Dès l’école, on devrait nous apprendre à développer notre singularité et à discerner ce qui nous rend heureux. Car c’est seulement à cette condition que nous pouvons réussir : une réussite qui ne se limite pas aux bonnes notes ou aux biens matériels, mais avant tout au bonheur de faire ce que nous faisons.
Enfin, Fabrice Midal termine ce chapitre de « Foutez-vous la paix » en précisant qu’être soi-même n’est pas une affirmation égocentrique de notre individualisme. « Être soi, c’est découvrir des liens, des obligations et des engagements ». Et méditer est en cela un moyen de se connaitre. Ce n’est pas se regarder le nombril, mais s’oublier pour s’ouvrir au monde et se laisser être.
Chapitre 12 – Cessez d’avoir honte de vous : soyez vulnérable

12.1 – Assumer sa vulnérabilité
Dans ce chapitre de « Foutez-vous la paix« , Fabrice Midal revient sur son histoire personnelle.
Il nous raconte comment il a vécu, durant son enfance, le fait d’aimer les garçons. La crainte de heurter son entourage l’a amené à taire sa différence. Malgré cela, il avait réussi à dire à un de ses camardes qu’il était amoureux de lui. Contre toute attente, ce dernier ne l’a pas rejeté, il est resté son ami. Ce n’est que vingt ans plus tard, en croisant cet ami par hasard, que l’auteur apprit qu’il avait, en fait, été touché par son courage et la confiance qu’il lui avait témoignée en lui avouant ses sentiments. Depuis ce jour, l’auteur dit ne plus avoir jamais cherché à s’endurcir. Il a choisi d’assumer sa fragilité, sa vulnérabilité et sa sensibilité.
12.2 – S’aguerrir plutôt que s’endurcir
Pour Fabrice Midal, il faudrait s’aguerrir plutôt que s’endurcir. La distinction entre ces deux termes est importante : s’aguerrir, selon l’auteur, est trouver suffisamment de force pour être en mesure de continuer à prendre des risques, à aimer et à s’émerveiller. Alors que s’endurcir, c’est « mettre des couches de béton sur son coeur« . C’est se construire une carapace et se refuser à être humain ou à accepter sa fragilité.
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12.3 – « Ni rejeter sa vulnérabilité, ni en être écrasé »
L’auteur nous éclaire aussi sur ce que signifie, pour lui, être sensible et sur sa définition de la vulnérabilité. Il précise ainsi que s’autoriser à être sensible « n’implique pas de se laisser submerger par toutes les souffrances du monde ». Non, c’est simplement « se donner l’autorisation d’être secoué, ému, épouvanté, en colère contre l’injustice, le malheur et le mal ». Et être vulnérable, continue-t-il, est la capacité à être touché.
Fabrice Midal nous invite alors à ne plus avoir honte de dire et de vivre nos émotions. Il nous encourage à suivre ce qu’il appelle « la troisième voie : ni rejeter sa vulnérabilité, ni en être écrasé« .
12.3 – Rester humain
Selon l’auteur, la société actuelle nous incite à cacher nos émotions, comme en témoignent nos héros contemporains. Contrairement aux héros d’autrefois – « des êtres humains incroyablement humains » tels que Lancelot, Achille ou Perceval le Gallois – ceux d’aujourd’hui, Iron Man ou Robocop, sont des personnages sans failles, des robots et machines qui n’ont plus rien à voir avec l’humanité.
Le message que nous recevons alors est qu’il nous faut nous débarrasser de notre vulnérabilité devenue aujourd’hui honteuse.
Pourtant, nous savons bien que le pompier en larmes après avoir sauvé un enfant des flammes ne nous touche « pas autant par sa vaillance que pour son moment de faiblesse, en ce qu’il réveille une part de notre humanité enfouie« . Pourquoi nous entêtons-nous donc à nous refuser ce que nous admirons chez les autres ?
Chapitre 13 – Cessez de vous torturer : devenez votre meilleur ami

13.1 – Cette petite voix qui nous mine…
Nous avons tous déjà entendu, suppose l’auteur, dans le métro ou dans la rue, une personne s’exclamer à haute voix : « Quel(le) con(ne) je suis, mais quel(le) con(ne) » ou encore « Je ne suis pas fichu(e) de… ».
Cette petite voix qui passe son temps à commenter chacune de nos actions et pensées est notre pire juge. Elle est d’une telle sévérité qu’elle ressemble en tout point à du harcèlement : nous passons notre temps à nous observer, à nous juger, jusqu’à nous faire échouer. Et quand il nous arrive de vouloir nous opposer à cette petite voix, cela prend comme une nouvelle forme de harcèlement : « je suis bête de penser que je suis bête ».
13.2 – Se montrer bienveillant envers les autres et envers soi-même
Rares sont ceux qui osent se congratuler, et cela peut s’expliquer par les vieilles méthodes éducatives qui nous ont profondément marquées, pense Fabrice Midal. Dès l’école, les enseignants et les parents ne sont pas démonstratifs en commentaires positifs. Plus tard aussi, au travail notamment, nous sommes rarement félicité.
En fait, nous sommes persuadés que l’apprentissage et le progrès ne peuvent se faire qu’avec une certaine forme de tension, au risque sinon de voir la personne complimentée relâcher ses efforts. Des méthodes pédagogiques non violentes montrent que cette idée est complètement dépassée.
13.3 – Agir avec soi-même comme avec son meilleur ami
Le problème, c’est qu’à force de ne pas nous féliciter et de ne pas reconnaître nos réussites, nous nous dénigrons. Nous nous auto-flagellons et cette violence devient banale.
Fabrice Midal nous invite alors à prendre conscience du harcèlement que nous nous infligeons pour nous en extraire. Ensuite, il nous suggère d’agir avec nous-mêmes « exactement comme avec un vrai ami » en nous témoignant beaucoup de bienveillance. Attention, il n’est pas question de se répéter sans cesse que l’on s’aime, de se féliciter alors que rien ne le justifie, de se laisser aller ou encore se réconforter narcissiquement toute la journée. Non, il s’agit simplement d’être gentil avec soi-même et de se laisser être, comme nous le ferions avec notre meilleur ami :
« Quand un ami commet une gaffe, on le lui dit sans avoir besoin de le cogner ni de l’assommer ni de lui répéter dix fois de suite que cette gaffe était magistrale, fatale. On discute avec lui de la manière de la réparer, des moyens qu’il pourrait mettre en oeuvre pour s’améliorer et ne pas récidiver. On ne le culpabilise pas jusqu’à la fin de ses jours pour cette erreur, on ne lui répète pas « tu aurais dû ». On le félicite quand il le mérite, on l’apaise quand il s’est violenté, on l’aide à guérir ce qui est blessé en lui. On ne lui reproche pas en permanence ses défauts. Au fond, on l’apprécie avec ses défauts, voire à cause d’eux ! »
Voici l’attitude à avoir envers soi quand nous devenons notre meilleur ami.
13.4 – Pratiquer « l’amour bienveillant » pour s’autoriser à être soi
Fabrice Midal termine ce chapitre en insistant sur un point : la bienveillance envers soi dans la société actuelle est considérée comme une forme d’égoïsme, alors qu’au contraire c’est une forme d’héroïsme que de s’accepter pleinement.
L’auteur évoque, à ce propos, la pratique de ce qu’il appelle « l’amour bienveillant« . Il s’agit d’une méditation de pleine présence qui recèle « une dimension de tendresse, d’amitié, d’apaisement, d’amour qui la rend forcément bienveillante ».
« Dans cette forme de méditation, on invoque délibérément de la bienveillance envers soi en revivant un moment où l’on s’est senti vraiment aimé. Quand on cherche bien, on comprend qu’il ne s’agit pas forcément d’un moment de passion amoureuse, mais bien plus souvent d’un épisode qui, vu de l’extérieur, semblerait anodin. »
Cette méditation, qui nous fait revivre un moment où nous nous sommes senti aimé et entouré de bienveillance, nous autorise à raviver ses émotions et ressentir ce soulagement.
Pour l’auteur, c’est essentiel car c’est seulement quand nous nous reconnaissons le droit d’être tel que nous sommes que l’on peut reconnaître pleinement aux autres et à l’humanité, le droit d’être tels qu’ils sont.
Chapitre 14 – Cessez de vouloir aimer : soyez bienveillant

14.1 – Un « Je t’aime » conditionnel Vs une sincère bienveillance
Dans l’avant-dernier chapitre de « Foutez-vous la paix », Fabrice Midal revient sur la façon dont il a vécu les témoignages d’affection de sa grand-mère quand il était petit.
Cette dernière ne cessait de lui dire qu’elle l’aimait beaucoup, et cela à chaque occasion qu’il la voyait. Ces témoignages d’amour étaient souvent assortis de requêtes, comme prendre des nouvelles d’elle plus souvent ou se couper les cheveux. Bien que son amour soit merveilleux, Fabrice Midal ressentait une pression peser sur ses épaules et une énorme culpabilité : celle de manquer à tous ses devoirs.
Il s’agissait d’un amour profond et il est certain que sa grand-mère n’avait aucune mauvaise pensée en agissant ainsi. Pourtant, l’auteur a le sentiment que sa grand-mère ne l’a jamais vu comme il était vraiment : même si celle-ci lui souhaitait le meilleur, c’était le meilleur selon sa perspective à elle.
En parallèle de cette histoire, l’auteur nous raconte la relation particulière qu’il entretenait avec un de ses professeurs. Fabrice Midal s’était rendu compte, un jour, que ce professeur l’aimait sincèrement pour ce qu’il était vraiment. Pour l’auteur, c’était là de l’amour. Mais s’il avait évoqué, avec son professeur, leur relation en ces termes et la chargeant autant d’affects, le professeur n’aurait sans doute pas compris, car tous deux étaient finalement juste contents d’être ensemble. Pourtant, la réalité, c’est que le regard qu’il posait sur lui était rempli de bienveillance.
14.2 – Exprimer une véritable bienveillance
Ce que veut souligner l’auteur en racontant ces deux anecdotes, c’est que nous utilisons trop souvent le mot « amour » sans réelle bienveillance. Alors qu’inversement, parfois « l’amour se manifeste sans être dit : il est bienveillance ».
Pour l’auteur, ceux qui n’évoquent pas spontanément le mot « amour » pour parler de leur relation sont souvent les plus aimants (son professeur par exemple). Ils sont « ceux qui se réjouissent sincèrement que vous soyez comme vous êtes et qui vous souhaitent de toujours mieux être celui que vous avez à être ».
C’est pourquoi, Fabrice Midal nous invite à ne plus nous forcer à dire « je t’aime » à tout bout de champ si c’est convenu, artificiel ou conditionnel. À la place, il nous encourage à être bienveillant.
Chapitre 15 – Cessez de discipliner vos enfants : la méditation n’est pas de la Ritaline

15.1 – La méditation pour un enfant : se ressourcer et s’épanouir, pas se calmer
Pour terminer son ouvrage intitulé « Foutez-vous la paix », Fabrice Midal nous confie une anecdote personnelle qu’il a vécue.
Un jour, alors que l’auteur se trouve chez une amie, la fille pré-adolescente de cette amie rentre de l’école pleine d’entrain. Elle sautille alors de joie. Pour l’auteur, son emballement fait plaisir à voir. Mais la voyant ainsi, sa mère demande aussitôt à la jeune fille d’aller méditer pour se calmer.
Cette vision de la méditation est complètement à l’opposé de celle de l’auteur. Car pour lui, la méditation n’a absolument pas vocation à calmer un enfant. Lorsque, parfois, un parent lui demande de rendre un enfant sage comme une image en lui faisant faire quelques séances de méditation, l’auteur les renvoie aussitôt à l’agressivité de leur démarche.
Non seulement, demander à un enfant de méditer afin de modifier sa personnalité et le calmer n’est pas du tout le but de la méditation. Mais en plus, une séance de méditation est un moment de présence qui se partage avec son enfant : on ne fait pas « faire » de la méditation à un enfant, on médite avec lui.
À ce propos, Fabrice Midal est clair :
« Je le dis une fois pour toutes : la méditation n’a pas vocation a rendre plus calmes les adultes ni, a fortiori, les enfants. Elle n’est pas là pour les empêcher d’être des enfants, mais, au contraire, pour les autoriser à être des enfants, à se ressourcer, à vivre, à s’épanouir à l’heure où nous mettons une incroyable pression sur eux et où nous ne savons plus ce que signifie être un enfant. Une séance de méditation n’équivaut pas à un cachet de Ritaline. »
15.2 – Des enfants pas calmés mais apaisés par la méditation
La méditation « ne calme pas », mais elle « apaise », affirme l’auteur. C’est-à-dire qu’elle aide à réduire l’espace nécessaire aux tensions pour exister. Et si la méditation n’a pas pour but de faire rentrer l’enfant dans un moule, elle invente, par contre, une manière de rentrer en relation avec lui, quel que soit son état.
Fabrice Midal soutient que la violence ordinaire subie par les enfants est une réelle source de stress pour eux. Or, les effets de la pression et du stress endurés peuvent modifier le développement de leurs neurones et l’organisation de leurs connexions interneuronales. C’est pourquoi nous devons, pense l’auteur, créer une nouvelle forme d’éducation bienveillante, et la méditation peut en faire partie.
15.3 – Être respectueux et bienveillant
Pour terminer le dernier chapitre de son livre « Foutez-vous la paix« , Fabrice Midal nous suggère de considérer l’enfant comme un ami ou un invité plutôt que de le voir comme « notre » enfant, correspondant à « nos » projets.
De cette façon, nous devrions mieux saisir sa réalité et ce qui le touche. Nous devrions mieux le comprendre et l’autoriser à être tout ce qu’il est.
L’auteur précise que nous pouvons totalement être respectueux et bienveillant avec son enfant sans pour autant se montrer laxiste. Il suffit de détendre la situation et d’entrer en relation « avec » lui, plutôt que « contre » lui.
Enfin, pour Fabrice Midal, initier un enfant à la méditation, c’est lui apprendre à être attentif et vivant, à se détacher des jeux vidéo ou d’internet pour apprivoiser le silence et partir à la découverte d’un nouveau mode de vie. Mais il faut savoir que pour les enfants, méditer est encore un état naturel : ils ne sont pas encore prisonniers du carcan de la société ni coupés de leur corps et de leurs sensations.
Conclusion de « Foutez-vous la paix » de Fabrice Midal
Un livre qui ouvre des perspectives vers une nouvelle pratique de la méditation
Dans « Foutez-moi la paix », Fabrice Midal montre comment il est possible d’appliquer la méditation de façon concrète dans de nombreux aspects de notre vie quotidienne.
Pour l‘auteur, il n’est surtout pas question de nous enseigner des exercices supplémentaires. Il s’agit plutôt de nous montrer que la méditation est transversale et qu’elle s’inscrit sur un spectre large et en filigrane de tout ce que l’on vit au quotidien.
Ainsi, l’auteur développe ses réflexions au fil de quinze chapitres, et chacun d’entre eux aborde une dimension différente de notre rapport à nous-mêmes, aux autres et au monde.
Des réflexions simples mais profondes pour repenser le sens profond de la méditation
La méditation de pleine présence que propose Fabrice Midal dans « Foutez-vous la paix » est une méditation où l’on ne cherche rien : ni à être calme, ni à faire le vide dans sa tête, ni à atteindre un état spirituel quelconque. Rien, à part se foutre complètement la paix et s’autoriser à être un humain.
Ainsi, ce fameux « foutez-vous la paix », clairement exprimé dans le titre et tout au long des chapitres, résume en tout point l’approche extrêmement simple mais pourtant profonde que partage l’auteur. Une vision loin des injonctions de calme, de focus, de productivité que l’on associe aujourd’hui à la méditation. De ce laisser-faire, se dégage parfois une forme de nonchalance. Cela ne plaira pas à certains, mais en ravira probablement d’autres.
Une lecture qui nous rappelle la force de la bienveillance, des émotions, de notre vulnérabilité et de la pleine présence
Au-delà de la méditation, Fabrice Midal développe, dans ce livre, la dimension libératrice de « se foutre la paix ». Au coeur de son message : nous autoriser à être nous-mêmes, dans notre entièreté, avec nos émotions, notre vulnérabilité et à vivre dans un état de pleine présence, de créativité, de bienveillance envers soi-même et les autres.
La lecture en devient alors apaisante car elle nous ôte, pour une fois, cette pression que nous portons sur nos épaules. Les propos sont déculpabilisants sans inciter au laxisme, bienveillants sans être mielleux. L’auteur nous offre aussi sa vision anticonformiste en invitant à davantage d’intelligence critique et de recherche de liberté pour sortir du carcan étroit de la société.
Points forts :
- Une approche pleine d’humanité et différente de la méditation.
- Le ton apaisant de l’auteur.
- Des propos déculpabilisants.
- La facilité de lecture.
Points faibles :
- L’impression qu’une seule idée clé (ne rien faire, ressentir la situation présente et l’accepter) tourne en boucle tout au long du livre.
- Une forme de nonchalance se dégage du livre et ne conviendra pas à tout le monde.
Ma note :★★★★
Le petit guide pratique du livre Foutez-vous la paix
Les deux piliers sur lesquels se repose la pratique de la méditation telle qu’elle est proposée par Fabrice Midal dans son ouvrage :
1. Être présent à son souffle, respirer
2. Être ouvert à tout ce qui est là dans la situation
Foire Aux Questions (FAQ) du livre Foutez-vous la paix
1. Comment le public a-t-il accueilli le livre Foutez-vous la paix de Fabrice Midal ?
Fruit de l’émission radiophonique trois minutes diffusée sur France Culture pendant l’été 2019, le livre ‘’Foutez-vous la paix’’ paru le 7 septembre 2022 aux éditions FLAMMARION a connu un grand succès auprès du grand public et traduit en plusieurs langues, devenant ainsi un best-seller avec des millions d’exemplaires vendus à travers le monde.
2. Quel est l’impact du livre Foutez-vous la paix de Fabrice Midal ?
Grâce à son approche simple et puissante, cet ouvrage a révolutionné la vie des millions de personnes à travers le monde en mettant à leur disposition des astuces concrètes pour lutter contre la pression, l’insomnie, la culpabilité, l’hypersensibilité, … et découvrir les forces et les atouts disponibles en elles.
3. À qui le livre Foutez-vous la paix de Fabrice Midal s’adresse-t-il ?
Ce livre s’adresse à tout le monde sans exception, quelque soit votre domaine d’intervention, que vous soyez entrepreneur, employé, étudiant, chômeur, cet ouvrage vous est destiné.
4. Que signifie la sagesse d’après l’auteur ?
Pour Fabrice Midal, la sagesse est un chemin et non un but.
5. Quel est le rôle fondamental de la méditation d’après Fabrice Midal ?
Pour répondre à cette question, l’auteur pense que la méditation pacifie, mais elle ne calme pas.
Développement personnel
Comment apprendre de n’importe quelle situation ?

Le Messager d’Allah ﷺ a dit : « Délaisse ce sur quoi tu as des doutes (quant à son caractère licite ou illicite en Islam) pour ce sur quoi tu n’as pas de doute. » Rapporté par Nassâï et Tirmidhy et authentifié par Albâny
Personne n’a tort à 100 %. Cherchez toujours la part de vérité chez ceux avec qui vous n’êtes pas du même avis.
Personne n’a raison à 100 %. Cherchez toujours les défauts et les erreurs de ceux avec qui vous êtes d’accord.
UN MILLIARD DE QUESTIONS À SE POSER
Êtes-vous pris dans une » boîte à idées » ? En d’autres termes, vos informations se résument-elles aux trois ou quatre mêmes idées, encore et encore ?
Kevin Kelly affirme que pour être un penseur indépendant, personne ne doit pouvoir deviner votre opinion sur une chose particulière en se basant sur votre opinion sur une autre chose. Êtes-vous un penseur indépendant (Spoiler : presque personne ne l’est) ?
Comment pouvez-vous remettre régulièrement en question vos propres idées et hypothèses ? Comment pouvez-vous rechercher et trouver des points de vue avec lesquels vous n’êtes pas d’accord, puis vous remettre en question pour y trouver la sagesse et la vérité ? Pourquoi ne le faites-vous pas plus souvent ?
UNE CHOSE À ESSAYER CETTE SEMAINE
Remettez en question vos hypothèses. Trouvez quelqu’un ou quelque chose qui contredise ce que vous croyez, puis essayez de voir si vous pouvez y trouver une part de vérité. Aristote a dit : « La marque d’un esprit cultivé est la capacité de tenir deux idées contradictoires sans nécessairement croire à l’une ou à l’autre ».
Pouvez-vous conserver deux idées contradictoires dans votre esprit ? Pouvez-vous ne pas y croire ?
Essayez et vous verrez. Tenez-moi au courant.
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